Entre deux services | Antoine Griezmann

52. Balade

Lorélia Roden

Une légère brise fraîche et matinale se lève sur le parc dans lequel nous nous baladons. Le vent danse entre mes cheveux artificiels récemment acquis. J'ai opté aujourd'hui pour une perruque blonde afin de m'accorder à cette journée au soleil rayonnant. Mes cheveux en dessous recommencent à pousser doucement tout comme les traces de lutte sur mon corps ont quasi totalement disparues.

Ma main heurte par mégarde celle d'Antoine et provoque chez lui un sourire grandissant. Il décide de l'attraper pour lier nos doigts. Toute cette verdure, ce moment de joie et d'amour me procurent d'innombrables frissons dans tout mon corps.

— Tu as froid ? s'inquiéta Antoine

— Non, tout va bien

Il pince ses lèvres et hochant la tête en signe d'approbation.

Il est très protecteur envers moi depuis ce malheureux épisode à la villa. Toujours à mes petits soins, très attentionné. Même un petit courant d'air frais suscite chez lui beaucoup de questions sur mon bien-être. Il a peut-être été autant touché que moi par cette affaire, ce grand bouleversement dans sa vie et cette peur de me perdre.

Nous sommes rapidement devenus très proches et notre relation n'a pas été de tout repos depuis son commencement. Nous avons reçu beaucoup de bâtons dans les roues, que ce soit de la part de certains de nos proches, du nouveau petit copain d'Érika ou même de nous-même. Mais je pense que nous arrivons enfin à sortir la tête de l'eau. L'épreuve a été rude, mais nous et notre couple en ressort grandit et plus solides.

— À quoi est-ce que tu penses ? me demande-t-il alors que nous arrivons face à kiosque vide de toute présence humaine

— Nous, notre relation, le chemin parcouru depuis le début de l'été

Il s'assoit sur l'un des bancs présents au centre de cette merveilleuse petite bâtisse et me tend la main comme une invitation à la rejoindre.

—  Et ça donnait quoi ?

— Une merveilleuse histoire avec des hauts et des bas mais surtout beaucoup d'amour

— Je n'aurais pas dit mieux

Je dépose ma tête sur son épaule tandis qu'il commence à énumérer les souvenirs de cet été vécu sans relâche.

— Je me souviens du premier jour où je t'ai vue devant le portail, nos premiers moments de complicité, notre premier baiser, notre premier bain, tes premiers frissons d'amour, notre première fois, nos projets d'avenir, ...

— Ça tient toujours cette histoire de projets ?

— Si tu le veux bien, oui

Je n'ai pas une aussi bonne mémoire que lui et ne me souvient pas de tous les détails discutés, mais cela parlait sans doute de finir vieux sur une île paradisiaque, comme il aime souvent le répéter.

— J'ai quelques petites choses à te dire aussi, m'annonce-t-il en posant sa douce main sur ma cuisse

Mon regard passe de cet imposant magnolia au visage angélique d'Antoine. Je me noie immédiatement dans son intense regard qui m'envoie des ondes uniquement positives : ce sont des bonnes nouvelles. Malheureusement je me perds encore une fois dans mes pensées, distraite que je suis, trop occupée à penser à la beauté de son visage, ces traits marqués, ces joues joufflues à la perfection, cette petite barbe de quelques jours. Je suis hypnotisée par l'animation de son visage quand il me parle avec passion de ce qu'il a sur le cœur.