Le lendemain

749 76 4
                                    

Le lendemain, j'ai d'abord ressenti un mal de tête incroyable. La gueule de bois. Cette sensation d'être dans un autre monde, mais pas comme quand on est sous l'influence de l'alcool. Je regrettais beaucoup trop d'avoir autant bu.
Je fixais le plafond. J'étais au lit. Nue. Sous les couvertures. J'étais seule aussi. Tellement seule.
Aucun bruit ne perturbait l'harmonie si calme de la maison. Je savais qu'il n'était pas là.
Et pourtant, il est apparu. Là, dans mon esprit. Il est apparu sous forme de flash, dans ma tête. Dans mes souvenirs.
Un sentiment d'angoisse m'a pris. Je l'ai vu me prendre par le bras puis me conduire jusqu'au lit.
Je l'ai vu abuser de moi.

Je fixais le plafond. Encore et encore jusqu'à ce qu'une série de sanglots me vienne, puis que mes larmes trempent mes joues.

J'ai été prendre une douche quand j'ai réussi à me calmer. Je fixais cette fois-ci le vide pendant que l'eau tiède coulait sur mon corps.
Qu'est ce que que j'étais censée faire ? En parler ? Lui en parler ? Ou ne rien dire. Garder ça pour moi. Comme si cela ne me faisait rien. Comme si. Ne rien dire. Garder ça pour moi. Faire avec.
Je secouais la tête et décidais enfin de me laver. De frotter mon corps pour enlever toute trace d'abus sur ma peau, sur mon être.

Il était saoul. Il ne m'a pas entendu. Il pensait que moi aussi je voulais. C'est comme ça que j'ai décidé de lui pardonner.
Je pensais qu'au fond, ce n'était pas si grave. Que ce n'était pas vraiment de sa faute.

Grosse erreur.

Je me suis toute de même mise à trembler lorsqu'il est rentré et qu'il s'est approché de moi. Il m'a embrassé et m'a dit «Qu'est ce qu'il y a ?»
- J'ai froid...
- Va mettre un pull.
- Ouais... Je vais faire ça...
Mettre un pull. Comme si un pull pouvait me protéger de lui.

Je n'ai rien dit. J'ai fait comme si rien ne s'était passé. Ou comme si j'avais été consentante.
Peut-être avait-il oublié.
Mais moi non.
Je n'ai jamais oublié.

LucyWhere stories live. Discover now