Chapitre 2 : L'homophobie En Afrique, Un Héritage Colonial

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En juin 2019, le Botswana a dépénalisé l'homosexualité. Une majorité de pays africains condamnent toujours cette orientation sexuelle. Pourtant, selon des études historiques, l'homophobie n'existait pas dans les sociétés traditionnelles.

Certains dirigeants africains ne cessent de nous seriner qu'"aucun Africain ne naît gay", que l'homosexualité est étrangère à la culture africaine et qu'elle a été introduite par les Occidentaux – sans jamais présenter la moindre preuve à l'appui de ces affirmations. L'histoire de notre continent montre toutefois que gays, lesbiennes et transsexuels étaient connus à l'époque précoloniale, et surtout qu'ils étaient tolérés.

Trente-deux des 54 pays africains ont pourtant aujourd'hui une législation qui pénalise les relations consensuelles entre personnes de même sexe. Ces textes ne sont pas indigènes : ils ont été en général importés et viennent soit des autorités coloniales britanniques, soit de la charia, la loi islamique.

➡️Code pénal des colonies

Dans certains États où la loi islamique est strictement appliquée, entre autres la Mauritanie, certaines parties du Nigeria, de la Somalie, et le Soudan, les relations homosexuelles sont punies de mort. Pour les pays colonisés par les Britanniques, le Code pénal des colonies avait à l'époque interdit la sodomie, alors qualifiée de "vice contre nature". Dans certains de ces pays, par exemple en Tanzanie et au Nigeria, ces restrictions ont été depuis amplifiées et durcies par de nouvelles lois.

Ainsi, en 2016, le président nigérian Goodluck Jonathan a signé une loi qui non seulement punit de quatorze ans de prison les relations sexuelles entre personnes de même sexe, mais interdit en outre le mariage homosexuel, les boîtes gays, l'appartenance à une organisation de défense des droits des homosexuels et les manifestations publiques d'"amour" entre personnes de même sexe. Les contrevenants encourent dix ans de détention pour ces dernières.

En Tanzanie, les relations sexuelles entre personnes de même sexe sont punies de trente ans de prison. Paul Makonda, le gouverneur de Dar Es-Salaam, a annoncé l'année dernière la constitution d'une équipe de surveillance destinée à repérer les homosexuels.

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