53 - Amour dévastateur

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Saluuut. J'ai pleeeins de trucs à vous dire alors on se retrouve en bas :)

La main de Ryder caressait mon cou. Mes cheveux, le coin de ma bouche. J'avais envie de vomir, de crier et de pleurer, voir les trois en même temps. Ce type était un malade. Et je savais que s'il mettait la main sur Tyron, il n'hésiterait pas à faire ce qu'il avait promis. J'étais horrifiée, le pire étant que j'étais certaine que Tyron allait tout faire pour me retrouver. Tout.

- Pas ça... implorais-je à voix basse. Ryder... fais moi ce que tu veux. Tout ce que tu veux, mais laisse-le en dehors de ça. Je t'en prie. Si... si tu m'aimes, fais au moins ça pour moi. Je ferais tout ce que tu me demande...

Je ne vis pas la moindre trace d'hésitation dans ses yeux, comme si je parlais à un mur. C'était une cause perdue, mais je ne pourrais pas me reprocher d'avoir essayé.

- Je vais te faire tout ce que je veux, rassure-toi, souris Ryder. Et à lui aussi. Tout est de sa faute. Il a voulu jouer avec moi et se montrer plus fort. Il va perdre.

- Pourquoi faire ça ? gémis-je au bord des larmes, le souffle court.

Je tentais de m'aventurer dans son regard. Ses yeux brillaient intensément et rencontrèrent la douleur perlant dans les miens. Il sourit, son visage à quelques centimètres du mien :

- Tu demandes pourquoi ? Mais tu le sais, Lolita. Je veux te récupérer. Je t'aime, et tu m'appartiens. Tu m'as toujours appartenu. Bientôt, tu t'en rendras compte et alors seulement nous pourrions vivre la vie que je nous prévoyais.

Il les avait dits. Ces quelques mots, que j'avais rêvé de l'entendre prononcer pendant plus de cinq ans. Ces quelques mots qui, à cette époque, m'aurait fait plus plaisir que n'importe quoi d'autre et qui, maintenant, ne m'apportaient rien d'autre qu'un profond dégout. De lui, et de moi-même. Je secouai lentement la tête :

- Tu te trompes, rétorquais-je à voix basse. Tu as faux sur toute la ligne. Aimer, ce n'est pas ça. Aimer, ce n'est pas empoisonner l'autre, le tirer vers le bas. Aimer, ce n'est pas posséder l'autre. Aimer c'est ne faire qu'un avec l'autre, le pousser vers le haut, le respecter. Tu es un sociopathe doublé d'un manipulateur. Tu ne m'as jamais plus aimé que toutes ces autres filles. La seule chose qui fait que tu te sois attachée à moi est ma mémoire. C'est ça, hein ? Ça, et le fait que moi, j'ai eu le cran de te quitter. Ton égo surdimensionné n'y a pas survécu, n'est-ce pas... ? Tu...

Je fus coupée par une claque magistrale envoyant valser ma tête contre le dossier. Je lâchai un cri de douleur en fermant les yeux, une étrange impression de déjà-vu s'emparant de moi. J'avais déjà vécu cette scène. Tyron à la place de Ryder, attachée identiquement, subissant une claque violente avec impuissance. Seulement, tout se passait dans les yeux. À ce moment-là, loin d'exprimer de l'affection, les yeux de Tyron montraient plus un réflexe, il se protégeait.

Ceux de Ryder, en revanche, exprimaient à cet instant précis un réel sadisme, une envie de me voir souffrir ainsi qu'une colère sourde. C'était effrayant. Je redressais la tête, tétanisée. Il était évident que si je me mettais à saigner comme la dernière fois, Ryder se réjouirait d'autant plus. Il attrapa ma mâchoire d'une main puissante et plongea son regard dans le mien :

- Quoi, tu sais tout de la vie maintenant ? Tu crois vraiment que je t'ai tiré vers le bas ? Toutes ces peurs que tu as dépassé grâce à moi... je t'ai appris à voir à travers les gens. Je t'ai appris à te servir de ta mémoire comme une arme et non comme un fardeau. Tu devrais me remercier pour tout ça, mais tu es bien trop ingrate.

Je lui crachai dessus. Littéralement. Mes yeux le foudroyèrent, bien consciente de déchainer la colère du dragon, mais ne pouvant pas faire autrement. Avais-je oublié de rappeler que j'avais rarement ma langue dans ma poche ?

Mémoire en CavaleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant