The walking dead : Alden.

Episode 9: « L'ombre d'Alden ».

   La nuit avait laissé place au jour. La pluie s'était arrêtée. Aucun des nombreux cadavres au sol, devant l'entrepôt, n'avait été déplacés. Pauline était la seule à s'être réveillée. Elle profitait de pouvoir boire de l'eau en mangeant un morceau de pain et perdait son regard sur les corps. Elle avait pris une boîte de carton du hangar pour s'asseoir. À quoi pouvait-elle bien penser? Aux récents événements, à son passé? Ou à son nouveau voyage, son futur? Cela dit, elle fut sortie de ses pensées par la deuxième personne éveillée en ce lendemain matinal de bataille acharnée. Howard Gibson jeta un carton à côté de celui de Pauline et s'assit dessus. Premièrement, il ne dit rien, puis il se retourna vers le hangar et remarqua Milly qui dormait, en gardant une main sur le ventre de son labrador, Falco. Puis le survivant prit la parole:

« Je ne pensais pas la retrouver un jour.
-Gibson, je t'arrête tout de suite. Si tu souhaites me dire que tu la pensais morte, que la retrouver est une chance et que tu espères que j'ai la même, et bien ne te donne pas de peine pour cela. Alden est mort. Si Éden le dit, c'est que c'est vrai. Je ne le reverrai plus. Mais maintenant que j'en parle, je me dis que ça fait longtemps qu'il était mort pour moi.
-Tu veux en parler?
-À vrai dire, non. Je préfère me tourner vers le futur. On doit retrouver le mari de Lou.
-Portland, dans le Maine, c'est ça?
-Notre nouvelle destination.
-Je te connais depuis peu, mais je t'admire, Pauline.
-Pourquoi, ah ah?
-Passons outre ton physique avantageux, tu es très courageuse, et forte. Et je te suis également remerciant. Ce groupe peut s'estimer heureux de t'avoir comme leader.
-Moi, la leader de ce groupe? Il y a quelque chose que tu as dû comprendre de travers.
-Pauline, ils te veulent tous comme leader. Et si j'ai bien entendu, tu l'as déjà été, et tu as tenu la baraque.
-Je ne serai pas à la hauteur.
-Tu veux qu'on demande aux autres ce qu'ils en pensent?
-Éden, Vlad, Petru, ils seraient tous les trois meilleurs que moi dans ce rôle.
-Je reste persuadé que ces trois-là, c'est toi qu'ils veulent dans ce rôle, comme tu dis ».
   Pauline sourit à son nouvel ami, juste avant de lui proposer un bout de pain, qu'il accepta volontiers en lui rendant son sourire.

   Puis du temps était passé, les nuages cachaient toujours les rayons du soleil, mais le temps était vivable. Tous étaient levés désormais, comme Kingsley qui s'en était retourné à son pick-up. Il était en train de récupérer un sac de nourritures pour l'apporter aux autres. Soudain, il s'arrêta dans son action, soupira, et se fit surprendre par Célia:
« Tu vas faire quoi, finalement?
-Oh, Célia. Je pense que je vais partir.
-Tu ne devrais pas, Kingsley. On a besoin de toi.
-Non, non, vous avez besoin les uns des autres. Vous êtes un groupe très uni et vous vous en sortirez très bien.
-On a besoin de toi.
-Je n'y crois pas.
-Moi, j'y crois! Comme je crois en toi.
-Tu as mis du temps à me faire confiance. Combien de temps faudra-t-il avant que l'entièreté de ton groupe me fasse confiance?
-Garance et moi, on les forcera. Ils nous écouteront.
-Tu devrais aller retrouver Garance. Tiens, ramène ce sac de nourritures aux autres.
-Il n'y a vraiment rien que je puisse faire pour te convaincre de rester?
-Non, désolé ».
   Kingsley commençait à monter en laissant le sac au sol, mais Célia tenta une espèce de stratégie de persuasion assassine:

« Je ne savais pas que tu étais un lâche.
-Tu as dit quoi, là?
-Tu as très bien entendu, Kingsley Kuti.
-Après vous avoir sauvé la vie, à Garance et à toi, après avoir aidé votre groupe face à ces morts et après vous avoir donné un sac de nourriture qui pourrait m'être vital, tu oses me traiter de lâche?
-Il faut croire.
-Mais ... Je vois où tu veux en venir, et ça ne marchera pas! ».
   Kingsley repartit sans dire le moindre mot. Et ce fut Garance qui arriva maintenant. Aucune des deux femmes ne cachait sa tristesse. Garance entama la discussion:
« Donc il est parti?
-Il reviendra?
-J'espère. De toute façon, toi, tu me l'as juré, tu me l'as promis, tu me protégeras et tu resteras avec moi pour toujours.
-Oui, Garance. Ne t'en fais pas.
-Finalement, lui aussi a tenu sa promesse. Il nous a aidé à retrouver notre groupe, plus ou moins sain et sauf.
-C'était une très bonne personne. Et il le restera toujours ».
   Puis Célia prit le sac de nourriture. Les deux amies proches repartirent ensemble vers le reste du groupe, à l'entrée du hangar.