The Bad

Détente

Depuis ma sortie où j'ai failli me faire arrêter par la police, je ne suis pas retournée en cours pendant un peu plus d'une semaine. Je devais rester à l'abri en attendant que les bruits qui couraient sur mon apparition soudaine s'estompe. La police passait plusieurs fois dans les rues dans un certain périmètre près de mon ancien chez moi et c'était dangereux de prendre le risque de faire ma tête de mule en voulant sortir.

Zic ne me laissait pas sortir du QG et il avait demandé à plusieurs personnes de me surveiller pour être certain que je ne vais rien essayer pour m'échapper. D'après lui je n'écoute pas les ordres ou je fais ma sourde oreille quand il me parle.  Je sais très bien qu'il faisait référence à ma dernière sortie vu les regards remplient de sous-entendu qu'il me lançait mais je n'ai rien dit.

J'ai donc passé la plupart de mes journées à la salle de sport et à ma salle spéciale avec le sac à frappe pour me défouler. Je me sentais honteuse et je n'osais pas affronter le regard des membres du gang qui me jugeait. Tout le monde était au courant pour cette soirée, tout le monde savait que j'avais failli finir en prison et maintenant tout le monde savait ma véritable identité à cause des médias qui montraient des images de quand ma deuxième personnalité avait prit le contrôle de mon corps. Tout le monde pense que je suis la tueuse de ma famille et rare sont les personnes qui m'approchent ou qui ne me jettent pas des regards noirs.

Les médias... Je crois que c'est la pire chose qui existe au monde. Ils sont toujours là quand il ne faut pas. J'avais une haine contre eux en étant plus petite mais maintenant c'est encore pire. En plus de faire attention à la police, je dois aussi faire attention aux médias qui se cachent partout pour avoir le nouveau scoop du moment. Je suis sûre que des personnes du lycée ont vu cette vidéo où la rage de la seconde moi avait prit le dessus. Elle passait régulièrement sur différentes  chaînes de télévisions. C'est d'ailleurs l'une des raisons qui fait redouter Zic pour me laisser retourner au lycée et continuer cette mission qui dure depuis deux, trois mois maintenant.

Je n'ai que très peu mangé durant mon séjour aussi. L'appétit ne me venait pas, je me sentais bien trop coupable pour avoir la force d'aller à la cuisine me chercher un snack. Je ne mangeais qu'à peine un fruit par jour et même si je buvais beaucoup à cause de mes nombreux efforts physiques à la salle de sport, ce n'était pas assez pour mon corps qui a failli me lâcher deux fois pendant que je courais sur un tapis de course à cause du manque de nourriture.

Mes yeux dirigés vers  le plafond, les bras posés sur mon ventre et les écouteurs enfoncés dans mes oreilles je me détends enfin après plusieurs jours. Dans la pénombre de ma chambre je tourne doucement ma tête vers la fenêtre et je regarde les lampadaires aux reflets blancs de la rue en ayant l'esprit ailleurs. La musique qui joue dans mes tympans m'emmène comme dans un autre univers où tout est plus calme.
Je ferme les yeux et m'imagine dans un monde où toutes les personnes qui y vivent sont libres de faire ce qu'elles veulent et où aucun signe de violence n'existe. Un monde qui n'existerait jamais réellement mais qui sera pour moi réelle pendant le temps de cette musique. Un monde qui me fait penser à ma famille en des temps meilleurs. Je rouvre les yeux et me mets à regarder le ciel par la fenêtre en essayant de trouver des étoiles dans cette étendue obscure.

J'entends un léger bruit du côté de ma porte et je me redresse en enlevant un écouteur. J'allume la lumière qui se trouve à côté de mon lit et je lance un "entrer" à la personne qui vient de toquer en refaisant mon chignon. La porte s'ouvre et Léo rentre dans la pièce en me souriant.

Il s'avance vers mon lit après avoir refermé la porte et il se laisse tomber sur le matelas en étant certain de ne pas me toucher. Je rigole légèrement en le voyant faire puis je récupère mon téléphone pour éteindre la musique et je le pose par terre.