Chapitre 22 L'Île de la Nature (2ème partie)

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—Nous sommes les magiciens de l'Entre-Monde, déclara une voix qui se répercuta tout autour de moi. Nous savons tout des Entre-Mondiens. Rien ne nous ait cachés. Tout nous ait dévoilés. Que venez-vous faire dans notre demeure ? me demanda-t-elle.

—Si vous savez tout comme Undómiel, pourquoi vous me posez cette question alors ? lui répondis-je, en ricanant.

—Undómiel n'est plus considéré comme un conseil dans ce lieu. Que venez-vous faire ici ?

—Vous savez tout sur les Entre-Mondiens, donc, selon vous, pour quelle raison suis-je ici ? questionnais-je, une nouvelle fois, en me jouant de lui.

—Il y a beaucoup de façon de punir des gens trop curieux.

—Les punir comment ? demandai-je, en croisant les bras.

La pièce blanche disparut et fut remplacée par un endroit éclairé par la lumière du jour. Des rayons de lumière venant des ouvertures du haut descendaient jusqu'au sol et paressaient caresser les dalles brisées par le temps.

De chaque côté de la pièce, un grand escalier servait de rivière aux cascades qui sortaient des fenêtres les plus hautes. Je voyais clairement l'eau claire ricocher sur les marches en éclaboussant les rambardes garnies de mousse.

L'escalier plus haut se découpait en deux parties. En face, l'architecture ressemblait à celle des monuments religieux, d'Entre-Monde ; un long balcon retenu par des colonnes où l'on peut passer en-dessous et des restes de fenêtres. Ces absides avaient dû être magnifiques par le passé.

Des plantes et des arbres avaient pris racines et courraient sur les murs et sur les colonnes qui maintenaient le plafond vitré. Le peu de surface murale qui n'avait pas été envahi par la flore étaient tapissée de fresques, mais on devinait à peine ce qui y été représenté. De grandes fleurs aux pétales incalculables avaient poussées un peu partout.

La Nature avait reprit ses droits dans le manoir et se donnait à cœur joie pour estomper le vert avec d'autres couleurs plus chatoyantes. Mais ce que je trouvais encore plus impressionnant, c'était le nombre d'étagères qui filaient à perte de vue.

—La bibliothèque d'Elfira me paraît minuscule maintenant, soufflais-je, estomaquée.

Les racines des arbres avaient éventrés les dalles pour pousser librement, permettant ainsi à l'herbe de parcourir, elle aussi, le sol. Autour des étagères poussait une mini forêt de fleurs bleues. Des vitres intactes gardaient en sécurité les milliers de rayons qui s'étendaient en file indienne de part et d'autres des absides. La Nature ne pouvait atteindre les livres aux reliures dorées, argentées, en cuir, en métal et autres matières dont il aurait fallu que je m'approche plus pour en définir la nature.

Au centre de cette pièce sauvage, une fontaine en marbre était surmontée d'une boule en cristal qui lançait, par moment, des éclats de lumière. Une grande table en bois entourait le bassin, où été disposé des bougies rouge à l'odeur très agréable, voir même appétissante. Elles étaient toutes allumées et la cire qui coulait formait des filets, comme des rubans fades, qui se collaient sur les dalles.

Je m'en approchais sans vraiment faire attention où je marchais mais cet endroit était trop grandiose pour que je n'essaye pas de le connaître un peu.

Des manuscrits étaient ouverts sur la table. L'écriture y été magnifique. Les lettres possédaient de belles arabesques et des enjolivures bouclées que même mon professeur à Elfira n'aurait pu reproduire. Les caractères étaient totalement maîtrisés. Leur tracé était régulier et la plume qui avait écrit ces textes somptueux semblait avoir juste effleuré la page. L'agencement des lettres étaient parfaite. Ces manuscrits, qui allaient devenir des livres, étaient d'une beauté incroyable. Il ne manquait plus qu'une couverture aussi fabuleuse que cette écriture gracieuse.

Entre-Monde - L'envolée des Ténèbres [En Correction]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant