Pire que les Sangs de Bourbe

chap 11

Une fois dans les rues, je fus surprise de l'aisance de Fred au milieu de cette foule de moldus, il était vrai que si on nous regardait, nous n'avions pas l'air de jeunes apprentis sorciers...Là était toute la beauté de la chose.

-Pourquoi me regardes-tu comme ça ? Demanda t-il, alors que je me laissais porter par mes divagations, tu m'admires ? 

Je levais les yeux au ciel en songeant à l'attitude bien plus modeste et de ce fait bien plus appréciable de Thomas. 

-Pas exactement non, je louais ta facilité à te faire passer pour normal c'est tout.

-Mais je suis normal voyons ! 

-Ah bon ? 

-Je suis élève de troisième dans un collège de la banlieue londonienne, je suis en visite chez ma tante Aglaé avec ma petite amie et là, nous nous dirigeons vers le centre pour prendre une glace...ou on cherche madame Rivière comme tu veux.

Je poussais un sifflement d'admiration devant sa tirade bien révisée et, n'étant pas insensible au terme de "petite amie" je lui demandais :

-Pourquoi ne pourrais-je pas être ta sœur ? 

-Les cheveux. 

-Ta cousine alors !

-Hermione j'ai dit ça car c'est surement ce que pense les trois quarts des gens que nous croisons...Après si tu veux VRAIMENT être ma cousine, je peux te présenter comme telle, rajouta t'il en me lança un regard en coin. 

-Non non, ça devrait aller merci, je pense pouvoir m'y faire.

-Je n'en doute pas !

-Tu n'es pas un peu trop sûr de toi sur les bords ? Demandais-je perdue à la jonction entre un agacement grandissant et une admiration persistante. 

-Je ne crois pas...La confiance en soi n'est pas un manque de modestie tu sais.

-A partir du moment où tu ne tombes pas dans les extrêmes.

-Bien entendu, dit il en inclinant la tête.

C'est drôle, quand je parlais avec lui j'avais l'impression que nous avions dix ans de plus, traitant de sujets peu communs aux adolescents et s'exprimant dans un langage parfois soutenu. Avec les Clarisse, Nicolas et Thomas, c'était plus mon côté enfantin qui ressortait, et pourtant je ne m'étais jamais sentie aussi mûre qu'avec Thomas quelques temps plus tôt. Je me giflais mentalement, il allait falloir que j'arrête de les comparer ces deux là. Il y a quelques jours c'était Thomas, aujourd'hui c'était Fred. 

-Bon ! Alors qu'est ce que ce jeune homme ici présent et si habitué aux rues de Londres n'a t-il pas encore fait ? 

-Oh ! Se gaussa t-il, ne cherches pas...Avec George nous avons exploré chaque recoin du quartier !

-Aha ! m'exclamais-je, triomphante, donc vous n'êtes pas aller jusqu'à la fête foraine ? 

-La quoi ? 

-Noooon ! 

-Quoi ? 

-Le grand explorateur de Londres, pardon du quartier, ne connait pas encore la fête foraine ?  

-Consentiras tu à m'expliquer ce que c'est ? Fit-il avec une légère moue qui en disait long sur la frustration qu'il pouvait ressentir d'être à la traine. 

-Tu vois ça là-bas ? Demandais-je en lui montrant l'anneau de la grande roue que l'on pouvait voir au loin.

-Oui.