Hating, Craving, Falling

Chapitre 37

Je secoue positivement la tête en regardant Chloé avec des yeux écarquillés.

– Oh mon dieu, c'est un délice !

Elle rit et reprend une bouchée en guise d'approbation, puis me propose de partager la fin avec elle. Je lui offre un grand sourire, mais refuse, préférant qu'elle en profite jusqu'au bout.

Ses joues rosies et son visage rayonnant de plaisir lui donnent un air sublime.

Je laisse passer un ange, puis décide de me lancer, car si ce n'est pas le moment d'en parler, ça ne le sera jamais.

– Ça fait longtemps qu'on ne s'est pas retrouvées en tête à tête plus de deux minutes en dehors du travail... Je crois que la dernière fois c'était chez ta mère.

– Ouais, j'ai l'impression que ça fait mille ans, confirme-t-elle d'une voix lasse.

Je n'ai pas le temps de répondre, car son téléphone se met à sonner. Elle prend l'appel provenant apparemment d'Adeline, ce qui me tend immédiatement. Je grince des dents à ma propre réaction qui me dérange. Mais la conversation est rapidement écourtée sous prétexte que Chloé travaille et qu'elle la recontactera plus tard. Ce qui provoque une minuscule vague de satisfaction que je ne m'explique pas.

Bon sang, Pauline visait vraiment dans le juste. C'est donc comme ça que s'exprime la jalousie. Je ne suis pas certaine d'apprécier ce ressenti. J'essaie de prendre une intonation enjouée.

– Alors comme ça, tu jettes ta meuf pour boire un verre avec moi ?

Ma remarque obtient l'effet escompté, ce qui me ravit.

– Déjà, ne t'emballe pas, on partage juste un café dans le cadre du travail, rie-t-elle.

J'opine du chef en arborant une moue qui traduit clairement que je ne suis pas dupe.

– Un thé et un chocolat, précisé-je théâtralement.

– Exactement ! Et Adé n'est pas ma meuf.

Elle n'avait jamais clarifié sa relation avec Adeline jusqu'à maintenant et je ne peux m'empêcher de faire parler ma curiosité.

– Vous avez rompu ?

Elle fronce les sourcils.

– Attends, tu croyais qu'on était en couple ?

– Ben... Je ne sais pas mais je vous ai vu vous embrasser et vous étiez vachement proches alors...

Elle se met à rire et j'avoue que je ne m'attendais pas à cette réaction.

– Adé est une très bonne amie, avec qui, certes, il s'est parfois passé des choses par le passé. Mais uniquement quand nous sommes toutes les deux célibataires. Tu fais facilement des raccourcis toi, non ?

Sa question n'en est pas réellement une. Elle sait très bien que j'ai tendance à sauter sur des conclusions hâtives et à me fier à mon jugement, qui est rarement le bon finalement.

– Je sais que tu n'as pas vraiment une bonne opinion de moi, mais tu crois vraiment que je serais du genre à tromper ma meuf ? Je n'aurais jamais couché avec toi, sinon.

C'est la première fois qu'elle évoque vraiment ce qu'il s'est passé entre nous, et ça me baigne dans d'excellents souvenirs charnels.

– C'est bon à savoir ça, réponds-je en évitant sa question. Du coup, on peut continuer à se faire plaisir dans ce cas ! M'est d'avis que ça ne te ferait pas de mal, ajouté-je avec un clin d'œil.

– Tu ne perds pas le nord toi ! rit-elle. Tu as sûrement raison en plus...

Sérieux ?