17.Liberté

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Assise dans son carrosse, Dame weiwei regardait défiler le paysage à travers la petite fenêtre à sa gauche.
L'air était frais, le ciel était dégageait, les oiseaux volaient librement aux grands airs, la chaleur était supportable et seuls les bruits des carrosses et de chevaux qui martelaient le sol rocailleux venaient chahuter dans ses oreilles.
Le rituel des héritiers avait eu lieu la veille et ce matin, aux premières lueurs du jour, après un discours d'au revoir prononcé par les chefs religieux de chaque tribu, ils avaient pris la route vers l'ouest.

Ils avaient voyagé dans un rythme soutenu, et au zénith, ils avaient fait une pause, à la berge de la rivière Yonk, afin de se dégourdir les jambes.
Elle en avait profité pour sillonner entre les  quelques hippomobiles des nobles, et n'avait pas manqué les commentaires qui se disaient sur son passage, les sourires hypocrites qui lui étaient adressés et les éloges qui s'étaient élevés sur sa beauté. Quelques dames de la cour avaient même osé lui adressé la parole.
Vous êtes toutes en beauté dame weiwei, nul doute que l'empereur vous ai choisi comme bru. Lui avait dit une concubine du prince.
Que vous devez être impatiente d'arriver à la tribu, car vous voilà reine-or dans pas moins d'une semaine, lui avait sortie matrone, la troisième femme d'un maître qui rêvait de voir au moins l'une de ses filles reine.

Une semaine. Il ne lui restait plus qu'une semaine de liberté, avant de tout perdre non seulement pour être sous le joug d'un mari mais également sous le joug d'un empire, d'un titre tant convoité par des parents pour leurs filles et par ces damoisselles elles-mêmes.
Reine-or. Si seulement toutes ces matrones savaient qu'elle n'accordait aucune importance à ce titre et encore moins au mariage, elles tomberaient de haut. Elle se ferait sans doute interner dans un couvent pour se faire délivré.
Elle avait toujours eu un esprit indépendant et vif pour une femme de l'ouest. Les bals, les ténues de la dernière mode, les pique-nique, les ragots de la cour ne l'avaient jamais intéressé, préférant la lecture et l'aventure.

À dix-neuf ans, elle n'était toujours pas mariée, et pourtant ce n'était pas les demandes qui manquaient. Des qu'elle avait atteint sa majorité, il y'a de cela trois ans, bon nombre de ses soupirants avaient afflué pour demander sa main auprès de son père. Ce dernier connaissant sa répulsion pour le mariage l'avait longtemps protégé. Elle savait qu'il n'aurait pas pu le faire indéfiniment car tôt au tard, l'actuelle reine-or s'en serait mêlé. Mais elle avait au moins espéré jouir de plus de temps ou au mieux aurait fait un mariage d'amour comme ses parents.

Son père, le seigneur Aiden Suh, avait épousé sa mère pour sa beauté et sa dot. Mais après, ils étaient tombé amoureux, et dans son élan d'amour il avait décidé de faire de sa mère son UNIQUE épouse, chose très rare dans l'ouest, encore plus lorsqu'il s'agissait d'un seigneur estimé de toute la tribu.
Hélas sa mère était morte à ses cinq ans, emportant avec elle le bébé qu'elle attendait, et son père dévasté par le chagrin, avait juré de ne plus jamais se remarié. Elle n'avait que des souvenirs flous de sa mère, mais quand elle essayait de se la rappeler, c'était toujours le sourire aux lèvres, et heureuse, qu'elle la revoyait.
Weiwei avait hérité de cheveux aux boucles brunes, de sa fine silhouette aux courbes voluptueuses et de ses yeux de jade.
Son père disait la revoir chaque qu'il posait ses yeux sur elle. Et il souriait.

À elle toute seule, dame weiwei était le plus précieux trésor du seigneur Aiden, raison pour laquelle il avait cédé à tous ces caprices.
Elle savait monter à cheval, lisait des livres philosophiques, savait manier l'épée, et lorsque son don de la terre s'était manifesté, il lui avait appris à l'utiliser comme un vrai maître et non seulement dans le cadre de la pédologie. En somme, il lui avait accordé la possibilité d'exercer toutes activités jugé interdite aux femmes de l'ouest dans le plus grand des secrets.
La seule condition qu'il lui avait imposé était le masque d'une Dame. Comme elle aimé le dire.
Elle se devait de participer aux bals, aux sorties organisé par les reines de l'empereur, aux thés dans le boudoir et de cacher sa nature fougueuse et indépendante pour celle de soumise et de docile et surtout de ne jamais mentionné ses idées révolutionnaires qu'en à la place de la femme dans la société. Son père était sa vie, son ami, son confident, alors c'était tout naturellement qu'elle avait accepté ce compromis, ne voulant pas lui attiré des ennuis alors qu'il avait tant fait pour elle.

Les Quatre Tribus T1_le rituel des héritiers[TERMINÉ]Where stories live. Discover now