Être nymphomane, les secrets d'Émilie Anderson

Secret N°3 : En extérieur

Partie 3/3

Au point où elle en était, Émilie était certaine que ça ne pouvait être pire. Au moins, Amanda habitait en centre ville, pas très loin, elle n'avait qu'à y aller et de là elle appellerait chez elle.

Elle retira ses chaussures à talon qui claquaient bruyamment sur le sol et entreprit de traverser les quartiers résidentiels, éclairé par les lampadaires. C'était de loin l'une des pires soirées de sa vie. Il était prêt de trois heures du matin et elle marchait seule dans les rues de la ville en robe de soirée et pieds nus. Si seulement Aloïs l'avait laissé se toucher comme elle l'avait voulu !

Émilie tressaillit lorsqu'elle vit une silhouette au bout de la rue. Il ne lui fallut pas longtemps avant d'être assez proche pour voir qu'il s'agissait d'un homme. Elle se crispa et tâcha de garder la tête droite en le croisant.

« Bonsoir, » lui dit-il en arrivant à sa hauteur.

Par pure réflexe, Émilie retourna la salutation.

« Bonsoir... »

« Tu veux boire un verre, » continua l'inconnu.

Cette fois-ci, Émilie ne répondit rien. Son cœur s'accéléra et elle décida de marcher un peu plus vite. Lorsqu'elle arriva à l'angle de la rue, elle se plaqua contre le mur pour essayer de se ressaisir une énième fois ce soir là.

« Ma chérie, il ne faut pas paniquer pour si peu... »

Émilie sursauta en poussant un cris aigu puis plaqua sa main sur sa bouche. À côté d'elle se trouvait Rias, la jeune fille qu'elle avait rencontré plus tôt.

« Qu'est-ce que... Qu'est-ce que vous faites ici ?! » cria presque Émilie en s'éloignant d'elle.

« Oh, « vous »... ? » répondit Rias en faisant la moue. « On en est revenu à ce degré de politesse ? »

Notre pauvre héroïne tenta de se calmer, mais c'était extrêmement difficile. Rias était tout simplement sortie de nulle part. De plus, elle lui avait probablement menti sur son âge et sur le fait qu'elle allait dans le même lycée qu'elle, ce qui n'était en rien rassurant.

« D'où est-ce que vous venez ? Vous m'avez suivit ? Qu'est-ce que vous me voulez ? »

« Ouh là, une question à la fois, chaton, » répondit Rias en riant, « et ce n'est pas la peine de paniquer comme ça, voyons. »

« Ne m'appelez pas chaton ! On ne se connaît pas et je veux que vous me laissiez tranquille ! »

Émilie esquiva un mouvement pour s'enfuir, mais Rias attrapa son poignet. Lorsque leurs peaux entrèrent en contact, la jeune fille fut parcouru d'un étrange frisson et chercha immédiatement à se dégager.

« On se connaît, » rétorqua Rias avec un air très sérieux, « on se connaît depuis bien plus longtemps que ce que tu penses. »

« Si je vous avez déjà rencontré avant ce soir, je m'en souviendrais ! » s'écria Émilie. Elle tirait sur son poignet mais ne pouvait le dégager. Ses cheveux tombèrent en cascade sur ses épaules car elle secouait trop la tête. Pourtant, Rias ne bronchait pas. Elle maintenait son poignet avec une force incroyable, ne se mouvant pas d'un battement de cil. Seul le vent dans ses cheveux trahissaient le fait qu'elle n'était pas une statue.