Chapitre 25 : Chagrin

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Poudlard – Quelques minutes plus tard

La fête était gâchée. Une foule compacte et bariolée se bousculait pour essayer de voir ce qui se passait. Les rumeurs l'avaient parcourue rapidement. Les spectateurs de la coupe du monde de Quidditch ne s'attendaient à ce "nouveau" spectacle. Ils avaient fini par apprendre que les mangemorts avaient ramenés le corps de l'épouse défunte du "Survivant".

Soudain, la foule s'ouvrit en deux et laissa passer un homme. Harry portait sa femme et fendait cette masse de gens. Ils dévisagèrent le survivant et ses joues trempées de larmes. Ils furent, eux aussi, choqué de l'état de Drena. Elle portait une très longue robe blanche aux manches très courtes, sa tête roulait en arrière sur le bras de Harry tandis que ses bras ballottaient de chaque côté. Les gens avaient les yeux rivés sur les minces et délicats membres. Ils étaient littéralement recouverts d'hématomes qui passaient par toutes les couleurs. Ils montraient l'endroit où le vampire avait planté ses crocs. Des dizaines de petites cicatrices rondes de la forme des canines parsemaient la peau fine et fragile. La morte avait dû souffrir le martyr avant de perdre la vie. Ses longs cheveux blonds frôlaient le sol. Ses lèvres bleues étaient si visibles sur son visage exsangue.

Le survivant ne voyait personne et avait l'air de porter une chose précieuse à la fois très légère et très fragile. Ses fils le suivaient la tête basse. Comme un semblant de cortèges, leurs amis les suivaient. Le silence de plomb n'était rompu que par quelques sanglots. Tout le monde avait l'impression de se réveiller quinze ans auparavant quand l'attaque finale de Voldemort avait provoqué la mort de tant de personnes.

Manoir Malefoy – Deux heures plus tard

Elle reposait dans le majestueux lit à baldaquin où ils avaient fait l'amour, où Lily était née. Son mari était là sans bouger assis dans un fauteuil. Personne n'avait réussi à le faire parler. Depuis qu'il avait prit sa femme dans ses bras, il n'était pas sorti de son mutisme. Hermione avait donné des potions de sommeil aux garçons afin qu'ils se reposent. Ron, Dean et Molly étaient là derrière Harry au cas où. Tout d'un coup, une petite tornade blonde vint se jeter dans les bras du mari éploré.

- Papa, papa !

Harry baissa alors les yeux vers Lily qui le regardait implorante. La fillette de trois ans lui soutira un pauvre sourire.

- Ma petite chérie !

La fillette se tourna vers le lit en montrant sa mère du doigt.

- C'est qui la dame dans le lit !

- C'est ta maman !

- Non ! Ce n'est pas ma maman ! Ma maman, elle est belle ! Ma maman, elle rit tout le temps ! Tu m'as montré les photos de ma maman !

- C'est vraiment ta maman !

- Elle est malade ?

- Oooh ma chérie !

Harry prit sa fille dans ses bras. Il la serra à la faire couiner et se remit à pleurer. La fillette fut de même très inquiète de voir son papa dans cet état. Molly emmena l'enfant hors de la chambre, consciente de leur douleur respective. Harry se leva et s'approcha de sa femme, il approcha sa main de la joue pâle. Oh, ma douce, tu es si froide. Je te vengerais, mon amour ! Je tuerais ces salauds, je les tuerais tous. Il se pencha sur les lèvres bleuâtres et les embrassa. Dans son esprit fiévreux, il eut l'impression que la bouche aimée avait réagi à son baiser. Il secoua la tête douloureusement. Il se releva et sortit de la chambre.

Une Demoiselle Bien Spéciale [Harry Potter]Where stories live. Discover now