-CHAPITRE 19- *1*

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BONNE LECTURE


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*-Mes cicatrices sont comme mes larmes. Trop de fierté pour que je te les montre, même si j'ai mal.-*


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Comme chaque fois que je suis de retour aux 4 Tours après un temps d'absence, je fais ma visite des moindres recoins pour contrôler que tout va bien. Que tout est à sa place et que tout le monde va relativement bien.

Alors que je suis en pleine discussion avec mon bras droit, L'Escroc, Bilal se joint à nous. Ma culpabilité a son égard grandi de jour en jour. Au début, il s'agissait uniquement de discussions sans ambiguïté entre sa sœur et moi. Mais je ne peux plus me voiler la face. La donne a changé entre Z et moi. Des putains de sentiments sont venus se mettre au milieu. Pas d'amour car mon cœur est mort. Mais le désir que je ressens pour elle me ferait presque baisser les yeux devant son frère. Mon obsession pour Zey devient maladive et je n'assume pas ce que je ressens.

Il est de plus en plus difficile de tenir une discussion avec Bil en sachant que sa sœur était sur mes genoux hier soir, la tête dans mon cou, à y déposer des petits baisers tout en expliquant à quel point je lui ai manquée.

- On bouge en boite ce soir ? il demande alors qu'on continue le tour de la cité. J'déboiterai bien une meuf ou deux, il ajoute avec lubricité.

Ah si tu savais qui j'ai envie de déboité moi, notre discussion ne serait pas aussi calme. J'observe Bil en silence tandis qu'il débat avec L'Es de la meilleure boite de la ville. Il a les mêmes yeux bleus que sa sœur. Mais à l'inverse de Z, les siens sont froid, vides. Il est grand et corpulent, encore une différence. En observant Bil je me rends compte à quel point je n'ai pas envie de le perdre en tant que frère. Il fait partie des personnes pour qui je tuerais et crèverais. Et je lui ai prouvé. Il est un des seuls à savoir ce que j'ai fait pour lui. Et pour Karim. Et L'Es. Et Sof. Et Youss. « Les liens du sang et du cœur. »

Je caresse distraitement mon tatouage au poignet comme j'ai l'habitude de le faire lorsque je suis plongé dans mes pensées. L'envie d'en faire un deuxième est présente depuis très longtemps. Avant ma dernière peine. Mais il faut croire que le temps m'a manqué. Et surtout le manque d'inspiration. Je sais que je veux m'en faire un deuxième mais quoi...

Voilà des jours que je réfléchis à ce que je pourrai me faire graver sur la peau, lorsque l'idée me vient. J'envoie un message à Saiyan, un mec du quartier très proche de Craps. Son talent artistique n'a que peu d'égal et je sais qu'il saura retranscrire sous forme de dessin, ce qui me passe par la tête. Après plusieurs heures à en parler, et a ébauché des esquisses, les contours de mon tatouage sont prêts. Le rendez-vous est pris avec Nicolaï, le seul mec à qui je peux sereinement confier ma peau. Mon envie de marquer ma chair est de plus en plus oppressante. Je ne pense qu'à ça depuis des jours et rien ne pourrai m'en empêcher. Pas même la honte que j'ai d'imaginer que ma mère puisse savoir un jour que ma carcasse n'est plus vierge. C'est d'ailleurs la seule raison pour laquelle je ne suis pas tatoué de la tête au pied. Le regard de ma mère. Je l'ai déjà suffisamment déçu. Je n'en rajouterai pas. Celui que j'ai au poignet a été largement réfléchi pour qu'il ne soit visible que par moi lorsque je retire ma montre. Le deuxième est donc prévu à un endroit aussi stratégique que le premier. L'aine, qui ne sera perceptible que par mes partenaires sexuelles.

Sur le chemin du salon de Nico, je reçois un appel de Z. Je suis beaucoup trop tourmenté pour pouvoir lui répondre, mais un mauvais pressentiment me guette alors je décroche grâce au Bluetooth de la vago :

Prince Du GhettoWhere stories live. Discover now