Monstre / Livai x reader

Aveux (partie 2)

- Entrez ! , fit la voix sonore du major derrière la porte

Livaï s'engouffra dans le bureau d'Erwin. 

- La gamine accepte de se mettre à table, énonça-t-il platement. On a pensé que tu serais intéressé pour être de la partie. 

J'entrai à mon tour, particulièrement mal à l'aise à l'idée de passer aux aveux. Le major me lança un sourire encourageant et m'invita à m'asseoir en face de lui. 

- Je vous écoute, fit le major 

Mes mains se cramponnèrent l'une à l'autre, un peu tremblantes. Je rassemblai le peu de courage qu'il me restait et pris une profonde inspiration avant de me lancer. 

- J'ai grandi à Aberaast. A l'époque des vagues d'enlèvements, j'avais 21 ans. Du jour au lendemain, je me suis retrouvée séquestrée avec une centaine d'autres gamins, quelque part dans la ville souterraine. Je suis ... la seule survivante ... , ajoutai-je d'une voix étranglée. 

- Prenez votre temps, me conseilla le major 

Je hochai la tête, pris une nouvelle inspiration et poursuivis : 

- Je suis restée enfermée deux ans. C'est là que j'ai rencontré ce Seth Walsh. C'est lui qui semblait tout coordonner, y compris les expérimentations qu'on nous faisait subir. 

- Des expérimentations ? 

- Oui. C'était ça, le but. Mais, évidemment, ça ne s'est jamais su. Ils essayaient de mettre au point un produit et nous, nous étions les rats de laboratoire. On nous l'injectait directement dans la moelle épinière. Sauf que personne ne le supportait. Les gosses mourraient tous les uns après les autres. 

- Et ce produit, c'était quoi exactement ? , demanda le caporal d'une voix tendue 

- Exactement, je ne sais pas. Ce que je sais, c'est que les douleurs étaient atroces. Au fur et à mesure de leurs "échecs", nos ravisseurs ajustaient leurs méthodes pour augmenter nos chances de survie. Par exemple, ils ont vite compris qu'il fallait nous plonger dans une obscurité  totale les premières semaines après l'injection. Aucun de nous ne supportait la lumière : elle démultipliait nos maux de tête et nos crises convulsives. 

Je fis une pause. Ma bouche était sèche mais mes mains ne tremblaient plus. Puis je poursuivis, bien décidée à aller jusqu'au bout de mon récit. 

- J'ai fini par comprendre que ce produit modifiait notre système nerveux. Mais j'étais la seule chez qui les modifications se stabilisèrent durablement. Raison pour laquelle Seth Walsh tient absolument à me mettre la main dessus. 

- Qu'est-ce que ces modifications impliquent au juste ? , demanda Erwin 

Je me tournai vers le caporal. 

- Ce que je vous ai fait tout à l'heure n'est qu'un aperçu de ce dont je suis capable, lui dis-je. 

(Voilà, on y est ...) 

Je pris une dernière grande inspiration avant d'entamer la partie que je savais la plus risquée. J'ignorais complètement les conséquences qu'auraient mes aveux, mais je ne voulais pas faire marche arrière. 

- Je peux contrôler le système nerveux. Absolument tout le système nerveux. De n'importe qui. Je peux contrôler les mouvements du corps. Je peux avoir accès et contrôler les pensées, les émotions, les sensations, les souvenirs. Je peux créer des illusions perceptives ou insérer un faux souvenir dans la mémoire de quelqu'un ... Walsh pense même que je dois pouvoir avoir accès au système nerveux autonome. Si c'est le cas, cela implique que je peux contrôler la respiration ou les battements du cœur de n'importe qui, et donc tuer, sans avoir à lever le petit doigt.