Secret N°5 : l'anal

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Les regards étaient tous focalisés sur elle. Timidement, Émilie s'avança. Elle avait l'impression que plusieurs projecteurs étaient braqués sur sa personne. Les autres élèves ne constituaient plus qu'un brouillard noir autour d'elle.

Elle se concentra sur sa respiration. Le plus important, c'était de ne pas bafouiller. Surtout, ne pas bafouiller, ce n'était pas le moment.

« A... Aloïs... »

« Merde, » jura Émilie intérieurement. Est-ce qu'une seule fois dans toute sa vie elle serait capable de faire quelque chose sans que sa timidité ne la gêne ?

Elle fit de son mieux pour se ressaisir et finit par réussir à dire plus ou moins distinctement : « Aloïs, toi et moi, c'est fini. »

Après avoir dit ces mots, Émilie resta figée dans un espèce de brouillard qui l'empêchait de bouger ou de réfléchir correctement. Heureusement pour elle, son rôle était terminé. C'était maintenant à James d'entrer en scène et de prétendre défier Aloïs. Mais malgré tout, Émilie se sentait paralysée. La pauvre Anderson sentait son cœur battre dans sa poitrine si intensément que c'en était douloureux.

Elle ne se rappelait pas avoir jamais autant attiré l'attention de toute sa vie. Les groupies de Aloïs, les élèves lambda, même les surveillants, tous l'avaient regardé avec de grands yeux ronds quand elle avait parlé. C'était trop. À ce moment précis, elle était le centre du lycée. Elle, Émilie Anderson, elle qui ne voulait surtout pas attirer l'attention.

« Au moins... Ça, c'est fais. »

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La jeune Anderson descendit nerveusement de la voiture. Dans ce genre de circonstances, elle était heureuse d'avoir un chauffeur et des domestiques qui ouvraient le portail pour elle et portaient ses affaires, car elle se sentait à peine capable de supporter son propre poids.

C'était officiel. Elle avait rompu avec Aloïs. Elle avait brisé l'alliance qui unissait ces deux familles, et il fallait maintenant qu'elle rentre chez elle et l'annonce à ses parents. À moins qu'ils ne soient déjà au courant... En tous cas, elle devait en subir les conséquences.

Émilie tremblait en traversant la grande allée pavée qui menait à la porte d'entrée de son immense demeure. Elle semblait si petite dans ce décor. Sa silhouette noir se découpait dans la lumière trop rougeâtre du ciel, tandis qu'elle avançait à tous petits pas sur ce chemin qui ne voulait pas en finir.

En son for intérieur, elle faisait de son mieux pour se calmer. Elle avait une excuse. Elle n'avait pas rompu avec Aloïs pour rien. Mais est-ce que cela suffirait à son père ?

Lorsqu'elle entra enfin dans la maison et se rendit au salon, son regard tomba instantanément sur Mia qui était assise en tailleurs sur le canapé. Elle ne souriait pas. Elle avait son téléphone dans les mains, mais elle ne le regardait pas.

C'était inhabituel. Cette simple vision fit se retourner l'estomac d'Émilie. Les rideaux gris étaient pour la plupart rabattu, mais certains d'entre eux laissaient des sillons de lumières rouges inonder la pièce.

« Bonsoir... » dit doucement Émilie.

Mia ne répondit pas, mais elle lança à sa grande sœur un regard un peu étrange. Cette dernière ne savait pas comment le lire. Elle tourna nerveusement la tête vers la porte à sa gauche. En temps normal, son sensei venait la chercher pour commencer l'entraînement, mais il n'apparaissait pas. Celui de Mia non plus.

Être nymphomane, les secrets d'Émilie AndersonWhere stories live. Discover now