Pire que les Sangs de Bourbe

Chap 54

-Neville ? répéta Fred avec stupeur...Alors pour une surprise ça c'est une surprise !

-Tu vois ? Je t'avais dit que tu allais te moquer de moi ! S'alarma sa sœur.

-Mais non mais non, assura Fred, je constate avec...un grand étonnement ça c'est sûr, mais je ne fais que constater.

Ginny coulait des regards désespérés à Harry qui lui ne disait rien, se contentant de sourire en fixant le sol.

-Et il t'a demandé ça quand ? M'informais-je pour détendre l'atmosphère.

-A l'instant...

-Sous le nez de tes frères ? Non mais quel culot ! S'écria Fred le sourire aux lèvres.

-Ou quel courage ! lançais-je. Ce dernier me lança un regard semi exaspéré qui me surprit.

-Il ne cessera jamais de nous étonner, enchaîna Harry, souriant également, le regard soudainement résigné.

-Vous ne pensez pas que je doive refuser ? s'enquit Ginny qui tentait surement de faire réagir une certaine personne.

-Non, les coupais-je, Neville est gentil, je ne sais pas grand chose de ses talents de danseur mais il te fera passer une bonne soirée ne t'inquiète pas...

-Ouais...Et je le tiendrai à l'œil, dit Fred, toujours malicieux.

J'avoue que j'en voulais un peu à Harry d'être si distant avec Ginny, et je dois reconnaître que son petit questionnaire m'était resté en travers de la gorge. Bien qu'il parraissait lui-même porté par l'inconstance des sentiments, je ne voulais pas qu'il blesse la jeune fille sensible qu'était Ginny. Aussi, dis-je sur le ton mondain de la conversation :

-Et toi Harry ? Qui aura l'honneur d'être à ton bras ? 

-Et bien...Euh...Personne pour le moment. Fit il en se passant la main dans les cheveux.

-Ah bon ? Je pensais qu'avec tes prouesses tu en aurais attiré des tas ! S'exclama Fred.

-Oui...Ah vrai dire euh...Elles sont toutes trop...ou plutôt pas assez...Enfin bref je ne trouve pas de fille avec qui je veuille VRAIMENT y aller.

Nous étions arrivés sur les rives du lac. L'eau, noire d'encre au centre mais translucide quand elle léchait la plage de galets, donnait envie de se baigner. Une fois que le bout de vos doigts à peine trempouillé ressortait presque bleu, cependant, vous étiez au sens propre du terme refroidit. 
Je m'accroupis au bord de la limite humide, observant avec fascination les galets polis par l'eau et les dessins blancs formés sur leur face bombée. J'étais impressionnée par la beauté naturelle que l'on pouvait dénichée un peu partout dans ce parc. Je m'approchais un peu plus, jouant avec la limite de mon équilibre pour admirer au mieux le spectacle silencieux qui se jouait devant moi. Je sentis soudainement deux mains me pousser violemment en avant. Je tandis mes mains dans une tentative désespérée d'amortir la chute mais la force de la propulsion je perdis l'équilibre et m'écrasais genoux, coudes et joue gauche dans l'eau glaciale. Suffoquant à moitié je me redressais rapidement. J'étais dans l'eau jusqu'à mi-cuisses et ma joue qui avait heurté un caillou me brûlait douloureusement. 
Je me retournais folle de rage pour découvrir Fred, Harry et Ginny mort de rire, se soutenant les uns les autres pour ne pas tomber. Je croisais les bras sur ma poitrine, le coup de chaud qu'avait provoqué l'adrénaline ayant fait place au froid qui mordait ma peau et me faisait trembler jusqu'aux os. Je sortis précipitamment de l'eau et le petit vent frais qui m'agréait quelques instants plus tôt finit de me faire claquer des dents. Je voulus attraper ma baguette mais je l'avais laissée dans ma cape là haut, je me contentais donc de foudroyer mes amis du regard, détestant un peu plus à chaque seconde passante leur rire moqueur.