25. Le retour [Maël]

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Je regarde le morne paysage de Thestias qui s'étale devant moi. Lorsqu'il m'ont dit de monter dans ce car pour rentrer, j'ai cru que mon coeur avait explosé de joie. Mais après vérification, il est toujours là. Le soleil est en train de se lever pour la deuxième fois depuis que je suis à l'intérieur du véhicule.

J'ai vite compris que cette très chère planète était composée de plusieurs continent, même si pour l'instant je n'en connais que deux : celui où se trouve la base des novices, qui est composé principalement de prairies, de forêts et de collines, et, celui où se trouve la prison, dans un désert de glace.

Je sais aussi que ce qui sépare ces deux continents est du vide, un, voir deux kilomètre de vide. Comme si la planète était rocheuse en surface, sur cinq cent mètres, et gazeuse en dessous et entre les différentes îles qui y flottent. J'ai découvert cela lors de mon premier séjour en prison, lorsque nous avions survolé le vide, accroché à un vaisseau-navette qui n'est utile qu'à ça.

J'aperçois un bloc gris clair à l'horizon, comme une île au milieu de cet océan. Ils m'attendent là-bas. Cette unique pensée me permet d'oublier l'odeur de transpiration, mêlée à celle du vomi qui règne dans le bus. Je suis le seul, des dix garçon autour de moi, qui ne me suis pas pissé dessus, et qui n'ai pas gerbé sur mon voisin. Je ferme les yeux et tente de m'endormir, histoire que le trajet passe plus vite, mais c'est peine perdue : le gars assis derrière moi donne des coups de pied dans mon siège.

" Mais il y a quoi, putain ! M'exclamé-je, en me retournant.

- T'es Maël, pas vrai ? Me demande-t-il."

Je le détaille, il doit avoir l'âge d'Armand, donc environ treize ans, et il est vraiment très maigre, ses bras ressembles à des brindilles, qui pourrait si facilement se briser. Je ne vois même pas d'où il a sorti la force de me faire chier.

" Ouais, c'est moi, pourquoi ? Marmonné-je.

- T'as la même tête que lui, répond-il.

- Mais t'es con, je t'ai dit que c'était moi ! M'énervé-je.

- Attend, donc t'es le Maël ? Celui qui a passé hyper longtemps à la base des novices ? Répète-t-il.

- Mais tu veux mon poing dans ta gueule ?

- Non, je voulais juste savoir si t'étais le Maël, c'est tout."

Un sourire malicieux passe sur ses lèvres, lorsque je m'apprête à le frapper. Il veut que je le frappe, ce con, comme ça, je retourne en prison ! Je lève les yeux au ciel, et le détaille un peu plus du regard, sur son t-shirt sont cousus les chiffres 987 : une des armées qu'on a battues. Je me retourne et redirige mon attention sur la route, nous sommes presque arrivée.

***

Je n'arrive pas que j'y suis, mais c'est le cas : je me tiens actuellement devant la porte du dortoir de mon armée. Je n'ai jamais été aussi content de voir le nombre 1219. Je vais enfin la...les rejoindre ! Je passe une main dans mes cheveux, pour vérifier qu'ils soient bien coiffés, j'ajuste mon t-shirt et pose ma main sur la poignée, un sourire au lèvres.

Un bruit de pas résonne dans mon dos, je sursaute et me retourne. Mon coeur fait un bond dans ma poitrine, elle est là, ses cheveux à moitié rouge flottant autour d'elle et ses yeux bleus et gris braqués sur moi. Elle porte ma tenue de commandant, je le savais avant, car je le voyais sur mon écran, mais la voir en vrai, ça m'en bouche un coin. Lorsque son regard bicolore croise le mien, un éclair de surprise le traverse, mais elle se reprend vite pour me reluquer.

Au début, ses yeux bicolores me mettaient mal à l'aise, mais désormais, je trouve qu'ils lui donnent un charme fou. Par contre, détendez-vous, je ne suis clairement pas sur cette fille, je la trouve juste bonne.

" Maël ? Demande Albin, que je n'ai même pas vu arrivé.

- Oui, c'est moi, réponds-je, sans détacher mon regard de celui de Maëlle.

- Tu es rentré, murmure-t-elle.

- Non, c'est mon fantôme, rié-je."

Je la vois esquisser un sourire, avant de se diriger droit sur moi. Si elle te fait un câlin, fait pas l'con, Maël ! Mais non, elle s'arrête en face de moi, à une distance raisonnable. Je peux sentir d'ici le parfum qui émane d'elle. Albin vient se placer à côté d'elle, brisant ce semblant d'intimité que nous avions.

" Alors, Commandant, on rentre au dortoir ? M'interroge-t-il.

- Oui, dit Automne .

- Non, annoncé-je, simultanément."

Nous nous dévisageons, tandis que Albin explose de rire. Elle ne pense quand même pas à garder le commandement j'espère ! J'aimerais tellement que tout redevienne comme avant, que je n'ai pas tué ce connard d'Oskar et qu'elle n'ai pas pris ma place de chef. Si seulement elle pouvait rester la petite fille innocente qu'elle était avant mon départ. Mais désormais, j'ai devant moi la nouvelle Automne, celle qui a fait gagné une bonne trentaine de combats à notre armée.

" Bon, je ne veux pas vous déranger, mes commandants, mais on a une armée à réveiller, nous interromps Albin.

- T'as raison, Al', on a une armée, déclare Automne en entrant dans le dortoir."

Je ne sais pas si ce qu'elle vient de dire était un message caché à mon attention, mais j'avoue que je m'en fous, tout ce que je veux c'est récupérer le contrôle de mon armée. Je le suis donc à l'intérieur. Je me dirige à pas de loups vers mon lit et attrape la barre de fer et m'apprête à frapper sur la tête de lit, mais une main me retient.

Je lève mes yeux pour croiser le regard noisette d'Albin. Il hoche négativement la tête et me pointe Automne du doigt. Elle est en train de réveiller Armand, en le secouant doucement. Il va falloir qu'on revoit comment les choses se passent ici, parce que là, ça ne va pas du tout ! 

***

Voilà pour ce chapitre ! 

J'espère qu'il vous a plu ; ) 

Vous pensez quoi du retour de notre cher Ma' ? 

/!\ Dans la partie que vous venez de lire (première moitié de l'histoire qui est corrigée) les personnages s'appellent Automne et Maël. Je n'ai pas remplacé les prénoms dans la suite donc Cassien = Maël et Maëlle = Automne. Je corrigerais la suite sans doute demain ou lundi./!\

A plus tard :<3

THESTIASOù les histoires vivent. Découvrez maintenant