Chapitre 15: Son cadeau

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Non. Je ne peux pas me laisser mourir maintenant, même si personne ne viendra me sauver je ne peux pas abandonner. Mon père et mon frère sont loin, je ne peux donc compter que sur moi-même, je suis l'unique chance qu'il me reste. Je ne parviens plus à réfléchir à cause du bourdonnement entêtant qui a pris place dans ma tête mais j'essaye tout ce que je peux. Je frappe, au hasard car je ne sais pas où et comment viser. Cela énerve Alexeï qui commence alors à m'étrangler, il a décidé d'en finir avec moi.

Jusqu'au moment où mon genou le touche enfin au bon endroit. La douleur doit être insupportable car il se tord, se tient l'entre-jambe et s'écarte de moi, le moment est donc venu pour moi de fuir. Je pousse Alexeï qui me traite de tous les noms d'oiseaux qu'il doit connaître et je me lève avec peine et difficulté.

Je ne sais pas si l'on pourrait dire que je marche, j'arrive à peine à faire deux pas que je m'effondre. Me relever est encore plus difficile que la première fois mais j'y parviens une seconde. Je n'avance pas droit, je me cogne donc contre les murs du couloir. Pour m'aider dans ma progression je reste appuyée contre eux et de cette façon j'arrive à faire quelques mètres.

Mais je n'ai pas été assez loin, j'entends déjà Alexeï se relever et ses injures se rapprocher de moi petit à petit. Il ne se dépêche même pas, il sait que je suis à sa merci, il sait que je n'ai nul part où aller, il sait que je n'irai pas assez vite, il sait que je suis trop faible pour me défendre. Il prend donc plaisir à me chasser.

Le mur contre lequel j'étais collée s'arrête et je sens dans ma main une poignée. Je ne sais pas où je suis, je suis désorientée, je ne sais donc pas où amène cette porte. Elle n'arrêtera pas Alexeï, aucune n'a pu le faire jusqu'à présent mais je ne vois pas d'autre issus, je m'engouffre donc dans cette pièce mystérieuse.

Lorsque je referme derrière moi, je n'ai pas le temps de reprendre mon souffle qu'il se coupe. Un homme, un nouveau, se tient face à moi. Rentrer ici été une terrible idée, je n'avais qu'une menace et m'en voilà avec une seconde. J'ai Alexeï derrière moi et cet homme inconnu devant. Il pourrait ressembler à Alexeï mais est bien différents. Oui ils ont la même couleurs de cheveux et de peau mais ceux de cet individu sont propres et soignés. Sa tenue à la même coupe que celle d'Alexeï mais elle est d'un blanc immaculé. Mais ce qui les oppose surtout, c'est son charisme. Celui d'Alexeï est proche du vers de terre alors que le siens est brillant, éblouissant. Donc maintenant deux solutions s'offrent à moi. Soit je sombre dans les tréfonds de la terre avec Alexeï soit je me brûle les ailes en m'approchant de cet homme.

Cela en est trop pour moi, mes jambes m'abandonnent et je m'effondre. Je m'attends à rejoindre le sol glacé mais ma chute est amortie par des bras chaud et réconfortant. Je m'attendais à ce qu'il soit brûlant, mais il n'en ait rien.

—    Mademoiselle, que se passe-t-il? Dit-il d'une voix cherchant à cacher sa peur.

J'aimerai lui répondre mais je n'en ai pas la force. Mon cœur bat trop vite, le souffle me manque, j'ai besoin d'un peu de repos avant pour reprendre des forces et lui parler. Nous ne restons pas longtemps dans le silence car la porte s'ouvre avec fracas.

Alexeï est de retour, bien décidé à m'abattre, et il sera même aidé dans sa tâche. Mais lorsqu'il voit que je ne suis pas seule il tombe, comme une masse informe et reste ainsi, les fesses au sol à nous regarder de longues secondes.

—    Peux-tu m'expliquer ce que fait cette jeune femme blessées dans mon salon ?

L'homme étincelant s'adresse à Alexeï de sa voix grave, puissante et surtout sèche. Moi-même je suis effrayée par son ton, bien que ces mots ne me soient pas adressés. Alexeï rampe jusqu'à nous, tel un cafard. Il a l'air misérable, encore plus que d'habitude.

—    Ma grandeur, veuillez excuser le fait que cette jeune femme ait pu vous déranger.

L'a-t-il réellement appelé « ma grandeur » ? Je suis si confuse que j'ai peur d'avoir mal entendu. Mais qui est donc cet homme ? Il est vrai qu'il ne ressemble pas aux autres, mais la réaction d'Alexeï me semble étrange.

—    Je pense que tu es responsable de son état. J'attends donc tes explications et plus vite que ça, j'ai autre chose à faire que de m'occuper d'un idiot.

Je suis assez contente de voir que nous partageons la même opinion d'Alexeï. De plus, c'est jouissif de voir le cafard ramper à ses pieds. Cependant, je suis inquiète de la réponse qu'il va donner. Il a l'air paniqué, il serait donc prêt à tout pour sauver sa peau.

—    Je me préparais à vous faire un cadeau.

—    Un cadeau?

—    Oui, cette jolie demoiselle est pour vous !

 Amour prisonnier: Le sommeil de la liberté {Tome 1}Waar verhalen tot leven komen. Ontdek het nu