chap 1

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En qualité de rétrospection ludique et surtout utile, j'ai aujourd'hui choisi de vous emmener avec moi dans ce récit qui, je l'espère, en mettra en garde certain, faisant rêver les autres. L'histoire commence alors que nous sommes l'été juste avant ma troisième année à l'école de sorcellerie de Poudlard. Cela faisait deux ans que je connaissais Ron Weasley et Harry Potter et nous avions vécu plusieurs épreuves plus ou moins dangereuses, notamment affronter un puissant mage noir, mais aussi un serpent géant et d'autres petites broutilles du même genre.  C'est par je ne sais quel miracle que nous nous en étions jusqu'ici sortis entiers. Mais la genèse de mes problèmes est encore antérieure à cela...revenons un peu en arrière.

Quelques temps avant le premier message de Jedusor, j'avais aperçu Lavande Brown et Parvati Patil enlacées dans un couloir peu fréquenté habituellement. J'avais été si choquée que j'étais restée figée, la bouche ouverte et les yeux ronds. Le fait que les deux plus grandes pestes que Poudlard n'ait jamais accueilli puissent éprouver jusqu'à des sentiments, qui plus est l'une envers l'autre, m'avait laissé pantoise. Lorsqu'elles  avaient fini par remarquer ma présence, elles avaient déguerpi le plancher en moins de deux et ne m'avaient plus adressé la parole, se contentant de me gratifier de regards peu amènes à chaque coin de couloirs. La proximité, liée à notre chambre, ajoutée à celle de nos cours communs, les obligeait à m'ignorer constamment. Cela avait le don de me les faire plaindre pour l'énergie qu'elles dépensaient dans leur condescendance. Les événements ne s'étaient toutefois réellement gâtés que lorsqu'elles m'eurent pris entre six yeux un matin et m'avaient plus ou moins menacé :

-Hermione, tu sais que je ne pense... Avait commencé Parvati.

- C'est bon. Ne perd pas ton temps à être gentille avec elle, tu as bien vu comment elle a réagi ! Nous la dégouttons ! Avait coupé Lavande.

-Non ! Absolument pas ! Avais-je tenté de m'expliquer alors que Lavande, de plus en plus échauffée, avait coupé une nouvelle fois :

-Oh, mais ne t'inquiète surtout pas, tu n'as pas à cacher ta répulsion. Nous vivons très bien sans ton accord, mais saches que tu n'as pas intérêt à le répéter !

-Je croyais que vous assumiez, me gaussais-je, au comble de l'agacement.

-Oui bien sûr, s'empressa d'assurer Parvati qui semblait plus posée que sa copine, mais nous voulons l'annoncer nous même aux gens et... Elle jeta un regard à Lavande puis reprit : Et tu n'as pas à te mêler de notre vie privée comme ça ! Tu me déçois beaucoup Hermione, nous nous connaissons depuis presque deux ans maintenant et j-je...

Je l'écoutais sans rien piper mots, voyant bien que quoi que je dise, elles le prendraient mal.  Elles étaient très remontées, Lavande en particulier et elles semblaient déterminées à me faire passer un message, c'est pourquoi je finis par la stopper :

-Bon. Allez droit au but, nous avons bientôt cours je vous rappelle.

Lavande renifla d'un air dédaigneux et lâcha :

-Tu vois, je t'avais bien dit que nous ne pouvions pas le lui demander...

-Me demander quoi ?

-Laisse tomber Hermione, me coupa Parvati, puisqu'il est évident que nous ne pouvons pas te faire confiance...

- Ne dis rien et nous ne dirons rien, renchérit Lavande.

Je ris d'un air dédaigneux :

-Dire quoi ?? Qu'est-ce que vous voulez encore rependre comme rumeur ?

-Oh, mais ce ne sont pas des rumeurs, chère amie, minauda t-elle, on t'a vu avec Weasley !

-Ron ? Mais...

-Pas celui-là...Pas celui-là, sourit Parvati. 

Je les regardais sans comprendre pendant quelques instants. 

-Vous êtes conscientes que ce n'est pas crédible ce que vous racontez ? 

