29. Le bon choix

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Je n'avais pas réussi à m'endormir avant 3 heures du matin à force de réfléchir à tout ce que Josh m'avait dit. J'avais peur de passer à côté d'une belle histoire en m'entêtant à faire comme si mes sentiments n'existaient pas. Quand j'étais avec lui, je ne voyais pas le temps passer, il me faisait rire et il me faisait vibrer comme personne d'autre ne l'avait jamais fait. Si je n'essayais même pas de le retenir, j'étais sûre de le regretter. Il fallait que je l'appelle dès le réveil pour lui dire tout ce que je ressentais. Une fois résolue mon cœur s'apaisa et mon esprit s'allégea, me faisant réaliser que je faisais le bon choix.


Je me réveillais le sourire aux lèvres et je n'avais qu'une seule envie une fois les yeux ouverts, prendre mon téléphone posé à côté de moi sur la table de chevet et appeler Josh. En m'exécutant, je sentis une boule se former dans mon estomac qui semblait grossir entre chaque tonalité.

— Allô, fit enfin la voix à l'autre bout du fil.

— Allô Josh ? Je ne te dérange pas ?

— Non, pas du tout. Tout va bien ?

Il avait sans doute remarqué la nervosité qui faisait chevroter ma voix.

— J'ai quelque chose d'important à te dire et j'aimerais qu'on se voie. Est-ce que tu es libre en fin de matinée ?

— D'accord, mais au son de ta voix, j'ai l'impression que ça a l'air sérieux. Il n'y a rien de grave, j'espère.

— Non, tout va bien. J'ai juste besoin de te parler. Si ça te va, on se retrouve vers 11 heures à la guinguette ?

Il accepta et je raccrochai. J'avais l'impression que le plus dur était passé, mais ce n'était qu'une illusion. Il était 10 heures et il me restait moins d'une heure pour me préparer. Quelle était la tenue idéale pour dire à son meilleur ami qu'on l'aimait ?


Tout en me préparant, j'avais essayé d'imaginer tous les scénarios possibles. Mon esprit croulait sous les probabilités, aussi bonnes que mauvaises. J'aurais tout donné pour connaître à l'avance ce qui allait se passer et enfin retrouver la sérénité.

En arrivant sur le lieu du rendez-vous, je regardai tout autour de moi pour voir si Josh était déjà arrivé, mais j'étais vraisemblablement la première. Les tables et les parasols étaient sagement alignés sur la terrasse en face des bars et des restaurants installés pour l'été. Quelques passants s'y étaient d'ores et déjà attablés pour se détendre en savourant un verre matinal entre amis, avec pour bruit de fond le bruissement léger du vent dans les feuilles des arbres et le murmure du fleuve juste à côté.

À 11 heures, je sursautai en entendant mon téléphone sonner. Je vis le nom de Josh s'afficher sur l'écran et je décrochai.

— Je viens de me garer sur les quais, j'arrive.

J'entendais au son de sa voix qu'il était essoufflé.

— Je suis à la guinguette, l'informai-je. Si tu veux, on se retrouve à mi-chemin.

Je me mis en route aussitôt après avoir raccroché et j'angoissais en réalisant, après quelque temps, que chaque nouveau pas me rapprochait du moment fatidique. Je ne me souvenais pas avoir jamais été aussi nerveuse à cause d'un garçon auparavant et d'un autre côté, j'avais l'impression de vivre le moment le plus important de toute mon existence, comme si ma vie entière était déterminée par les quinze prochaines minutes qui allaient suivre. J'avais envie d'imprégner les moindres détails de ce moment quasi historique dans mon esprit et je contemplais autour de moi le panorama pour le conserver en mémoire, telle une photo souvenir. Les quais étaient peu fréquentés. Un couple de vélos venait juste de me doubler et j'avais la route d'une demi-douzaine de promeneurs seulement. Sur ma droite, la Loire sinuait lentement entre les bancs de sable dont le blond était accentué par le bleu du ciel qui se reflétait sur l'eau. Elle était basse à cette époque de l'année, et son chant tranquille m'aidait à retrouver mon calme. Je la quittai des yeux pour me concentrer sur une silhouette qui venait à ma rencontre. Josh était à moins de dix mètres devant moi. Mon cœur manqua un battement en le réalisant. J'avais envie de me précipiter dans ses bras, mais je me retins. En croisant mon regard, il me sourit et me fit un signe discret de la main que je lui retournai tout en m'intimant intérieurement d'avancer à une vitesse modérée.

