33. Avalanche

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20h10
Lorélia Roden

Lucas est venu me chercher suite au petit rendez-vous avec Antoine. J'espère sincèrement que notre relation va s'améliorer. Je me dis que parfois il faut atteindre le point le plus bas pour mieux rebondir.

Je ferme la porte d'entrée derrière moi et je me laisse glisser contre cette dernière. C'est une avalanche d'émotions qui me tombent dessus. De l'amour, de la compassion, de la crainte, de la peur. C'est trop pour mes frêles épaules. Je me laisse la faiblesse m'emparer quelques instants, et cela suffit pour que mes yeux s'emplissent de larmes. J'entends Lucas qui revient vers moi.

— J'ai juste besoin d'un peu de temps, signalais-je avant qu'il n'engage quoi que ce soit

— Ok, tu sais où me trouver si tu as besoin de moi

Il repart plus vite qu'il n'est venu, me laissant seule, toujours assise devant la porte d'entrée. Avalanche d'émotion, c'est la définition la plus juste et précise pour décrire ce qui me tombe dessus. Je ne sais plus où donner de la tête, je ne sais plus ce qui est bon ou mauvais. Il y a deux choses dont je suis certaine : Donner une seconde chance à Antoine était la bonne décision et je dois absolument reprendre confiance en moi, ça ne peut pas durer tous ces moments où je doute de moi-même.

C'est cruel de devoir vivre des situations pareilles, où lorsque tu souffres, des personnes rajoutent du poids sur tes épaules involontairement et c'est à toi et uniquement toi de t'en délester. Je compte tout faire pour réparer cette relation avec Antoine, c'est ce qui me ferait aller mieux et m'aidera le plus à me reconstruire.


8h55
Lorélia Roden

Je pousse le portail que je viens de déverrouiller et je pénètre dans le domaine d'Antoine. Je referme la grille derrière moi dans un fracas qui pourrait réveiller les voisins. La porte d'entrée s'ouvre presque immédiatement et je vois Antoine, tout sourire, qui m'attendais. Je m'approche de lui.

— Ça me rappelle de bons souvenirs, me dit-il alors que je suis encore à quelques mètres de lui

— La bonne époque

J'arrive à sa hauteur et monsieur ne perd pas son temps et m'embrasse. Je ne refuse pas, je ne conteste pas. Ce contact m'avait manqué, je ne le cache pas.

— Ça fait du bien de te voir de retour

Je souris timidement, et j'entre dans la maison. Après une courte inspection, j'ai du travail, avec tous les récents événements, il est vrai que je n'ai pas pris le soin de m'occuper de la maison, Antoine non plus.

Je reprends aisément mes marques et je débute mon travail sans difficulté. Je suis interrompue par Antoine, qui me signale qu'il ne sera pas présent de la matinée, il a un rendez-vous de prévu et il m'annonce que ça devrait me faire plaisir. J'acquiesce sans trop essayer de deviner de quoi il parle, et je retourne à mes occupations.

Trois heures passent, le repas est prêt et j'entends Antoine rentrer dans sa villa. J'ai l'impression de retourner aux premiers jours d'été, à la période où nous venions de nous rencontrer.

— Comment ça s'est passé ? demandais-je alors qu'il venait de rentrer dans la cuisine ouverte

— J'ai une super nouvelle ! Tu te souviens que je t'avais promis une augmentation pour t'aider dans tes études ? Le rendez-vous était avec Amélia, ta "boss", m'explique-t-il en mimant des guillemets avec ses doigts pour le dernier mot, on a revu ton contrat largement à la hausse. Ce n'est pas une tentative pour te racheter avec mon argent ou autre, c'est juste pour faire de mes promesses des actions

Je souris à sa précision. C'est vrai qu'à premier abord, on pourrait penser qu'il achète mon amour, mais il n'en est rien. J'ai envie de lui faire confiance dans ses explications. Pendant que je suis encore occupée à sourire niaisement de ses paroles, il contourne l'îlot central pour déposer un baiser sur mon front.

— Qu'est-ce que tu m'as préparé de bon pour ce midi ?

— Ce sera de la carbonnade flamande allégée, parce que tu dois garder une forme sportive oublie pas, dis-je en frappant à deux coups sur son ventre

Il semblerait qu'il se soit laissé aller et qu'il ait oublié de faire du sport. Ses formes anciennement très sportives ont laissé place à un peu de gras.

— Je vais me reprendre en main ne t'inquiète pas, j'ai des séances de sport prévues

Sa dernière phrase est accompagnée d'un clin d'œil maladroit qui me fais m'étouffer avec ma propre salive. Il ne faut pas être un génie pour comprendre ce qu'il insinue.

Il rit devant la situation et me rassure qu'il ne me forcera jamais à rien. Je tente de changer le sujet en l'amenant au repas. Je suis toujours un peu mal à l'aise avec ce sujet, et il le sait bien.

— Combien ?

— Combien quoi ?

— De combien est-ce que tu m'as augmenté ? demandais-je à la petite tête blonde devant moi

— Tu n'as qu'à regarder ton compte, me répond-il avant de piquer de nouveaux morceau de viande dans son assiette.

J'attrape mon téléphone et je vais sur l'application que propose ma banque. Un exercice mental se propose à moi quand je dois me rappeler de mon mot de passe tordu qu'ils m'ont forcé à trouver. La troisième tentative sera la bonne, et je découvre un montant anormalement élevé sur mon compte. J'étais à 3 chiffres, j'étais supposée monter à 4 avec la réception de mon salaire, et je me retrouve à 5 chiffres sur mon compte. 5 chiffres.

— T'es complètement cinglé

— On me le dit souvent

— Je ne sais pas comment te remercier, je ne sais pas ce que j'ai fait pour mérité un salaire d'une telle ampleur

— Continue d'être toi-même et d'être aussi appliquée dans tes tâches, ça me suffit amplement, me concède-t-il avec un sourire sincère et ravageur

Je rougis une énième fois à un de ses compliments. Il lâche ses couverts et se lève. Il se mord la lèvre inférieure en me fixant. Je me plonge dans cet océan azur qui s'offre à moi.

— Lorélia

— Antoine

Il m'attrape sauvagement les hanches et m'embrasse avec passion. Je ne sais pas ce que je suis entrain de faire, mais ça me plaît énormément. On se sépare à bout de souffle et il me porte jusqu'à la chambre à l'étage. Il pousse avec force la porte de la chambre et me lâche sur le lit.

— Prête ?

— Plus que jamais

Antoine me saute dessus et nous succombons à ces plaisirs charnels.


13h10
Lorélia Roden

Nous l'avons fait. Nous avons franchit une nouvelle étape.

— Alors, c'était comment ? me demande Antoine encore essoufflé de ce que nous venons de faire

— Incroyable

— C'était ta première fois non ?

— Et elle était géniale

Je l'embrasse pour lui montrer toute mon affection. Je suis sur un petit nuage.

Nous sommes allongés dans le lit, encore nus après l'acte que nous venons de commettre. Nos corps se frôlent encore sensuellement, mes doigts parcourent le torse d'Antoine tandis que ma tête est posée sur son bras.

« I'm the powder, you're the fuse
Just add some friction »

Ces paroles d'une chanson que j'écoute régulièrement me fait sourire bêtement. C'est cette friction qui nous a soudé.

Ça peut sonner idiot, mais ce conseil était vrai. Il suffisait de le faire pour que nos différents s'évaporent.

Entre deux services | Antoine GriezmannWaar verhalen tot leven komen. Ontdek het nu