Entre deux services | Antoine Griezmann

3. Rencontre

Le lendemain
Lorélia Roden

Quelqu'un frappe à ma porte. J'entends à travers la voix d'Amélia qui me demande si je suis bien levée. Je lui marmonne quelque chose et je l'entends descendre les escaliers. Il est 7h30 et je dois être chez Monsieur Griezmann avant 9h. Cela me laisse donc le temps de me préparer calmement et de me déstresser. En effet, depuis que je suis levée j'ai la boule au ventre. J'ai peur que quelque chose ne se passe pas bien, qu'il ne soit pas agréable et que je passe 3 mois en enfer. Je ne sais pas ce qui peut me stresser, vraiment. J'ai suivi une bonne formation avec André, il m'a donné son numéro au cas où j'ai un problème. Je suis parée pour aller travailler, mais j'ai toujours cette étrange appréhension de ce qui va se passer.

Après m'être longuement préparée, je descends voir Amélia, et optionnellement prendre un petit-déjeuner.

— Alors, comment te sens-tu pour ta première journée ? me demande-t-elle alors que j'arrive dans la cuisine

— Un peu stressée pour être très honnête, mais je pense que ça doit le faire avec tout le monde, répondais-je en attrapant de quoi grignoter rapidement

— Je te trouve quand même très calme, souvent ceux qui vont faire leur première journée sont beaucoup plus stressés à l'idée de rencontrer une star

— Comment ça stressé de rencontrer une star ? Ils sont humains comme nous. La seule chose qui m'inquiète, c'est qu'il puisse être hautain ou désagréable et qu'il me fasse vivre un enfer, dis-je, avec un peu de surprise que des personnes puissent être stressés de ça

La discussion s'arrête rapidement et naturellement.
Après m'être entièrement préparée, j'ai le temps de me poser quelques minutes, avant le grand départ. Alors que je m'enfouis dans mes pensées. Je pense à tout et à rien, mais surtout à lui.

— Lorélia ? J'ai ouvert la voiture, tu vas pouvoir aller charger tes affaires, me dit Amélia très doucement en me sortant de mes pensées

Je m'active immédiatement, je suis un peu prise d'excitation à l'idée d'enfin changer de lieu de vie, c'est totalement contradictoire avec mes émotions passées mais je ne m'étonne plus. J'attrape mes affaires à la volée et marche d'un pas décidé vers la voiture. J'ouvre le coffre, dépose tout mon bazar et Amélia me fait signe au loin que je déjà m'installer dans la voiture. Elle me rejoint quelques minutes après.

— Bon, c'est ta dernière chance pour faire marche arrière, me dit-elle en s'attachant

— Je n'ai pas d'autres options, donc non, je ne ferais pas marche arrière

Madrid, 9h10
Lorélia Roden

Nous sommes enfin devant sa villa ou plus précisément devant son portail car il n'est toujours pas arrivé. Pendant qu'Amélia me fait un dernier speech avant que l'on se sépare, jusqu'à ce que la porte d'entrée s'ouvre. Malheureusement, être myope n'est pas à mon avantage encore une fois.

— Bonjour à vous deux, nous dit-il en nous ouvrant le portail, tout souriant

— Bonjour, lui répond Amélia, Je vais vous laisser, vous devriez vous débrouiller sans moi à partir de maintenant, ajoute-elle avant de rentrer rapidement dans sa voiture et de partir.

Sa réaction m'a plutôt surprise, elle est partie si vite et sans manière, je ne m'attendais pas à ça.

— Un vrai numéro, hein ? me demande-t-il Allez viens, je vais te montrer la dépendance avant de faire un tour du domaine

— D'accord, je vous suis, répondais-je avec appréhension

— Tu sais, tu peux me tutoyer je ne vais pas te manger, me dit-il avec un sourire très sincère Oh, et pas de "Monsieur Griezmann", appelle moi Antoine ça sera plus simple

— Ok, et bien enchantée de te rencontrer, je suis Lorélia, ajoutais-je en faisant un petit signe de la main

Il me tend un trousseau de clés que j'attrape dans le creux de mes mains

— Voici tes clés pour toute la saison, tu as normalement tout ce qu'il faut dessus pour avoir accès à tout, pour que tu puisses travailler dans les meilleurs conditions, me dit-il en ouvrant la porte du petit bâtiment vers lequel nous nous dirigions Et voici là où tu vas loger pendant plusieurs mois

Il me fait signe de rentrer, et je m'exécute directement. Je rentre dans une magnifique pièce, très spacieuse. À premier abord, ça a l'air bien plus grand que l'appartement de ma mère à Paris.

— J'espère que ça t'ira

— C'est bien plus grand que là où j'ai toujours vécu, bien sûr que ça m'ira ! dis-je avec peut-être un peu trop d'excitation En tout cas merci infiniment de me loger.

— Il n'y a pas de quoi, en plus de cela, ça permettra de faire vivre cette dépendance qui n'est jamais utilisée, me répondit-il avec un grand sourire Laisse tes affaires ici, on va aller faire un tour pour que je te montre tout

Je le suis donc à travers son lieu de vie, il me parle de tout : comment est-ce que ça fonctionne, de l'histoire du lieu, de quelques anecdotes et même de lui. Alors je l'écoute attentivement, parce qu'il parle d'une façon vraiment captivante et aussi parce que je pourrais l'écouter parler toute la journée sans problème. À l'entendre parler, je sais déjà que c'est quelqu'un de bien, de passionné, et qu'il a besoin de quelqu'un auprès de lui pour parler. Il est très bavard, alors la solitude ne doit pas lui aller. Nous sommes deux dans ce cas, mais j'ai envie de l'écouter, car je ressens qu'il a besoin de l'être.

— Maintenant que tu sais tout, tu vas pouvoir débuter doucement. N'hésite pas à venir me voir si tu as le moindre problème, je viendrais t'aider, me dit-il en conclusion à la visite Et vu que c'est ton premier jour, je te laisse la matinée pour installer tes affaires et t'habituer au lieu. Je te demande juste de venir me voir à 18h, on va parler planning et organisation ! ajoute-il avec un magnifique sourire

— Merci beaucoup, c'est très gentil de ta part, j'espère que je serais à la hauteur pour subvenir à tes besoins pendant cet été, répondais-je un peu nerveusement avant de sortir pour rejoindre l'endroit où je vais loger

Je ressors de sa villa très heureuse. Il a l'air d'être quelqu'un de très authentique et cela me plait, ce n'est pas l'un de ces joueurs "superficiels" que l'on pourrait croiser. Bon, il a une villa à plusieurs millions, mais c'est un détail. Maintenant, il me reste à savoir comment est-ce que je vais gérer ça.