Nouvelle gardienne

122 8 25
                                    

Allongé sur un lit, malade, entouré de sécurité. Lui, le plus grand criminel de Paris, cloué sur un matelas, attendant sagement une visite inattendue. Il suivait des ordres, enchaînés de la tête aux pieds, un soupir d'agacement traversa ces lèvres. C'était lui qui dictait les ordres, pas les recevaient. Il supposa qu'il devait s'y faire, il avait prit connaissance de cause, un an après son arrestation et son enfermement en prison. Tout le mal qu'il avait fait, il le savait, et avec toute la raison qui lui restait, il porterait ce fardeau jusqu'à sa vie eteinte, jusqu'à retrouver sa femme quand il aura passer l'arme à gauche.

Le poids de sa culpabilité, de ces crimes avaient annihilé tout de lui, sa santé, son mental, sa raison. Sauf une chose son amour pour son fils. Il ne lui restait que ça à s'accrocher. Et pourtant ce dernier ne l'a visité que deux fois en douze ans. Il méritait la haine de son enfant, au fond de lui, il savait que c'était sa punition la plus douloureuse pour ces actions. À sa dernière visite il y a trois ans, il avait eu vent d'être grand père de quatres magnifiques enfants. Son fils lui avait accordé le droit de connaitre leur apparence en photo suite à la longue insistance de sa belle-fille, pour une fois de son côté. Deux petits garçons et deux petites filles, le plus étonnant était son regard sur sa dernière petite fille. Une belle petite blonde aux yeux verts, douce, timide, et sociable d'après les dires de son fils. Le portrait identique de sa défunte femme. La vie était-elle si cruelle pour la lui rappeler ? Ou était-elle généreuse en lui offrant une seconde chance ?

Il était donc là, ancien grand chef d'entreprise, millionaire, devenu grand criminel bercé par la veillesse et la maladie. Les gardiens suite à sa bonne conduite, à leur pitié d'un vieil homme malade, avaient appelé son enfant, comme une dernière visite fataliste. Il ne le voyait pas comme ça. Prendre sa maladie comme évasion et voir son enfant, était de la manipulation. Ça ne l'aurait pas déranger outre mesure. Mais sa descendance comptait bien plus, et si c'était à des fins comme celle-ci, il ne supporterait plus de voir Adrien autant en colère contre lui.

Allongé sur un lit, malade, entouré de garde. Lui, un père absent, cloué sur un matelas, attendait la visite de son fils pour se racheter. Il patientait son arrivée, le temps était sa seule peur. Le temps était la seule chose qui ne contrôlait pas et qui comptait le plus. Mais il serait patient, pour son fils, pour sa famille qui le méritait. Il attendait sa seconde chance, il attendait de se faire pardonner.

Un bip sonnore le réveilla, une grille metallqiue s'ouvrait et grinçait au passage. Quelqu'un entrait dans sa cellule. Le médecin revenait à la charge ? Pourtant il avait déjà ingurgité ces choses du diable qui se faisait appelé "médicaments" ?

_ Gabriel Agreste, vous avez une visite plus nombreuse.

Il oubrit un oeil puis deux lentement, pencha sa tête pour apercevoir ce qui se tramait près de la grille. Une furie blonde se précipita sous ces yeux et lui aggrippa la main avec un sourire rayonnant, et des yeux étincelants de sournoiserie.

_ Salut Papi ! Je peux t'appeler Papi ? Je suis contente de te recontrer ! C'est toi le papa de mon papa ? Ça va ? Pourquoi t'es tout branché ? Tu va pas bien ? Pourquoi t'es enfermé ici ? C'est pas cool et pas beau ! Mais je t'ai ramené des Lys ! Je trouve ça jolie et ça te changera Papi ! Moi c'est Émilie ! Est-ce que tu-

_ Émilie calme toi ! Gabriel est très fatigué, on est pas là pour l'épuiser hein ma puce ?

_ Oui Maman...

Agreste Sénior observa la petite boule d'énergie se calmer avec un sourire à l'envers presque triste. Avec un effort digne d'un marathon à son ressentis, il caressa la tête blonde avec un grand sourire.

_ Ne t'en fait pas, tu ne me fatigues pas.

Elle lui souria en retour, l'illuminant de son bonheur enfantin. Une femme aux longs cheveux noir de jais, tenait la main d'un petit garçon aux mêmes cheveux mais aux yeux émeraudes éteints. Son fils se tenait de l'autre côté de son chevet, droit et fier. Une petite ride au coin de ces yeux le differenciait de sa dernière visite. Toujours d'une beauté unique, comme sa mère pensait-il immédiatement.

Recueil d'os miraculousWhere stories live. Discover now