Spring will be reborn

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  Je me réveille paniquée. J'ai encore fait un cauchemar. Ma respiration saccadée m'empêche de me calmer. Une main se pose dans mon dos. Je sursaute violemment et me précipite hors du lit. La personne se rapproche de moi et me prend par les mains. 

- Chuut, Judith, ce n'est que moi, Grégoire. T'as fait un mauvais rêve. 

Il m'entraîne avec lui dans son lit et passe un bras autour de ma taille. J'essaie de me calmer un peu mais les images atroces apparaissent dans mon cerveau.

- Tu veux me raconter ? chuchote Grégoire en déposant ses lèvres sur les miennes. 

Son souffle chaud me rassure. Son pouce caresse doucement le bas de mon ventre ce qui me provoque des frissons légers. Je sais vraiment pas ce que je ferai sans lui. Je me rapproche de lui afin que nos deux corps n'en forment plus qu'un et lui réponds :

- Elle était au coin d'une rue avec un fouet. Elle m'a eu et m'a jeté dans un sac avant de me flageller de toutes ses forces. La douleur était si vive que je suis tombée dans un coma profond dont je ne pouvais sortir à la seule condition de ramener son fils. 

Je raconte ça tellement vite que j'en oublie de respirer. 

- Rien de tout ça n'arrivera, Ju ! Cette personne ne te fera aucun mal, crois-moi, ou elle aura à faire à moi !

Le ton de sa voix est sec et dur. Je le crois sur parole car depuis qu'il est avec moi, Lucifer n'ose pas me frapper mais dès qu'il sera un peu éloignée, elle en profitera ! En plus, il ne connait même pas la personne qui me fait du mal. Il m'embrasse une dernière fois avant de s'allonger contre moi et de se rendormir. J'essaie aussi tant bien que mal, mais mon sommeil ne veut plus revenir. 

J'ai le tête dans le cul, qu'on se le dises, quand le réveil insupportable sonne. J'ai du dormir que quelques heures. La semaine commence bien. Je me retourne et ne peux m'empêcher de sourire. Greg est allongé sur le dos, ses bouclettes sont éparpillées sur sa tête et il ronfle légèrement. Il est trop craquant. Je l'embrasse tendrement sur la joue et sors du lit. Sa main m'agrippe m'obligeant à me rallonger. Il se positionne au-dessus de moi et nous embrassons. 

Soudain, la porte de sa chambre claque laissant place à Tommy.

- Si vous pouviez arrêter votre petite partie de jambe en l'air ça m'arrangerai parce que dans 20min les portes de l'établissement seront fermées !

Sur ces mots, il remonte dans la cuisine. Nous nous levons et le rejoignons. Emy et notre père mangent leur petit déjeuner.

- Bien dormis tous les deux, nous demande mon père avec un clin d'œil. 

Je lève les yeux au ciel en guise de réponse et Grégoire ajoute :

- Nickel !

 L'ambiance tendue de la veille a visiblement disparu. Quand leur mère arrivera ça sera autre chose, mais pour l'instant profitons du calme.

- Papa, t'emmène Eliot aujourd'hui ? demandai-je en me servant du jus d'orange.

- Oui, j'ai pris ma journée. Je vais en profiter pour continuer de déballer des cartons. Votre mère passera vous chercher ce soir, rajoute t-il.

Il prononce ces mots en appuyant son regard sur moi comme si j'allais faire des efforts. Je crois qu'il se rend pas bien compte de la situation là ! Il y a qu'avec lui que je partage le même sang, même Tommy n'est pas le frère que je pensais. Ça n'empêche pas que je l'aime comme un vrai frère mais c'est bizarre de se dire que toute ta vie n'est reposée que sur une toile de mensonges, entretenue par une connasse d'araignée qui tient fermement sa proie enfermée dans le plus profond mystère.