Ce soir en quittant le travail, j'ai l'impression de rêver. Juste devant la porte, Prince est adossé à sa voiture. Comme a son habitude il est garé n'importe comment, a croire que la ville lui appartient. Ma vision ce brouille au moment ou je réalise qu'il est devant moi. Les larmes me montent aux yeux, mon corps ne répond plus. Impossible de faire le moindre pas. Ma réaction -démesurée- intrigue Prince car il lève un sourcil en l'air. Après plus d'une minute de silence et d'incompréhension, il prend finalement la parole:

- T'as maigri Z, faut manger.

A l'entente de sa voix rauque et puissance teinté d'inquiétude, une sorte de hoquet m'échappe. Un mélange de gémissement de douleur et de sanglot. Une larme m'échappe, puis deux, puis trois.

- Pleure pas putain ! Il s'exclame en tapant le capot de sa voiture du plat de la main.

- Tu... t'étais ou ? Je bégaye et ma voix ce brise.

- Pff, il souffle et se gratte le crâne. Vas-y monte on va parler.

Résigné, il désigne la voiture derrière lui. Une fois que mon corps se décide à m'obéir, je le rejoins et grimpe côté passager. Très rapidement, il rejoint le quartier et se gare sur le parking plus loin. Un lieu qu'on avait l'habitude de fréquenté. Une fois qu'il a coupé le contact, il m'adresse un regard en coin puis s'adosse sur son siège, un bras sur les yeux. Incrédule, je le regarde s'installer confortablement sans daigné répondre a ma question. A bout d'un quart d'heure de silence, la colère gonfle en moi et menace d'explosé. S'il pense qu'il peut revenir comme une fleur après trois mois d'absence et qu'en plus je vais le regarder tranquillement faire sa sieste, il ce fou le doigt dans l'œil.

- T'es venu pour dormir ? Je demande, la rage dans la voix.

Prince pivote tellement rapidement que j'ai peur qu'il ne se torde le cou. Il m'examine du regard et fronce une fois de plus les sourcils en détectant ma colère. Il semble étonné par les sentiments que je renvoi.

- Qu'est ce t'as ? Il me questionne avec une pointe d'agressivité.

- Qu'est ce que j'ai ? Je laisse alors éclaté ma fureur et ma peine. T'es parti, je hurle a m'en briser la voix. Sans donné de nouvelles. Pendant trois mois Prince ! Ou t'étais putain ! Non, en fait je veux même pas savoir.

- Vas-y arrête de gueuler ! Tu crois parler a qui toi ?

Et voila, il ose. Il se permet d'être en colère mais il n'a pas le droit. C'est à moi d'être dans tous mes états. Il m'a laissé. Il est partit sans même un regard en arrière. Sans même un putain de texto. Il m'a laissé alors qu'il avait promis de rester. A cette pensée qui n'a cessé de m'effleurer l'esprit ces trois derniers mois, je sens mon cœur se briser de douleur. Il avait promis.

- Je... laisse tomber Prince, je chuchote, résignée.

Il ne semble pas prêt à coopérer. Je devrais être habitué mais non, l'optimiste en moi croit toujours qu'il va finir par évoluer dans notre pseudo relation. Qu'il va s'investir. Mais il me l'avait dit depuis le début, c'est a moi de gérer.

- Recommence pas a pleurer, il lâche sèchement en me voyant dépité par mon raisonnement intérieur.

Ma souffrance intérieur doit ce ressentir a l'extérieur. Les larmes aux yeux et les lèvres tremblotantes. Mais non, plus de larmes.

- J'ai assez pleuré pour toi. C'est finis ça.

- Comment ça ? Ca veut dire quoi ? Il m'interroge en empiétant sur mon espace personnel.

Sa proximité soudaine me trouble. J'inspire un grand coup et c'est surement ma plus grosse erreur. Son parfum musqué et viril s'infiltre dans mes narines. Cette odeur que je reconnaitrai entre milles, cette odeur qui a un effet sur mes hormones et qui déclenche un frémissement sur l'ensemble de mon corps. Je commence réellement à craindre mes réactions physiques en sa présence. Il est attrayant en tout point. Que ce soit son regard, son odeur, la forme de ses muscles visible à travers son tee-shirt. Tout chez lui est attirant. Difficilement, je me re-concentre sur notre discussion.

- Tu es parti. Sans même te soucier de moi. Je pensais que j'avais un minimum d'importance pour toi. Du moins, assez pour avoir ne serais-ce qu'un texto.

- Je suis parti chercher Maya, il explique en expirant a grande bouffée.

- La n'est pas la question, je le coupe alors qu'il allait enchainer. Tu fais comme bon te semble, tu vis ta vie comme tu le conçois mais la moindre des choses aurait été de me donner des nouvelles. Tu aurais pu répondre à mes messages. J'ai longtemps cru que tu ne me donner plus de nouvelles a cause de ce qui s'était passé ce soir là... je m'arrête rapidement de parler lorsque je me rends compte que je suis en terrain glissant.

Prince souffle encore. Il agrippe le volant fermement, remet de l'espace entre nous. Devant son air perturbé, je décide de tout déballer. Je veux qu'il comprenne qu'il doit tenir ses engagements.

- Tu m'as laissé. T'es parti et t'avais juré de rester avec moi. Tu avais juré.

Dans ses yeux, je vois qu'il comprend. Qu'il ce rappel notre discussion, quelques jours après sa sortie de prison. 



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Prince Du GhettoWhere stories live. Discover now