— Désolé pour le retard, s'excusa-t-il après m'avoir rejoint.

— Ne t'en fais pas, je sais que c'est toujours la croix et la bannière pour trouver une place dans le coin.

— Tu veux qu'on aille se poser à la guinguette pour discuter ? me demanda-t-il en reprenant la route pour retourner à l'endroit que je venais de quitter.

— On peut effectivement y aller, mais si je ne dis pas maintenant ce que j'ai à te dire, mon cœur va exploser. Ça m'arrangerait qu'on commence à discuter en marchant.

— Très bien. Je t'écoute.

— J'ai tellement de choses à te dire, mais je ne sais pas par où commencer.

Je gardais les yeux fixés sur le sol en faisant de gros efforts pour rassembler mes pensées. Il s'agissait d'un exercice difficile tant j'avais de choses sur le cœur que j'étais impatiente de partager avec lui. Ne parvenant pas à mettre de l'ordre dans mes idées, je décidai de tout simplement commencer par la première qui me venait à l'esprit. Je relevai la tête pour parler, mais j'avais trop peur pour regarder mon interlocuteur droit dans les yeux. J'observais donc droit devant moi, comme si je m'adressais à un public imaginaire.

— Je ne supporte pas de t'imaginer avec Aya et je pense à toi jour et nuit.

J'étais soulagée de pouvoir enfin le verbaliser et une fois lancée, plus rien ne semblait pouvoir m'arrêter.

— J'ai perdu énormément de temps à te considérer uniquement comme un ami. J'ai le cœur qui s'affole quand je pense à toi, j'ai le souffle coupé quand tu t'approches de moi et la vie elle-même me paraît plus éclatante quand je suis à tes côtés. Je tiens à toi, et je ne veux pas perdre une seconde de plus à faire comme si mes sentiments n'existaient pas. Je ne veux pas que tu partes, car j'ai envie de continuer à ressentir ce que je ressens quand je suis avec toi. Si jamais tu éprouves la même chose de ton côté, s'il te plaît, ne pars pas. Reste avec moi.

Je m'arrêtai pour enfin oser affronter son regard. Il se taisait se contentant de me fixer avec une telle ferveur que j'en eus le souffle coupé. Complètement sous le charme, je fis un pas dans sa direction, puis un autre, avant de déclarer :

— À l'Aréna, si j'ai essayé maladroitement de t'embrasser, c'est par ce que j'en avais envie, et j'en ai toujours autant envie aujourd'hui.

Je soutenais son regard et je retenais mon souffle en attendant sa réponse. Je sentais mes joues s'enflammer, mes mains trembler et mon cœur marteler ma poitrine.

À son tour, il s'avança vers moi, puis m'agrippa la taille en m'attirant à lui. Il fixa les yeux sur ma bouche, puis son visage se rapprocha doucement du mien. Je sentais son souffle caresser mes lèvres entrouvertes et je fermais les yeux, déjà excitée à la simple perspective de son baiser. Quand sa bouche se posa enfin sur la mienne dans une caresse tendre et douce, ce fut comme si mon cœur était sur le point d'exploser. Je passai mes bras autour de son cou pour lui rendre son baiser avec passion et une vague de chaleur se répandit alors dans tout mon corps. J'étais heureuse qu'il m'agrippe aussi fermement, car je sentais mes genoux trembler et un délicieux vertige me monter à la tête. Mon corps tout entier vibrait et j'avais l'impression que plus rien n'existait autour de nous. J'étais emportée par un tourbillon de sensations plus exquises les unes que les autres et je les savourais.

Le mariage de mon meilleur ennemiМесто, где живут истории. Откройте их для себя