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PDV Grégoire :

Judith n'a pas arrêté de se débattre toute la nuit contre ses fantômes. Quelque chose d'horrible doit forcément la tracasser... Je me lève sans faire de bruit pour ne pas la réveiller et pars me préparer. Jean me rejoint dans la salle de bain.

- Elle va bien, Ju ? me demande t-il inquiet.

- On va dire qu'elle a connu de meilleures nuits. Tu sais quelque chose à propos de ses cauchemars, cicatrices ?

Je vois son regard se durcir à travers le miroir. Il n'ose plus me regarder en face. Il le sait, j'en suis sûre. C'est pas mon meilleur pote pour rien !

- Alors ? redemandai-je avec insistance.

Il me regarde troublé, ferme la porte de la salle de bain à clé et s'assoit sur le rebord de la baignoire.

- Je sais pour ces cicatrices et pour ces cauchemars. Elle m'a fait promettre de ne pas te le dire mais je ne peux pas supporter ce poids tout seul. Assis-toi mec, tu vas être choqué, vraiment !

Je le regarde apeurée. Je m'accoude au lavabo et écoute attentivement ce qu'il a à me dire.

- Tu vois Mme Jonhson ?

- Lucifer ? Notre prof d'anglais, qu'est-ce qu'elle avoir là-dedans ?

- C'est la mère de Liam ! C'est elle qui détruit Judith depuis l'année dernière pour venger la mort de son fils !

Je suis sous le choque. Ses mots me transpercent la poitrine. 

- Putain, j'y crois pas ! Mais comment j'ai fait pour rien voir ! Je suis assis juste à côté d'elle ! Je suis vraiment une grosse merde !

Jean me fait une accolade et me répond :

- C'est pas de ta faute, mec, tu pouvais pas savoir. Ju, cache tout c'est normal ! 

- J'vais la défoncer sa mère tu vas voir à la rentrée, elle va rien comprendre cette connasse !!

Je donne un violent coup de pied dans la porte, l'ouvre et la claque. J'ai la haine comme jamais ! Je m'assois, quand même doucement, sur mon lit à côté de ma Princesse. Je relève une mèche de ses cheveux. Elle est si belle. Je ne lui en veux pas de ne m'avoir rien dit, c'est compréhensible. Si Jean a pu lui apporter un peu de soutien tant mieux. Ses yeux s'ouvrent progressivement. Je m'allonge auprès d'elle et pose ma main sur sa taille. Je dépose un baiser sur sa joue chaude. Elle sourit.

- Tu vas mieux ? Demandai-je.

- Oui merci. Désolé pour cette nuit...

- T'inquiète pas mon cœur.

Nous nous levons et partons prendre notre petit-déjeuner. Une heure plus tard, nous sommes au pied des pistes. Nous skions toute la journée puis nous rentrons à l'appart. 

- Ce soir, on sort tous ! dit Albane. Mettez-vous sur votre trente et un les gens !!

Nous ne posons pas plus de questions et partons nous préparer. Nous prenons un mini-bus et rejoignons la ville. Judith est très belle : elle porte un pull rose en laine et un jean noir. Elle entrelace ses doigts aux miens et pose sa tête sur mon épaule. Je l'embrasse sur le front. Albane demande au chauffeur de s'arrêter et nous descendons de la voiture. Nous sommes en plein centre-ville. Il neige. Des chorales d'enfants chantent à chaque coin de rue. Nous nous dirigeons vers une grande place centrale. Tout est juste magnifique. On m'avait dit que les marchés de Noël Allemand étaient superbes mais franchement là c'est juste magnifique. Je vois Judith émerveillée. Je la prends dans mes bras et la fait tourbilloner dans les airs.

- Lâche moi, rigole t-elle.

Je la dépose au sol et nous embrassons au milieu de la foule. La magie de Noël qui règne dans ce marché donne un côté singulier à cette place.

- Je t'aime, mon cœur, souffle t-elle.

Je lui prends les mains pour les réchauffer et chuchote :

- Je t'aime aussi mon amour.

Nous continuons de sillonner les allées. Je m'arrête à un stand de bracelet, Alix me rejoint, laissant les autres à leurs occupations.

- J'en suis sûre que celui là lui plaira, me dit-elle avec un grand sourire.

- Tu crois ? Dis-je en prenant le bracelet avec deux cœurs entrelacés.

Elle hoche la tête et continue de regarder l'étalage. Je tente :

- Regarde, le bleu et blanc là-bas il serait superbe pour Jean !

Elle me regarde bizarrement.

- Oublie ce que je viens de dire, c'est ridicule.

-... Non t'inquiète pas c'était justement pour lui. Comment t'as deviné ?

Je lui fais un clin d'œil et achète le bracelet. Elle fait de même et nous partons rejoindre le groupe.

Nous rentrons quelques heures plus tard après avoir dégusté une délicieuse fondue au fromage. Je me couche à côté de Judith qui ne dors pas encore. A son regard, je sais que tout se chamboule dans sa tête. Je me tourne vers elle et dit :

- Raconte moi toutes tes questions.

- Ça serait beaucoup trop long.... Un jour peut-être, répond t-elle le regard triste.

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PDV Judith :

Nous rangeons les sacs dans la voiture et le chauffeur nous conduit à l'aéroport. J'ai passé un séjour inoubliable. Les meilleures vacances en faite ! Cependant, demain je vais devoir subir les conneries de ma mère et prendre mon copain dans mes bras en tant que demi-sœur. J'ai peur de sa réaction. Je sais très bien que dès qu'il sera devant moi, il saura pourquoi je ne lui parlais pas de mes questions.
Arrivés dans l'avion, nous prenons place, cette fois tous ensemble à l'avant. Le trajet est sans escale et passe très vite. Je suis entre Grégoire et Albane, autant dire que je ne m'ennuie pas.

La mère d'Alix me dépose en dernière devant chez moi. Je n'ai aucune envie de rentrer. La voiture repart me laissant en plan dans l'allée, ma valise à côté de moi. J'aperçois Tommy par la fenêtre. Dix secondes plus tard, il vient me serrer dans ses bras et dit :

- Les parents ont fait la gueule tout le temps. Ils sont vraiment pas d'humeur du coup, je nous ai acheté une pizza qu'on mangera dans la chambre.

Je souris et le serre dans mes bras. Il prend ma valise et nous montons dans sa chambre. Mes parents n'ont même pas daigné me dire bonsoir ou même me regarder. Sympa pour un soir de réveillon ! Vive la famille, moi je vous le dis ! D'habitude, nous faisons un grand repas tous ensemble et nous ouvrons nos cadeaux mais apparemment cette année sera complètement différente...

Spring will be rebornWhere stories live. Discover now