22. Automne au commandes [Automne]

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Cela va faire un mois que Maël est en prison, un mois que, chaque jours, j'attends qu'il franchisse la porte du dortoir. Je ne sais toujours pas ce qu'est devenu Oskar, mais personne ne l'a revu, des rumeurs disent qu'il est retourné sur Terre. J'ai pris le contrôle de l'armée, j'ai abandonné quasiment toutes les pratiques mises en place par Maël. Je réveille mon armée, non à coups de barre de fer, mais individuellement, en les secouant par les épaules; nous nous entraînons tous les matins physiquement et faisons de la stratégie tous les après-midi et je leur laisse quartier libre après le dîner.

Il est midi et demi, et nous sommes actuellement dans le réfectoire en train de déjeuner. Je suis assise entre Albin et Armand, avec Calista en face de moi. Nous sommes tous soudés, désormais, comme une grande famille. Maël pourrait être fière de nous... Nous avons fait dix combats, depuis l'arrestation, et les avons tous gagnés, sans difficultés. J'écoute attentivement Albin qui me raconte comment il a mis KO notre dernier ennemie lors du combat d'hier.

" Et là, je me penche, pour esquiver la balle qui frôle mon oreille, explique-t-il, et, en me relevant, je lui tire une balle en plein de sa tête.

- Mais oui, bien sûr, me moqué-je en levant les yeux au ciel.

- Je te jure que c'est vrai ! Rit-il.

- T'es qu'un sale vantard, Albin Cooper, m'esclaffé-je, lui donnant un petit coup de poing dans l'épaule.

- Mais tu m'aimes quand même ? Demande-t-il avant de me faire les yeux doux.

- Je sais pas..."

J'encre mon regard dans les yeux noisettes, mouchetés d'orange, de mon voisins. Il est beau, c'est indéniable, ses cheveux châtains désordonnés ne me laissent pas indifférentes. Mais le doute a commencé à germer dans mon esprits, depuis mon sauvetage par Maël et je suis complètement perdue. Une seule chose est sûre, là, maintenant, je veux qu'il me prenne dans ses bras et que j'oublie tout.

Il sourit et prend sa main dans la mienne, sous la table, il entremêle ses doigts aux miens. La chaleur de sa paume me donne du courage pour affronter une énième journée sans notre commandant.

" Je vous vois, tout les deux, murmure Armand dans mon oreille.

- Tu vois quoi ? Sourié-je.

- Tout, je vois même ce qui se passe dans les couloirs, chuchote-t-il en me faisant un clin d'oeil."

Je sens tout mon sang affluer vers mes joues. Armand vient de faire allusion au moment "il ne s'est rien passé", un des meilleur moment de mon existence. Sauf que je ne peux pas me le permettre, je ne peux pas me permettre de développer des sentiments pour Maël. Je sais qu'il me déteste, et ça doit être réciproque. Je sers la main de Albin dans la mienne avant de diriger mon attention sur Edward, qui vient de s'asseoir à côté de Calista. Il vient manger avec nous, à tous les repas, depuis le départ de Maël.

" Alors, comment va mon armée préférée ? S'informe-t-il. J'ai entendu parler de votre victoire contre l'armée 567, vous êtes épatants !

- En même temps, ils ne nous mettent pas contre des armées fortes ! Se plaint Basile.

- Ooh ! Pauvre petit Blondie ! Se moque le garçon aux cheveux bleus. Sinon, vous allez faire quoi, cet aprèm ?

- S'entraîner, réponds-je, endossant mon rôle de commandant.

- Encore ! S'écrie-t-il, choqué.

- Bah ouais...

- Vous voulez pas venir avec moi, je dois aller dehors pour récupérer une livraison d'armes, et j'aurais besoin d'aide, propose-t-il.

- Je sais pas, commencé-je.

- S'il te plait, Commandant ! Me supplie Armand.

- Allez, ça changera de la routine ! L'appuie Alban.

- Et on se musclera, conclut Calista.

- On sera là, cédé-je."

La cloche sonne, annonçant la fin du repas, nous nous levons et partons, à la suite d'Edward. La main de Albin est toujours dans la mienne, et je ne compte pas la lâcher. Nous traversons les couloirs, par un chemin que je n'ai jamais emprunté : celui qui mène à l'extérieur. Je vérifie que tous mes soldats sont bien derrière moi, et sors de la base.

L'air frais s'engouffre dans mes poumons, j'inspire profondément. Cela fait tellement longtemps que je n'ai pas mis le nez dehors. Trois moi, précisément. Le ciel vert, presque turquoise, de Thestias ne comporte pas un seul nuage. Le bâtiment est entouré de collines, nous masquant la vue du reste de la planète. Je m'arrête, pour admirer un extérieur que je n'ai jamais vraiment regardé.

" Tu sais, on peut sortir quand on veut, hein, susurre Albin dans mon oreille, son souffle chaud caresse ma peau.

- Vraiment ? Interrogé-je, essayant de masquer ma gêne due à sa soudaine proximité.

- Oui, mais par contre, on ne peut pas dépasser la clôture, qui se tient derrière les collines. On reviendra, si tu veux, ce soir.

- Avec plaisir."

Nous rejoignons le groupe, qui a continué à suivre Edward, jusqu'à un camion, garé quelques mètres plus loin. Il est rempli de caisses de tous genres, j'organise mon armée en binôme de deux, pour transporter la cargaison jusqu'à l'armurerie, mettant Armand et Edward ensemble, et me laissant avec Albin.

" Tu veux pas te détacher de moi, princesse ? Rit-il.

- Oui, je ne peux vraiment pas vivre sans toi ! Ironisé-je.

- Je sais, c'est l'effet que je fais, dit-il en bombant le torse.

- Mais oui, bien sûr... levé-je les yeux au ciel.

- Tu sais que sept filles m'ont déjà fait des avances, cette année, raconte-t-il.

- Et tu leur a répondu quoi ? M'affolé-je.

- Qu'il n'y en a qu'une qui m'intéresse."

Il dit ça en replaçant une mèche de cheveux derrière mon oreille. Je sens alors un poids s'abattre sur mes épaules, la tête de Basile apparaît alors dans mon champs de vision. Un grand sourire orne ses lèvres et ses cheveux de paille sont ébouriffés.

" On bouge ses fesses, madame le commandant, glousse-t-il.

- Mais qui es-tu, petit garçon, pour me dire ça ? Rétorqué-je.

- Quelqu'un qui bouge ses fesses depuis tout à l'heure ! Réplique-t-il."

Je hausse les sourcils avant de l'attraper par les aisselles et le poser, doucement, par terre. Je lâche, à contrecœur, la main de Albin et vais prendre une des malles remplie d'armes dans le camion. 

***

voilà pour ce chapitre : ) 

J'espère qu'il vous a plu ; ) 

Et oui, gros rapprochement Automne/Albin, vous verrez comment ça évoluera dans deux jours ^^

<3

THESTIASOù les histoires vivent. Découvrez maintenant