Chapitre 12 Hasard épineux (2ème partie)

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          Les deux cavaliers chevauchèrent jusqu'à un bosquet touffu où ils s'arrêtèrent.

— Je te laisse ici, déclara l'homme en faisant ruer le cheval.

La vampire fut si surprise qu'elle ne put trouver une prise pour se retenir. Elle tomba et roula plusieurs fois sur le sol avant de se heurter à un arbre.

— Tu connais la douceur ? Tu aurais pu juste me dire de descendre.

— Et tu m'aurais écouté ? lâcha le cavalier en levant les yeux au ciel.

Un léger grondement s'échappa de la gorge de la jeune femme.

— J'ai des affaires à régler qui ne te concernent pas.

Il mit sa main dans une poche et en sortit un papier froissé. Ce dernier se transforma en un petit oiseau volant, qui atterrit délicatement dans la paume de la rouquine. Elle l'ouvrit avec méfiance.

— Et, que dois-je faire avec cette carte ? demanda-t-elle en relevant la tête vers l'homme.

— Dirige-toi vers ce point rouge, répondit-il.

Il fit claquer les rênes sur l'encolure de l'animal et repartit.

— Et change de vêtements ! cria-t-il.

— Mais c'est de l'autre côté d'Elfira. C'est le monde des humains. Il est hors de question que je me rende dans cet endroit d'inférieur.

L'individu ne répondit pas, mais la vampire savait qu'il avait entendu. Cette dernière feula de colère avant de partir à l'opposé du cavalier.



           La chaleur était étouffante dans le village de Glofinel. Les portes et les fenêtres étaient fermées afin de garder le peu de fraîcheur dans les habitations. La terre, tellement sèche, se craquelait. La pluie n'était pas tombée depuis des semaines. Et le vent brûlant, qui emportait des particules en se logeant partout, n'arrangeait pas la détresse des occupants. Personne ne se promenait dans la rue principale, pourtant connue par le monde qui là foule de jours, comme de nuits.

           Au loin, une silhouette marchait à travers l'autan puissant. En arrivant à proximité des maisons, elle put enfin se protéger de l'élément.

           Elle était vêtue d'une longue robe en lin, aux manches tombantes. Le tissu fin serrait sa taille, laissant paraître son gracile corps. Son visage était caché par une capuche, ramenée jusqu'en bas de son front. Ses mains tentaient de retenir le bonnet ample sur sa tête, sous la force du vent.

           Elle se dirigea vers une maison à deux étages, où était ciselée sur une enseigne en bois ; La Taverne aux Loups.

           Elle ouvrit la porte de l'auberge et, sous la tempête, elle faillit l'arracher de ses gonds. Une fois rentrée, elle dut contourner les corps meurtris et desséchés par la chaleur.

           L'odeur y était nauséabonde. Des mouches volaient en s'agglutinant par dizaine sur les carreaux. Le souffle des gens était saccadé à cause du manque d'eau. La mort y embaumait et empoisonnait le peu d'air encore respirable.

           La femme se dirigea vers le fond de la salle et emprunta les escaliers pour monter aux étages de l'auberge.

           Elle s'arrêta au premier niveau et continua sa marche dans le couloir. Elle finit par ouvrir une porte et pénétra dans la chambre. Ce fut une épée à la gorge qui accueillit son entrée.

Entre-Monde - L'envolée des Ténèbres [En Correction]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant