Entre deux services | Antoine Griezmann

1. Madrid

Deux jours plus tard
Aéroport de Paris-Orly, 8h05
Lorélia Roden

Quelques pas me séparent désormais des portiques de sécurité de l'aéroport. Mes bagages sont enregistrés et je me sens enfin prête à partir. Je vais pouvoir m'envoler vers Madrid, commencer une nouvelle vie et mes études.
Enfin, tout cela sera après cet été, car pour l'instant ce sont 3 longs mois de travail qui s'annoncent. J'ai reçu de nouvelles précisions concernant mon travail. Un client exigeant qui a proposé de m'héberger au vu de mon statut et de ma situation. Très sympathique, reste à découvrir qui se cache derrière de telles offres. Son nom reste secret, Amélia tient absolument à me le dire en personne.

Je ne retournerai pas en France avant un bon bout de temps, l'aller-retour coûte assez cher et je n'ai pas les moyens de m'offrir ça, ma mère non plus. Peut-être la situation aurait été différente si mon père était encore là, je ne sais pas et je ne veux pas savoir. Madrid est peut-être aussi un échappatoire à tous ces mauvais souvenirs. Je ne ressens que de la rage envers ce type qui m'a abandonné et qui a abandonné ma mère, car « il ne se sentait pas prêt ».

— Tu m'as l'air inquiète, me signale ma mère Tu n'es pas heureuse de partir en Espagne ?

Je baisse légèrement la tête.

— Je suis très heureuse, c'est pas ça le problème, c'est que je pense à trop de choses en même temps et ça me plombe le moral, dis-je en continuant de regarder mes pieds

Elle me serre dans ses bras en me conseillant de me vider l'esprit pour profiter de l'aventure que je vais vivre. Après une longue étreinte, elle finit par me relâcher avant de me dire au revoir. C'est une question de secondes avant que je ne parte vers un homme muni d'une sorte de matraque magnétique pour un contrôle de sécurité. Quelques sonneries plus tard et une ceinture retirée, je passes enfin ce maudit portique pour rejoindre les portes d'embarquement. Je me retourne une dernière fois avant de tourner dans le hall, mais je ne la vois déjà plus. Ma mère est déjà partie. Peu importe, je ne peux plus faire marche arrière et je dois absolument aller à Madrid.

Une petite demi-heure de retard, un léger retard du vol et je m'installe dans l'avion. Ce n'est pas l'endroit le plus confortable où j'ai été de ma vie, mais cela fera l'affaire, le vol n'est pas long. Je n'ai pas encore vu de bébé à bord, ça devrait être tranquille en principe, alors j'enfile mes écouteurs et me laisse tomber dans mes pensées.

2 heures plus tard
Madrid, Espagne

J'ai passé les douanes, j'ai récupéré ma valise. Seulement, la personne censée venir me chercher n'est pas encore là et l'aéroport n'est pas non plus un endroit idéal à visiter. Alors je me pose sur le premier banc libre que je vois et je me mets à passer sur mes différents réseaux sociaux pour me distraire en profitant du réseau qu'offre cet aéroport. Je reçois un message de ma mère qui m'annonce qu'Amélia sera là dans 2 minutes et que « je devrais la remarquer ». Je replonge dans mon fil d'actualité Instagram jusqu'à ce que j'entende une personne crier mon nom.

— Lorélia ! crie une dame portant un panneau à mon nom

Je rassemble toutes mes affaires, et m'approche d'elle, et la salue d'un simple geste de la main

— Bonjour Amélia, c'est Lorélia

— Ah bonjour ! Je te cherchais partout, je me suis trompée 2 fois de terminal, je suis vraiment désolée. Je suis ravie de te rencontrer, me crie-t-elle en me serrant un peu fort dans ses bras Viens suis-moi, on va trouver un taxi