57 - Jouons.

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Mon cur s'emballa dans ma poitrine et j'échangeais un regard terrorisé avec Tyron. Lui, au contraire, semblais plus en colère qu'autre chose. A en voir ses yeux plissés, il semblait prêt à en découdre immédiatement avec Ryder. Je poussais une exclamation étouffée. Hors de question de le perdre ! Secouant la tête, je l'attrapais à nouveau et le tirais dans la direction inverse.

Je fonçai en direction de la cave où j'avais été retenue prisonnière en entraînant Tyron avec moi. Je me stoppai devant la porte.

- La clé ! pressai-je Tyron. Vite !

Il fronça les sourcils, ne semblant pas tout comprendre, mais me refila néanmoins la clé de la porte. Je l'accrochais à un crochet du mur, puis pénétrais à l'intérieur de la cave et poussai Tyron dedans, refermant derrière nous.

- Ok, murmurais-je. Voilà ce qu'on va faire. Tu as une arme ?

- Bien sûr.

Je hochai la tête et éteignis la lumière, puis tirais Tyron à l'aveuglette jusqu' à la chaise où j'étais auparavant attachée.

- Cache-toi derrière, vite ! Je... je vais faire comme si j'étais toujours attachée. Il va venir, se méfier pour la porte qui n'est pas fermée à clé, puis baisser sa garde. Enfin, j'espère. À ce moment-là, tu le prends par surprise et on se tire de là. Tu es avec moi ?

Je ne le vis pas. Pourtant, je le sentis presser ma main, caressant ma paume du bout des doigts.

- Toujours.

Je m'assis, et glissai mes mains derrière le dossier. Je sentis Tyron s'accroupir contre le dos de la chaise, et sa main revint chercher la mienne. Il la pressa légèrement.

- Garde ton calme Morgane, d'accord ?

- Je ne suis pas sûre de...

Je m'interrompis en entendant les bruits de pas arriver près de la porte. Tout mon corps se raidis et mon souffle s'accéléra, de même que le rythme de mon cur. Ok, je n'étais pas du tout calme. La seule chose rassurante était la main ferme de Tyron dans la mienne. Du bout des doigts, je pus sentir les coupures qui la parcouraient, les blessures, souvenirs de sa vie criminelle. Je n'étais plus seule. On allait s'en sortir.

Le bruit des clés de l'autre côté de la porte parvint jusque nos oreilles. La clé fut insérée dans la serrure, et tourna dans le vide. Il y eut un moment de silence complet, avant que Ryder ne pousse la porte, qui s'ouvrit en grinçant. Il alluma la lumière et je m'efforçais de prendre un air blasé et ennuyé. Je levai la tête vers lui.

Il était immobile dans l'encadrement de la porte, les sourcils froncés, et regardais dans la pièce avec méfiance. Les manches de sa chemise blanche étaient retroussées, ce qui n'était jamais un bon présage. Il finit par poser les yeux sur moi, perturbé.

- Lolita, à quoi tu joues ?

- Un jeu super marrant, ça consiste à rester attachée sur une chaise pendant des heures sans bouger et voir personne.

Je le fixai du regard. Bon ce n'était peut-être pas le bon moment pour le provoquer, mais s'il voyait une simple anomalie dans mon comportement, tout était foutu. Finalement, Ryder haussa les épaules, attrapa sa chaise et vint s'installer juste devant moi. Je cru apercevoir une lueur satisfaite dans son regard. Mon souffle se coupa, et il sourit.

- Bien. Aujourd'hui Lolita, on va faire quelque chose d'un peu différent. Puisque tu aimes jouer, on va jouer.

Il s'installa confortablement, baissant sa garde. Je relâchai un léger soupire de soulagement. Il ne semblait s'être rendu compte de rien. Derrière moi, Tyron ne bougeais plus, mais sa main ne quittait pas la mienne. Ryder se pencha vers moi.

Mémoire en CavaleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant