Les Quatre Tribus T1_le rituel des héritiers[TERMINÉ]

20.Mauvais présage

Le destiny pearl, le joyau du capitaine Do Santos, et l'un des plus majestueux navires de son époque oscillait sous la puissance des vagues. Il avait quitté le port hier, tard dans la nuit, et flottait actuellement sur les eaux libres de la mer Vavaldera.
La porte était fermée, les hublots occultés, aucune bougie allumée, de sorte que sa cabine était plongée dans le noir bien que le soleil ai déjà commencé son ascension.
Allongé sur sa couchette les yeux fermés, Favel se laissait bercer par les mouvements coutumiers de la mer, un collier au pendentif d'aile de papillon dans sa main gauche.
Étant le fils du capitaine, il jouissait du privilège d'avoir une cabine personnelle. Bien qu'assez étroite, sa cabine possédait suffisamment de place pour une couchette, un bureau où reposait ses documents, et une malle, remplit d'effets personnels pour l'excursion d'un mois ou plus qu'ils entreprenaient.

Sans crier gare, la porte de sa cabine s'ouvrit à la volée, laissant filtrer un rayon de soleil.

-Fermes moi cette foutue porte. dit-il les yeux toujours clos.

-Ta luminophobie m'etonnera toujours, c'est certain. Lui repondit le nouvel arrivant.

Il referma derrière lui, s'assit sur la chaise du bureau, après avoir allumé une lampe.

-Je n'ai pas peur de la lumière Phillippé, j'aime juste réfléchir dans le noir complet.
Il triturait toujours le collier dans ses mains.

-Elle est revenue, n'est-ce pas? lui demanda Phillippé en soupirant de lassitude après avoir longtemps fixer le collier.

-De qui me parles-tu ? demanda-t-il à son meilleur ami.

-Le fantôme de cette fille qui te hante depuis deux ans.

-Et que ce qui te fait croire que je pensais à elle?

-Tu as ressorti le collier. répondit-il simplement. Alors tu comptes en parler?

-Je l'ai revue, au marché de la vallée. Souffla-t-il.

-Et que lui as-tu dit?

-Rien Phillippé, mentit-il. Je suis juste parti dans le sens inverse.

-Pourquoi? s'etonna ce dernier. Tu ne vas tout de même pas me dire que tu as eu peur de l'approcher.

-Ne dis pas des sottises Phillippé, bien sûr que non, je n'ai pas eu peur de l'aborder.

-Alors? Pourquoi es-tu parti?

-Je ne veux plus la voir Phillippé. C'est clair?

-Écoutes,c'est limpide comme l'eau des eaux douces que tu es profondément amoureux de cette fille...

-Était Phillippé, j'étais, conjugue correctement le verbe. D'ailleurs pour tout te dire il s'agissait là d'une amourette.

-Et vas-tu enfin me dire ce qu'il s'est passé pour que vous en arriviez là ?

-Phillippé, commença-t-il la voix empli de rage. Tu sais très bien que je déteste aborder ce sujet.

-Très bien, alors soit, tu vas m'écouter.
Ça fait plus de quatorze ans qu'on se connaît toi et moi. Nous sommes monté en mer en même temps, fait les quatre cents coup ensemble, on a toujours tout partagé, sauf ce putain secret sur cette fille.

-Phillippé...

-Non attends, je n'ai pas fini.
Et tu ne vas pas me faire croire que c'était pas du sérieux entre vous. Tous les mercredis tu t'absentais pour revenir tout heureux, un sourire stupide plaqué sur le visage même si tu t'evertuait à le cacher. J'ai couvert tes absences, camouflé tes oublis, tellement tu étais trop occupé à penser à elle, menti sur tes retards à ton père, MON CAPITAINE, je précise.
Et puis du jour au lendemain plus rien. Tu n'allais plus la rejoindre, tu as commencé à t'impliquer sérieusement dans les affaires.
Et même si tu a essayé de le cacher, je voyais bien comment tu tenais ce collier en regardant à l'horizon.
Et là après une année à ne plus touché ce collier, il n'a suffit que d'une simple rencontre avec elle pour que tu déterre ce bijou maudit de son coffret.
Alors merde Favel, qui est cette putain d'fille? Il cria sa dernière phrase.