EPISODE 10 - CLIP 2 - Samedi - 18h32 - T'as peut-être raison

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La soirée est détendue. Arthur et Laura ont passés une bonne partie de la journée ensemble. Ils sont actuellement dans le lit du garçon, allongés, dans les bras de l'un et de l'autre. Cela fait tellement d'être ensemble à ne rien faire sinon s'embrasser et discuter de tout et de rien.

Il fait déjà nuit dehors. Dans la pièce, des lumières violettes, oranges et rouges sont allumées pour créer une ambiance. Il y a de la musique douce en fond sonore. Arthur et Laura viennent de finir de regarder un film d'horreur, pour Halloween, la dernière fois qu'ils l'ont fait c'était au cinéma. La différence c'est que maintenant ils sont officiellement en couple. Laura se cache toujours les yeux aux moments effrayants mais cette fois Arthur peut la prendre dans ses bras pour la rassurer.

Les deux adolescents sont posés au calme et parlent de leur vie, de leur passé et de leur futur.

ARTHUR : J'ai visité ma future maison ce matin avec mes mamans. Ma chambre va être deux fois plus grande, ça va être trop cool. C'est un comme un nouveau départ pour moi.

LAURA : C'est bien, tous tes problèmes sont réglés maintenant.

ARTHUR : Pas vraiment ... Enfin, pas encore.

LAURA : Comment ça ?

ARTHUR : Je dois encore de la thune à mon dealer, Martin.

Arthur voit Laura lever les yeux au ciel et souffler. Elle préférerait qu'il s'éloigne de la drogue, de tout ce qui lui a fait du mal car elle veut seulement qu'il aille bien et qu'il ne replonge pas dans ses addictions.

ARTHUR : Je le vois cette semaine pour régler ça et après c'est fini, je le reverrais plus, je te promets.

LAURA : Tu fais attention, hein ? Et te laisses pas influencer, il pourrait vouloir te revendre quelque chose d'autre, ou je sais pas ...

ARTHUR : T'inquiète, j'irais avec les gars. Je veux pas être tout seul. On sait jamais qu'il ramène des gars qui viennent pour me casser la gueule.

LAURA : J'espère que ça va bien se passer ...

ARTHUR : Moi aussi. Ah et je dois aussi parler avec mon père. Je sais pas si j'en ai envie ou pas...

LAURA : Pourquoi ?

ARTHUR : Parce que j'ai toujours eu l'impression qu'il en avait pas grand-chose à foutre de moi. J'espère que je me trompe. Quand j'étais plus petit j'étais jaloux de voir mes amis hyper proche de leur père alors que le mien était parti avec une autre femme.

LAURA : Peut-être qu'il t'aime mais qu'il ne sait pas comment te le dire ? Y'a beaucoup de gens qui ne savent pas comment exprimer leurs sentiments parce qu'ils sont réservés.

ARTHUR : T'as peut-être raison. Je verrais, j'imagine.

LAURA : Au moins tu seras fixé comme ça.

ARTHUR : Ouai.

Les deux amoureux se regardent dans les yeux pendant quelques secondes avant de s'embrasser de s'enlacer. Arthur a envie de lui poser des questions sur son passé, sur sa vie mais il a peur de mal s'y prendre ou d'être trop indiscret. Mais d'un côté il a envie de la connaître par cœur, comme il a envie que ce soit réciproque, car elle compte déjà beaucoup pour lui.

ARTHUR : Laura, je peux te poser une question ? Ou plusieurs ?

LAURA : Oui.

ARTHUR : Tu m'as jamais parlé de ton passé, de ton histoire. Après, si t'as pas envie de me raconter, si tu préfères garder ça pour toi, je comprendrais totalement, et je respecterais cela.

