Spring will be reborn

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J'ouvre les yeux progressivement. Les étoiles fluorescentes accrochées au plafond scintillent. Le parquet de ma chambre grince au rythme de mes pas. Je descends doucement les escaliers pour éviter de réveiller mon frère. Il a décroché une audition très importante hier soir. Arrivée en bas, je trouve la chambre de mes parents grande ouverte. Mon père est sûrement déjà parti travailler. Je traîne les pieds jusqu'à la cuisine et je me tourne vers l'horloge. 13h ! Oh oh... Je remonte l'escalier aussi vite que je le peux sans prendre la peine de ne pas faire de bruit et me prépare en quatrième vitesse. Je me fais un rapide chignon. Une mèche bouclée blonde m'échappe. Tant pis. Je jette un rapide coup d'œil dans le miroir. Mes yeux verts se posent sur les traces de cicatrices au poignet. Heureusement que mon bronzage les dissimule un peu.

Je passe en coup de vent devant ma mère. Je ne suis pas particulièrement proche d'elle. Elle est froide et travaille tellement que je ne la vois que le week-end. Je sors et claque la porte en bois. Notre maison est une vieille ferme rénovée. J'aime beaucoup le style que mes parents lui ont donné. J'enfourche mon vélo et quitte l'allée du jardin bordée de grands pins pour emprunter la route.

Le soleil m'éblouit. Je transpire déjà à grosses gouttes. Je continue mon périple et passe devant le lycée à toute allure. Cet endroit ne m'a pas manqué. Une voiture verte est garée sur le parking. Je vois sa propriétaire sortir. Oh... Merde c'est Lucifer ! J'accélère la cadence. Il ne faut surtout pas que cette tordue me voit.

Je passe devant les immenses villas qui bordent la côte. Soudain, une voiture pile devant moi. Je freine brusquement et manque de tomber.

- Vous êtes aveugle ou comment ça se passe ?! Criai-je sous l'émotion.

Ce taré a failli me tuer ! Et vous savez pourquoi... Il n'avait pas vu le feu rouge, et pourquoi ? Parce qu'il était au téléphone !
Ça ne l'empêche pas de repartir sur les chapeaux de roue ! Quel abruti, je vous jure !

J'attache mon vélo à une gouttière. Lou, mon acolyte surfeuse me rejoint. Elle m'attrape par le bras et nous courrons ensemble dans les vestiaires. Tous les garçons sont déjà changés. Nous sortons prendre nos planches et les traînons sur le sable.

Je décide de profiter à fond de la séance. L'eau est délicieuse et la douce odeur salée de l'Atlantique me rassure. L'océan emporte toutes mes peurs. Je n'ai qu'un seul objectif : surfer ! Je continue de nager, allongée sur ma planche. Une vague idéale arrive au loin. Je tente de me mettre en équilibre sur la planche mais tombe à la renverse. J'atterris au fond de l'eau, ma combinaison racle le sable. Je nage pour remonter à la surface et tombe nez à nez avec Grégoire.

- Ça tient plus sur une planche ? Ironise t-il.

Je le foudroie du regard. J'essaie de remonter sur ma planche mais rien à faire. Il me regarde d'un air amusé. Une mèche bouclée lui tombe devant ses beaux yeux verts. Il m'aide à remonter et nous continuons de surfer tranquillement.

A la fin de la séance, nous rangeons nos planches et partons aux vestiaires. Une main m'agrippe le poignet avant que je puisse franchir la porte.

- Alors, on dit même plus merci ? dit-il d'une voix mielleuse.

Son regard se pose sur mes cicatrices. Il ne bronche pas. Je lui fais un large sourire et le plante là. Je sens que je vais le regretter. Je ferme la porte des vestiaires mais il m'en empêche. Je me retourne.

- Je crois que tu m'as mal compris...T'es obligée de me remercier ! Continue t-il avec assurance.

- C'est bon, lâche moi. Tu m'as juste tendue la main !

- Oh je vois que madame la princesse ne sait pas apprécier les bonnes choses !

- Dégage Maltais !

Je rentre dans les vestiaires et referme la porte. Non mais il se prend pour qui celui-là ? Superman ? Je commence à enlever ma combi quand je croise le regard pétillant de Lou. Je ne peux retenir un fou-rire.

Son sourire veut tout dire. La retrouver après deux mois de vacances me fais un grand bien.

Son téléphone vibre et notre petite conversation s'arrête là. Ma question attendra. Nous nous changeons rapidement.
Je sors, fatiguée et je me laisse tomber sur le sable fin pour contempler les nuages.