27. Confession

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Incapable de regarder Lauranne dans les yeux ou même de lui adresser la parole, j'étais rentrée chez moi directement ce soir-là. Non seulement je ne supportais pas l'idée de lui avoir fait de la peine, mais j'avais aussi le sentiment de l'avoir trahie. J'étais persuadée qu'elle m'en voudrait au point de ne plus jamais vouloir entendre parler de moi, mais à ma grande surprise, elle m'envoya un message le lendemain pour m'inviter chez elle.

Je me tenais devant sa porte depuis plusieurs minutes, le cœur battant. Je n'osais pas appuyer sur la sonnette. J'ignorais ce qui m'attendait de l'autre côté. Au lieu d'agir, je n'arrêtais pas de réfléchir à ce que j'allais pouvoir lui dire pour me faire pardonner. La situation dans laquelle je me trouvais me faisait étrangement penser au chat de Schrödinger. Tant que la porte restait fermée, mon amitié avec Lauranne était tout aussi bien morte et enterrée qu'en vie et en bonne santé. Même si je puisais un maigre réconfort dans cette idée, je devais néanmoins affronter la réalité.

Mon cœur s'affola au moment où mon doigt pressa la sonnette. Je l'entendis approcher et tourner la clé dans la serrure. Le moment tant redouté était arrivé.

Lorsque mon amie ouvrit, son expression était à l'opposé de ce à quoi je m'attendais. Elle m'accueillit chaleureusement en affichant un sourire bienveillant, comme à son habitude. Elle ne semblait pas fâchée et pour le moment, c'était tout ce qui m'importait. Elle m'invita à m'asseoir sur son canapé et à mon grand soulagement, entra directement dans le vif du sujet.

— Je voulais te voir pour te demander pardon pour ma réaction hier soir. J'imagine que ça a dû t'inquiéter.

J'étais abasourdie, osant à peine croire ce que je venais d'entendre.

— Me demander pardon ? C'est moi qui devrais te présenter des excuses. Je pensais que tu étais partie, parce que tu étais fâchée.

— Je n'étais pas fâchée, me rassura-t-elle. Tu étais bouleversée et je n'étais pas sûre d'être la bonne personne pour te consoler. Je m'en veux de t'avoir tourné le dos au moment où tu avais besoin d'une amie.

Rien n'aurait pu autant me réchauffer le cœur que les mots qu'elle venait de prononcer. J'étais touchée, mais je ne m'en sentais pas pour autant apaisée. J'avais essayé d'embrasser Josh, son ex-fiancé. Je me sentais coupable à l'idée que ça ait pu l'affecter.

— Je suis désolée d'avoir voulu l'embrasser. Je ne sais pas ce qui m'a pris, fis-je sans parvenir à faire disparaître complètement l'inquiétude qui faisait trembler ma voix.

— Si je ne vous avais pas vus hier soir, je n'aurais sans doute jamais remarqué que tu tenais à lui à ce point. Josh et moi, ça n'a pas fonctionné. Nous n'étions pas faits l'un pour l'autre et comme je te l'ai déjà dit, j'ai tourné la page depuis longtemps à son sujet. J'imagine que ça n'a pas dû être facile pour toi, entre tes sentiments pour Josh et ton amitié pour moi, mais si tu tiens à lui, tu devrais le lui dire clairement avant qu'il s'en aille.

— À quoi bon, boudai-je. Il a quelqu'un dans sa vie à présent.

— Tu veux parler d'Aya ?

— Tu les as vus flirter aussi bien que moi.

— Peut-être qu'elle minaudait un peu en face de lui, mais je n'ai pas eu l'impression que Josh se montrait particulièrement réceptif.

— Il l'a raccompagnée chez elle.

— Il voulait juste être poli.

— Il aurait pu tout simplement me dire qu'il ne s'intéressait pas à elle.

— Et tu l'aurais cru ?

— Probablement pas, admis-je.

— Écoute Émilie, Josh retourne à Seattle la semaine prochaine. Je suis sûre qu'il suffirait que tu lui demandes de rester pour le faire changer d'avis.

Le mariage de mon meilleur ennemiWhere stories live. Discover now