LAURA : De toute façon, je t'en aurais parlé un jour ou l'autre. Ok, alors si tu veux que je te parle de mon histoire, dans les grosses lignes, autant commencer par le début. J'ai toujours su que j'étais une fille, au plus profond de mon être. Mes parents ont vite compris que j'étais différente et ils l'ont acceptés. J'ai eu de la chance de ce côté. Ils m'ont toujours aidés et supportés à chaque étape de ma vie et de ma transition. Je ne sais pas ce que je ferais sans eux. Quand j'étais en primaire, je ne me posais pas trop de questions et j'arrivais pas à mettre de mots sur ce que j'étais. Et puis il y a eu le collège, la pire période de ma vie. J'ai commencé à me maquiller, à me laisser pousser les cheveux. J'ai réalisé qui j'étais, complètement, et ce que ça impliquait. J'ai aussi commencé à porter des vêtements plus féminins. Et les gens se sont mis à se moquer de moi, de plus en plus, c'est devenu violent. Tout le monde me harcelait, me tapait. Ils m'ont fait des trucs horribles, au collège mais aussi sur internet. Je vais pas rentrer dans les détails car ça me fait encore du mal d'en parler mais c'était vraiment la pire période de ma vie. J'avais envie de crever. Je pouvais même plus me regarder dans le miroir. Je me détestais à cause des autres. Mes parents sont allés parlés au directeur du collège. Ils ont dit qu'ils allaient s'occuper de mon cas mais ils ont presque rien fait. Alors j'ai arrêté l'école pour commencer à étudier chez moi, avec mes parents. Et ça a été une libération, je pouvais être moi-même. J'ai commencé ma transition, j'ai pris des hormones. Je me sentais de mieux en mieux, de plus en plus moi. Et cette année, j'en avais marre de rester enfermée chez moi donc j'ai décidé de reprendre les cours dans un lycée où personne ne pourrait me connaître. Je me disais que je pouvais peut-être me faire des amis ou au moins côtoyer des gens, des gens qui n'étaient pas mes parents. Je ne pensais pas que je ferais une rencontre qui changerai ma vie.

ARTHUR : Wow, quelle histoire ... Personne ne devrait subir ça.

LAURA : Je suis d'accord. J'aimerai bien que les gens arrêtent de nous considérer comme des bêtes de foires, on est des êtres humains putain.

ARTHUR : T'es vraiment courageuse. Mais du coup c'est pour ça que tu veux être chirurgienne, pour aider des personnes transgenres ?

LAURA : Ouai, je veux pouvoir les aider sans qu'ils se sentent jugés et pouvoir leur offrir une opération qui peut sauver leur vie.

ARTHUR : C'est admirable. Et, sinon, t'as déjà subie de la transphobie ? Enfin après le collège ?

LAURA : Ouai, bien sûr, malheureusement... Et je pense que j'en subirai encore. Y'a pleins de trucs galères : j'ai eu beaucoup de mal à changer mon nom sur ma carte d'identité par exemple, ça a pris du temps. Enfin, bref, la vie quand on est trans est loin d'être facile. Mais je préfère me battre pour être moi-même plutôt que de faire plaisir à ces putains de transphobes de merde et me cacher.

ARTHUR : Je suis fière de toi.

LAURA : Après, ça veut pas dire que je suis encore prête à le dire à tout le monde, un jour, oui, mais pas tout de suite.

ARTHUR : Je comprends. Moi je crois que je vais dire à mes parents que je suis bi. Tous mes potes sont au courant maintenant. Je crois que c'est le moment et je crois que je suis prêt.

LAURA : Je pense pas que tes mamans vont pas y voir un problème, si tu vois ce que je veux dire.

ARTHUR : Oui, bien sûr. Je sais pas pourquoi je l'ai gardé pour moi si longtemps.

LAURA : Y'a des choses qu'on explique pas.

Arthur aime plus Laura à chaque seconde qui passe. Il l'admire pour son courage et sa fierté. Il la trouve si belle. Il passe lentement sa main dans ses longs cheveux ondulés puis sa main caresse sa joue. Ils commencent à s'embrasser. Leurs langues se touchent. Ils n'arrivent pas à se décoller l'un de l'autre. Puis Laura se place en position assise sur Arthur qui met ses mains sur ses fesses. Laura enlève sa robe rouge pour se retrouver en sous-vêtement. Arthur la regarde bouche bée, impressionné par sa beauté, avant de reprendre ses esprits.

ARTHUR : T'es sûre ? Tu te sens prête ?

LAURA : J'ai un peu peur. C'est ma première fois. Mais avec toi j'ai confiance.

ARTHUR : Je te promets que ça va bien se passer.

Laura retire le t-shirt du garçon avant de déposer des baisers un peu partout le long de son torse. Les deux amoureux s'embrassent à nouveau.

ARTHUR : Je t'aime.

LAURA : Je t'aime.

Ils laissent parler leurs corps. Tout leur semble normal et logique entre eux. Rien n'est calculé, tous leur gestes sont naturels. Ce n'est que paix, amour et désir. 

SKAM FRANCE : ARTHUR (S5)Where stories live. Discover now