Secret N°3 : En extérieur

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Partie 2/3

« Un cocktail, mademoiselle Anderson ? »

Le serveur tendit l'une des coupelles à Émilie, mais celle-ci hésita à la prendre. Elle se rappela de ce que Aloïs lui avait dit plus tôt dans la journée et décida de dire non, pour une fois.

« Non merci, je ne bois pas d'alcool. »

« Très bien mademoiselle. Excusez-moi mademoiselle. »

Elle laissa échapper un petit soupire de soulagement et se tourna un peu vers Aloïs. Elle avait osé dire non ! Mais celui-ci la toisait toujours de son regard de glace.

« Tu aurais pu accepter, pour une fois. Ça t'aurais aidé à te détendre. »

Émilie se retint de ronchonner, ce n'était pas son style, mais elle pensa très fort : « Comment veux-tu que je me détende dans une soirée aussi guindée ! Le serveur vient de m'appeler trois fois « mademoiselle » dans la même minute ! »

Elle resta silencieuse et se contenta de replacer l'une des bretelles de sa robes. Aloïs avait choisi pour elle une longue robe turquoise et blanche ornée de dentelles qui descendaient en cascade le long de ses jambes, formant de jolies vagues qui se mouvaient autour d'elle quand elle marchait. Elle n'était pas certaine que le Freeman ne l'ait pas prise au hasard parmi les modèles qu'on lui avait proposé... Ou peut-être qu'il avait demandé à quelqu'un d'autre de le conseiller. En tous cas si il l'avait choisi lui-même, il avait très bon goût, car elle trouvait que ça lui allait à merveille.

La coiffeuse avait relevé ses cheveux dans lesquels elle avait placé quelques fausses fleurs blanches et bouclé quelques mèches qui descendaient sur sa nuque. Émilie portait également un petit pendentif représentant une goutte d'eau. Elle se souciait peu de son physique car les autres le faisaient à sa place, et elle était certaine d'avoir l'air présentable comme ça.

Contrairement à ce qu'on aurait pu penser, le costard-cravate ne seyait pas si bien que ça à Aloïs. Il lui tombait sur les épaules de façon un peu grotesque, bien qu'il est était fais sur mesure. Et Émilie pouvait deviner que sa cravate assortie à sa robe lui serrait trop la gorge. Pauvre Aloïs.

Lorsque l'entrée fut servie, Émilie se dirigea seule vers le buffet et mit plusieurs tranches de tomates dans une assiette pour les apporter au Freeman, en petite amie modèle qu'elle était. Celui-ci acquiesça en acceptant le plat, et c'était sans doute la chose la plus proche d'un sourire qu'il n'avait jamais adressé à la jeune fille.

« Oh mon dieu, Aloïs, » ronchonna sa mère en s'approchant de lui, « tu devrais ajouter un peu de laitue avec ça ! Émilie, où as-tu la tête ? Aloïs a besoin de verdure. »

L'adolescente entama un mouvement pour reprendre l'assiette afin d'aller y ajouter de la laitue, mais Aloïs lui fit signe de ne pas le faire. La mère de Aloïs n'eut pas l'air très contente, mais lui gardait toujours une attitude de marbre. Émilie soupira intérieurement en mâchonnant sa propre nourriture. Elle savait qu'il aimait les tomates, elle était sûre qu'elle avait bien fais, mais non, il fallait toujours que quelqu'un lui râle dessus.

Après qu'ils aient mangé le plat principale, Aloïs se tourna vers sa petite amie et lui dit : « pour le moment tout à l'air de bien se passer. Je vais aller saluer les filles qui viennent d'arriver. Toi reste ici et tâches de ne pas faire de bêtises. »

Être nymphomane, les secrets d'Émilie AndersonWhere stories live. Discover now