Chapitre 03 : Cauchemars infâmes

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Le 12 Square Grimmaud

Alors qu'Hermione descendait pour aller prendre son petit déjeuner, elle passa devant la chambre de Drena. On pouvait y entendre des gémissements et de petits cris. Hermione savait par Molly Weasley que Drena avait beaucoup souffert sous la torture. Elle n'ignorait pas que les sorts que sont l'Endoloris et l'Imperium, s'ils n'étaient pas mortels, laissaient des traces indélébiles chez leurs victimes. Elle entendit alors de poignants "non". Elle posa la main sur la poignée de porte mais Molly apparut.

- Hermione ?

- Mme Weasley

- Laisse, Drena, tranquille, il faut qu'elle se repose !

- Mais elle gémit et elle crie !

- Je sais, je sais, elle a grand mal à se remettre de l'Endoloris ainsi que de la mort de ses parents !

- J'ai pourtant l'impression que c'est autre chose !

- Nous verrons mais en attendant, il faut VRAIMENT qu'elle se repose, d'accord ?

- D'accord !

Hermione descendit finalement à la cuisine, elle y trouva Ron en train de siroter une bieraubeurre. Rougissant, il la regarda avec les yeux brillants et admiratifs. La jeune fille lui souria, s'approcha de lui, elle était enfin décidée à prendre le taureau par les cornes.

- Alors Ron, allons-nous tergiverser encore longtemps ?

- Que veux-tu dire ?

- Et bien que nous sachions l'un comme l'autre que nous nous plaisons !

- Ah oui !

- J'irais même plus loin me concernant... Ron... JE T'AIME !

- C'est vrai ?

- Bien sûr ! Et tu le sais !

- Hermione... moi aussi... Je t'aime !

Ils s'enlacèrent alors puis Ron posa doucement ses lèvres sur celles d'Hermione. C'était leur premier baiser ! Il leur parut au-delà de la magie. Ils se dirent qu'aucuns des baisers qu'ils avaient échangés avec d'autres partenaires ne leur avaient semblé aussi "bons" ni aussi magiques que celui-ci. Ron darda sa langue au travers des lèvres de sa compagne qui les lui ouvrit sans plus de manières. Sous l'effet du vertige amoureux, ils chancelèrent, s'agrippèrent l'un à l'autre. Ils approfondissaient encore leur baiser quand Ginny choisit ce moment-là pour surgir.

- Euh... désolée !

Ils se mirent à rougir mais échangèrent un regard passionné. Ron avait gardé la main de sa compagne dans la sienne pour l'empêcher de s'échapper.

- Vous vous êtes enfin décidés ?

- Oui, rétorqua Hermione en embrassant sans complexe Ron sur la bouche

- Vous êtes bien chanceux !

- Ne t'inquiètes pas, Ginny, lorsque "Qui-Tu-Sais" sera mort, Harry te reviendra !

- J'espère, Ron, j'espère !

Elle repartit dans sa chambre laissant le couple d'amoureux seul.

Tout le monde dormait dans la maison quand Hermione fut prise d'une inextinguible soif. Remontant de la cuisine avec un grand verre d'eau, elle entendit à nouveau Drena qui gémissait. N'y tenant plus, elle ouvrit la porte. Les gémissements se transformèrent en petits cris.

- Non, non, non... ne m'approchez pas !

- Drena, réveilles-toi, tu cauchemardes

- Non, "Seigneur", ne me touchez pas, ne me touchez pas !

- Drena, eh Drena, c'est juste un cauchemar, reprit Hermione en la secouant cette fois-ci.

- Hein, quoi ?

- Drena, tu faisais un cauchemar !

- De quoi te mêles-tu, Granger ?

- Oh la la, je voulais juste t'aider, moi !

- Personne ne peut m'aider, personne !

- Pourquoi dis-tu cela ?

- Parce que personne ne peut me comprendre !

- Mais si tu n'essaies pas de te faire comprendre, comment peux-tu savoir que c'est le cas ?

- J'ai peur !

- Toi, Peur ?

- OUI ! Que crois-tu ?

- Bon, bon, je te laisse, je viens bien que tu n'es pas d'humeur !

Alors que la jeune gryffondor s'en retournait son verre à la main, Drena se leva et l'appela.

- Hermione, attends, s'il-s'il te plait, restes !

- D'accord, d'accord, allez, asseyons-nous ! Je t'écoute ! dit Hermione en s'asseyant sur le lit et en tapotant la place à côté d'elle

- J'ai peur de lui !

- De qui ?

- De "Tu-Sais-Qui" !

- Mais tu ne crains rien ici !

- Je sais mais je rêve de lui... tout le temps et je revois ses yeux, cela me fait froid dans le dos ! Je rêve de lui surtout quand je repense à ce qu'il m'a dit !

- Que t'a-t'il dit ?

- Que mon père lui a dit qu'il faudrait qu'Il ait un "héritier" et lui a donné l'idée de prendre sa propre fille pour cela !

- Comment ?

- Mais tu es sourde ou quoi ? Je te dis que mon "père" a dit à Voldemort de me "prendre" pour avoir un héritier !

- Ce n'est pas possible, aucun père ne pourrait faire cela !

- Voyons, Hermione, ce n'est n'importe quel père que j'avais... C'était Lucius Malefoy !

- Peut-être... mais... QUAND MEME !

- Lucius Malefoy, mon "père" était un être pervers, sadique et sans moral qui prônait la "pureté" de la race !

- Toi aussi, tu parlais comme cela avant !

- Que veux-tu ! Avec mon éducation ! Mon père me martelait sans cesse ces idées et pour faire bonne mesure et être certain que cela entrait bien dans mon pauvre cerveau de fille sang-pur, il me faisait entrer ses principes à coups de poings.

- C'est vrai ?

- Oui, et comme si cela ne suffisait pas, si je ne les suivais pas, il m'enfermait régulièrement à la cave avec des épouvantards... Tu comprends qu'à long terme cela "forge" certains caractères !

- Tu n'avais pas l'air de souffrir autant... on était persuadés que tu croyais à ce que tu disais.

- Pffuuu, c'est le passé tout cela ! Aujourd'hui, ce qui m'inquiète, c'est que tant que ce maudit seigneur des ténèbres vivra, il risque de me "vouloir"... Surtout qu'il ne tardera pas à apprendre que j'ai survécu ! Et il voudra me "récupérer" pour lui avoir filé entre les doigts

- Nous l'en empêcherons !

- En es-tu sûre ?

- Oui, Drena, oui !

- Pas moi, et la peur me hante, le dégoût aussi, car je n'arrive pas à oublier son regard, non, je n'oublie pas son regard libidineux quand il a dit qu'il utiliserait "l'Imperium" pour me...

- Pour te quoi ?

- ME VIOLER ET M'ENGROSSER ! Voilà, tu es CONTENTE ?

- Non, ne crois pas cela, je suis triste, très triste pour toi !

- Oh, Hermione, j'ai si peur !

Sur ces derniers mots de la serpentard, Hermione l'enlaça gentiment. Elle sentit que Drena frissonnait de peur. Elle se mit à pleurer comme jamais elle ne l'avait fait au cours de sa jeune vie. Elle pouvait enfin pleurer son père n'était plus pour la traiter de "faible". Elle s'endormit dans les bras de sa nouvelle amie.

Une Demoiselle Bien Spéciale [Harry Potter]Where stories live. Discover now