Secret N°1 : La masturbation

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Émilie était nerveuse. Elle n'arrivait pas à se sortir de la tête les sensations qu'elle avait éprouvée quelques jours auparavant quand un inconnu l'avait touchée dans le métro. Elle serra les cuisses l'une contre l'autre, se sentant dégoutté par la vague de chaleur qui se rependait dans son bassin en se souvenant de la scène.

Elle souffla et de la vapeur s'échappa d'entre ses délicates petites lèvres pour se dissiper dans le froid automnale. Elle attendait que la voiture d'Aloïs vienne la chercher, comme tous les matins depuis presque un an.

Aloïs était son petit ami.

Enfin, si on voulait. Elle lui était promise en mariage, mais ni lui ni elle n'avaient vraiment eu le choix. Il lui avait proposé de sortir officiellement avec lui il y avait de ça plusieurs mois, et Émilie était d'une nature trop timide et trop soumise pour refuser. Elle avait accepté, elle avait simplement dit "oui" aux hommes comme on le lui avait toujours appris, bien que les intentions d'Aloïs à son égard restaient un complet mystère à ses yeux.

Il était froid. Il ne lui parlait pas. Elle faisait uniquement un trajet en sa compagnie ; celui pour se rendre au lycée. En dehors de cela, ils ne se voyaient presque jamais, à l'exception des fois où Émilie était invitée à dîner chez sa belle famille.

La limousine blanche s'arrêta devant chez elle et le portier descendit de la voiture pour ouvrir à Émilie. Comme tous les matins, elle lui sourit timidement et le remercia avant de monter dans le véhicule. Elle s'assit en face de Freeman, comme elle en avait coutume. Le soir, le Freeman rentrait dans une berline noire, plus pratique, mais le matin il avait un véhicule lui permettant de faire face à Émilie.

La jeune fille n'en comprenait pas vraiment l'intérêt puisque de toute façon, ils ne se regardaient pas et se saluaient à peine. Émilie n'adressait la parole à Aloïs que si ce dernier lui disait quelque chose, ce qui n'arrivait presque jamais. Au début, la petite Anderson avait trouvé ces silences très pesant, mais désormais elle n'y prêtait plus attention. Si Aloïs ne voulait pas parler, elle n'avait pas à parler, ou tout du moins c'était ce que son père lui aurait dit. Docile petite Émilie ne se permettrait jamais de manquer de respect à un homme, encore moins son futur mari.

Alors que le trajet suivait son cour, Émilie laissa glisser ses yeux et ses pensées. Elle n'arrivait pas à se sortir de l'esprit ce qu'elle avait vécu dans le métro. Elle n'en avait parlé à personne et ne trouverait sans doute jamais le courage de le faire de toute façon. Pourtant elle aurait bien voulu le dire à quelqu'un. Beaucoup de questions à propos de ce genre de chose restaient sans réponse dans son esprit.

Lorsqu'elle arriva au lycée en compagnie de son petit ami, Émilie sentit des regards haineux se diriger vers elle, mais elle en avait l'habitude et ne se formalisa pas plus que ça. Beaucoup de filles la jalousaient d'avoir obtenu Aloïs Freeman, l'homme sans aucun doute le plus convoité du lycée. Peu de filles ne se pavanaient pas à ses pieds, mais Amanda Austen, la meilleure amie d'Émilie, en faisait partie.

Alors qu'elle marchait désormais seule pour aller retrouver sa salle de classe et ses amies, Émilie repéra du coin de l'œil Ino Ashford qui faisait son habituel défilé dans les couloirs. Elle accéléra le pas et changea de trajectoire, prenant bien soin d'éviter la "reine du lycée". Il valait mieux ne pas être sur son chemin, quelqu'en soit la raison.

Lorsqu'elle arriva dans sa salle de classe, Émilie repéra rapidement les deux chignons bruns de sa meilleure amie. Elle se dirigea vers elle mais arrêta son mouvement lorsqu'elle remarqua la personne en compagnie de laquelle elle était ; Forester Anne. Elle était visiblement en train de la filmer et Émilie resta poliment en retrait en attendant qu'elles aient fini. Anne était la journaliste du lycée et il n'était pas rare qu'elle interroge les élèves. Elle avait également posée des questions à Émilie la veille et elle était à priori en train de poser les mêmes à son amie. Alors qu'elle s'approchait des deux jeunes filles, Émilie entendit Amanda s'exclamer :

Être nymphomane, les secrets d'Émilie AndersonDonde viven las historias. Descúbrelo ahora