-Qu'importe que ce soit crédible ou tout simplement vrai, tu ne veux pas que les gens pensent que tu t'amuses avec toute une fratrie quand tu vas chez eux l'été. 

-N'importe quoi. Vous êtes complètement stupides ma parole, je n'ai rien contre vous et moi au moins je ne fricote pas dans les couloirs. Amusez-vous à dire ce que vous voudrez, tout le château s'en fiche, nous sommes bien trop habitués à vos ragots sans fondements.

-On verra bien, conclu Lavande en m'envoyant un baiser d'une manière des plus détestables.

Elles me plantèrent là, seule et perdue en plein milieu de notre dortoir. Elles étaient totalement ridicules et, certaine que leur menace n'était qu'une médiocre tentative d'intimidation, j'en viens même à oublier très rapidement cette discussion.

Seulement, quelques jours plus tard, un matin, alors que je sortais de notre salle de bain, je vis Lavande en pleurs et Parvati la serrant dans ses bras. En me voyant, cette dernière voulut dire quelque chose, mais Lavande se leva et me sauta presque dessus en pointant un doigt accusateur sous mon nez :

-Toi ! Comment as-tu pu nous faire ça ? Je savais bien qu'on aurait dû te faire taire tout de suite ! C'est Parvati qui t'a défendu en prétextant qu'on devait te faire confiance, mais je savais bien que non ! T-tu es ignoble ! Tu SAVAIS qu'on voulait y aller à notre rythme.

Je ne comprenais rien de ce que me disait la blonde et prise de court, je bredouillais:

-M-mais qu'est-ce que tu racontes ? Je ne comprends pas je...

Je n'avais pas parlé de notre discussion, pas même aux garçons. 

-Ne fais pas l'innocente ! me coupa t-elle. 

Parvati fixait le sol, mal à l'aise. 

-Si à la limite il était si insupportable pour toi de nous savoir ensembles tu aurais pu te jeter un oubliette et cela se serait terminé ! Tu dois bien savoir le faire ça aussi non ? Quitte à savoir détruire les vies, détruit au passage tes souvenirs et fous nous la paix !

J'étais tellement stupéfaite que je ne savais que faire ni que dire... Je me contentais de fixer le sol, culpabilisant pour quelque chose que je n'avais même pas fait et dont je ne connaissais même pas l'origine. Malgré tout cependant, la peine de Lavande me touchait et je ne voulais pas aggraver les tensions qui régnaient dans la chambre depuis un certain temps déjà.

-Ecoutes Lavande, calmes toi s'il te plait, disait doucement sa copine, calmes toi, on peut discuter plus sereinement et posément.

Elle se dégagea et essuya ses yeux avec rage :

-C'est bon, c'est bon, je vais bien...Mais Hermione...J-je ne comprends vraiment pas pourquoi tu as fait ça. 

Elle me postillonna au passage dessus, un accident sûrement, mais également la goutte d'eau qui fit déborder le vase et je finis enfin par réagir :

-Mais c'est moi qui ne comprends pas Lavande, tu arrives et tu m'agresses de bon matin en te déversant sur moi comme ça, sans que je ne sache pourquoi. Quand finalement j'ai le malheur d'essayer de comprendre, tu réagis encore plus mal ! Je ne sais pas de quoi tu parles, m'écriais-je hors de moi en la voyant ouvrir la bouche, maintenant ça suffit ! Soit vous me dites le pourquoi du comment, soit je vais tout de suite rejoindre les garçons et on en reste là. Mais surtout, ne vous avisez plus JAMAIS de me parler comme ça, est-ce que c'est bien clair ?

Manifestement étonnées voir passablement choquées par une réaction si violente de ma part, aucune des deux ne réagit tout de suite, se contentant d'échanger des regards stupéfaits aux teintes gênées. Afin de conserver un minimum de contenance après un discours si tumultueux, je posais ma trousse de toilette que j'aurais été prête à utiliser comme arme si nécessaire, remis mes cheveux en place et m'assis sur mon lit, les regardant dans les yeux du regard le plus inquisiteur que j'avais en réserve, le dos bien droit.

-Bon...Qu'ai-je fait dont je ne suis pas au courant ?


Pire que les Sangs de BourbeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant