16. Confidences sur canapé

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Olivia m'avait invitée chez elle pour un dimanche après-midi en tête-à-tête. Nous étions assises l'une à côté de l'autre et deux tasses de thé fumantes étaient posées sur la table basse juste devant nous. Je m'emparai de celle qui m'était destinée pour en aspirer une gorgée. La chaleur du liquide aromatisé aux agrumes se répandit instantanément dans tout mon corps, me procurant une sensation de bien-être dont je me délectais. Mes muscles se détendirent et je reposai la tasse avant de m'affaler complètement dans le canapé en poussant un soupir de plaisir.

De son côté, Olivia avait l'air stressé. Elle restait muette, la tête baissée en se mordant la lèvre inférieure avec anxiété. Elle avait l'expression de quelqu'un qui avait quelque chose d'important à dire, mais qui ne savait pas par où commencer.

— Tout va bien ? demandai-je préoccupée par ce qui la tourmentait.

— J'ai quelque chose à t'avouer, lâcha-t-elle enfin en relevant soudainement la tête. Je t'ai invitée, car il y a quelque chose dont je voulais absolument te parler.

J'avais vu juste. Elle avait bien quelque chose à me raconter.

— C'est à propos de Charles ? l'interrogeai-je, ayant constaté que dernièrement, le garçon occupait en grande partie ses pensées.

En entendant son nom, elle prit un air étonné.

— Pourquoi je voudrais te parler de Charles ? répliqua-t-elle.

— Avec Lauranne, on a noté que tu t'intéressais de plus en plus à lui et on se demandait quand tu allais te décider à nous en parler.

— Non, ça n'a rien à voir avec Charles.

— Mais tu ne nies pas que tu es intéressée, lui fis-je remarquer pour la taquiner. Il te plaît ?

Elle baissa à nouveau les yeux.

— Oui. Peut-être, admit-elle timidement.

Olivia enchaînait les relations sans lendemain, car elle refusait de s'attacher. Je ne l'avais pas vue succomber aux charmes d'un homme depuis des années. Je tenais un véritable scoop et je n'avais pas l'intention de le laisser passer. Je restais silencieuse, me contentant d'insister du regard pour qu'elle continue à parler.

— Ok, céda-t-elle. Il me plaît beaucoup, ça te va ?

— Ça me va, souris-je satisfaite. Si tu savais depuis combien de temps j'attendais que ça arrive. Je croyais que ton cœur s'était refermé à tout jamais. Alors, où est-ce que vous en êtes tous les deux ?

— On a beaucoup parlé à l'Aréna, et après la fermeture du club, je l'ai même invité ici pour continuer à discuter. Il m'a dit qu'il avait toujours des sentiments pour moi, mais il ne réagit à aucun de mes signaux. Je suis peut-être un peu trop subtile.

— Il va certainement avoir besoin de temps avant d'assimiler l'idée. Il n'a probablement jamais imaginé que tu pourrais avoir des sentiments pour lui un jour. Peut-être qu'il pense que tu lui fais une blague.

— J'ai bien l'intention de lui montrer que je suis sérieuse et que mes sentiments sont sincères. Il a fallu qu'il se tourne vers une autre pour que je le comprenne enfin.

La détermination que je lisais dans son regard me fit comprendre à quel point elle tenait à lui.

— On a parfois besoin de perdre quelque chose pour réaliser à quel point on y tenait, fis-je remarquer. Finalement, qu'est-ce qui te plaît le plus chez lui ? Je croyais que tu le considérais comme un geek fanatique.

— Je sais. Pourtant, il a des tas de qualités. Il est talentueux, passionné, rêveur, attentionné. Il travaille dur et il se montre positif en toutes circonstances. Quand il me sourit, j'oublie instantanément tous mes problèmes, et quand je parle avec lui, je ne vois plus le temps passer. Dès que j'ai appris à mieux le connaître, j'ai compris à quel point il était dangereux. Je pense que je voulais le garder à distance pour éviter d'en tomber amoureuse, mais on peut dire que j'ai lamentablement échoué.

Le mariage de mon meilleur ennemiWhere stories live. Discover now