Chapitre 27 : Vie Sereine

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Phœbus, flamboyant, était encore haut sur l'horizon et réchauffait la flore et la faune écossaise. Le Printemps touchait à sa fin et laissait lentement sa place à l'Eté. Les fines et fraîches fleurs de cette saison cédaient le pas aux senteurs plus lourdes provenant des fleurs plus fastueuses de l'Eté. Les centaines de futurs fruits commençaient tout juste à se former dans ce jardin luxuriant. Ce dernier était l'écrin d'un magnifique cottage au toit de chaume. Les murs de chaux y faisaient réverbérer le tenace soleil de ce coin d'Ecosse. Au loin, très loin, on pouvait voir se détacher le château de Poudlard.

Des rires clairs d'enfants s'élevaient non loin accompagnés du rire grave d'un homme. L'on pouvait voir debout sur le gazon, un adolescent soutenu par un tout jeune adulte. Ils étaient tous les deux très bruns et avaient les mêmes yeux. On devinait sans aucun doute qu'ils étaient frères. Ils riaient aux éclats devant les facéties des petites filles de deux et trois ans. Elles étaient toute blondes offrants ainsi un contraste saisissant avec les deux jeunes hommes. Des maillets de croquets étaient négligemment jetés çà et là sur la fine pelouse anglaise. Un adulte, dont l'âge oscillait entre trente et quarante ans, était plié de rire. C'était un rire franc et heureux issu d'un homme qui goûtait au bonheur avec délectation. Les deux fillettes le chatouillaient à qui mieux mieux. Elles adoraient leur père qui leur rendait au centuple. L'homme aux cheveux noirs et ébouriffés se releva et cherchait, en zigzaguant au milieu des arceaux de croquet, à échapper aux petites fées blondes.

Un être de petite taille surgit alors auprès d'eux. Il avait le nez et les oreilles pointus et portaient des vêtements dépareillés. Il regardait avec affection les humains qui jouaient. Ils étaient SA famille.

- Monsieur Harry Potter, le dîner est servi dans le belvédère !

- Ouaaiiis ! J'avais faim, moi ! S'écria l'aînée des fillettes.

- On y va les filles ! Merci Dobby Répliqua l'homme qui prit ses princesses dans ses bras et transplana directement à l'endroit indiqué.

Il fut rejoint par ses grands fils. Il attabla ses filles qui se jetèrent sur leurs assiettes. Leurs jeux leur avaient ouvert l'appétit. Il confia les deux plus jeunes aux aînés et prit la direction d'un magnifique saule pleureur qui ombrageait le bord du lac. Plus il avançait vers lui plus il put détailler la silhouette blanche allongée sur un transat. Des cheveux blonds d'une longueur incroyable cascadaient et tombaient jusque sur l'herbe tendre. Une main fine et alanguie avait rejoint le même endroit. La femme était allongée sur le côté, l'autre main posée sur son ventre. C'était un ventre gonflé par la vie qui s'y trouvait, une autre petite vie qui, dans quelques jours, irait rejoindre les quatre autres qui se sustentaient dans le belvédère. Un sourire extatique illuminait le visage aux très fins que l'approche de la quarantaine n'arrivait pas à alourdir et à déformer. Au contraire, la souffrance et la maturité avaient sublimé les traits qui dans leur jeunesse n'étaient que magnifiques. L'homme posa aussi sa main sur le ventre gorgé de vie dont il était, en partie, responsable. Sa femme n'était jamais aussi resplendissante que lorsqu'elle portait ses enfants. Des doigts élégants vinrent se croiser aux siens et des yeux sublimement clairs s'accrochèrent aux siens. Il approcha ses lèvres de la bouche couleur coquelicot et les y posa tendrement. Une main s'agrippa à sa nuque tandis qu'une langue chaude et coquine força ses lèvres. La grossesse n'avait pas annihilé la sensualité de sa compagne, bien au contraire. Lorsqu'elle relâcha sa langue, elle mit à soupirer de contentement.

- Bien dormi, ma douce ? Demanda t'il.

- A merveille ! J'ai été un vrai petit loir !

Une Demoiselle Bien Spéciale [Harry Potter]Wo Geschichten leben. Entdecke jetzt