chap 15

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-Que s'est il passé ? Demandais-je, de plus en plus égarée et paniquée. 

-Je ne sais pas Hermione, tentait de me calmer Ron, nous sommes sortis de chez Zonko, d'abord tu étais juste derrière moi, puis je t'ai vu marcher de l'autre côté de la rue et quelques secondes plus tard alors que je voulais te parler, tu avais disparu ! J'ai d'abord cru que tu étais dans une boutique, j'ai regardé à travers toutes les devantures et je suis même entré dans certaines, puis comme je ne te trouvais pas j'ai ensuite pensé à une blague, mais au bout de vingt minutes et te connaissant, cela ne pouvait pas être ça...puis je me suis dit que tu avais dû retourner chez Zonko après avoir oublier quelque chose et...

Je l'écoutais sans rien dire. En vérité je ne faisais que l'entendre, espérant comprendre la délirante rencontre que je venais de faire.

-Hermione ? Tu m'écoutes ? 

-Pardon ?...Non désolée, dis-je toute penaude devant son air courroucé.

-Fred m'a dit que tu risquais de réagir comme ça.

-Quoi comment ça ? Que t'a dit Fred ? 

-Il m'a dit de te ramener au château pour te mettre au chaud. 

Joignant le geste à la parole, il se pencha pour me prendre par la taille, voulant surement me mettre debout. Me soulevant sans ménagement et avec une facilité déconcertante, il passa mon bras sur son épaule. 

 -Je peux marcher ! Dis-je en me débattant de manière peu convaincante. 

-Comme tu veux.

Il avait néanmoins le regard soucieux. 

-Il a dit quoi ton frère ? Crachais-je presque, encore secouée par son abandon soudain. 

-Que je devais t'amener à l'infirmerie et que...

-A propos de mon état et de tout ça, le coupais-je, ne pouvait il pas en venir au fait ? 

-...Et qu'il viendrait te voir quand tu serais calmée, termina t'il en me regardant avec les yeux plein de sous entendus. 

-Je suis calme. 

-Avance et on verra ça...Répondit il en me poussant gentiment sur le chemin. 

Pendant que nous marchions, il reprit :

-Je peux continuer ma version de l'histoire ? 

-Oui vas y, excuse moi.  

-Une fois donc chez Zonko, j'ai retourné tout le magasin pendant au moins quinze minutes avant de repartir parce que le patron m'a expressément mit à la porte.

-Oh je suis désolée Ron ! 

Sans me prêter attention, il continua :

-Je suis alors retourné au château et j'ai cherché Harry pour savoir si il t'avait vu, ensembles, nous avons continué les recherches, sillonnant le château de fond en comble pendant un long moment avant de tomber sur Fred et George alors que nous allions chez McGo...Quand on leur a dit que tu avais disparu, ils sont partis en courant en nous disant de ne pas bouger et sont revenus quelques minutes, nous assurant que tu n'étais pas dans le château n'y dans le parc et que si on devait te chercher, c'était à Pré-au-Lard...

-Donc vous êtes revenus.

-C'est ça, acquiesça t'il. George et Harry sont partis du côté le plus éloigné et avec Fred nous avons refait tout ce que j'avais déjà vérifié, mais comme on ne te trouvait toujours pas, on s'est assis pour faire le point et d'un coup Fred s'est frappé le front et m'a emmené aux Trois Balais, m'a assis au fond de la salle et m'a dit de l'attendre là. Comme je ne voulais pas, il m'a assuré que c'était peut être la seule solution, qu'il ne fallait pas que je vienne avec lui. Puis il est parti en me laissant là et est revenu quinze minutes plus tard, la mine fermée en me disant que tu dormais probablement sur la route, j'ai bondi et...tu connais la suite. 

J'étais si émue et désolée qu'ils se soient démenés ainsi que je ne savais pas quoi dire, incapable de grand chose, je lui souris en essayant d'y mettre toute ma reconnaissance. 

-T-tu ne te demandes pas ou j'étais ? demandais-je après quelques minutes de silence, avec hésitation, le château se rapprochant. 

-Bien sur que si ! Explosa t'il, je te cherche depuis plus de deux heures !  Mais Fred m'a dit d'y aller mollo. 

-Le pire c'est que...que je ne sais pas.

Je redoutais quelque peu sa réaction, il pouvait être légèrement impulsif parfois et je n'étais pas en état de le supporter.

-Oui je suis au courant...Je le regardais avec étonnement. Fred m'a dit que...

-Mais POURQUOI toujours Fred ? Commençais-je à m'énerver, pourquoi fallait il qu'il soit LE centre de cette conversation ? 

-Ecoute Hermione, dit Ron avec fermeté, il est mon grand frère et je le connais depuis toujours, et laisse moi te dire cette chose : il peut faire tous les méchants coups du monde, tous les mensonges possibles et inimaginables, mais quand je verrai la même lueur dans ses yeux que celle qu'il a eu aujourd'hui, je l'écouterai sans rechigner...Toujours...Il ne faut pas oublier qu'il t'a retrouvée.

-J-je suis désolée de vous avoir causé autant de soucis.

Il me pris dans ses bras et murmura :

-Ne t'inquiète pas pour ça...Nous savons tous que tu en aurait fait autant pour chacun de nous.

Il avait raison.  

Dans mon lit d'infirmerie, aux draps d'un blanc immaculé et aux murs vierges, je me sentais en sécurité. Je faisais le point des derniers évènements en essayant de comprendre ce qui m'était arrivé, voici ce dont j'étais sûre : Je m'était approchée de chez ces satanés fleuristes, puis j'avais eu soudainement envie d'y entrer. Une fois dedans je voulais en sortir mais je ne le pouvais pas.  Ce fut Fred qui m'en sortie puis qui me laissa dans la rue et ce fut Ron qui me raccompagna jusqu'ici...Ron, il avait remué ciel et terre pour me retrouver et Harry l'avait aidé et ensuite les jumeaux...C'est Fred qui m'avait retrouvé, mais comment avait il pu ? Pourquoi n'avait il pas était incapable de partir lui aussi ? Alors que je divaguais, les potions de madame Pomfresh commençaient progressivement à faire effet et je sentais lentement mes barrières tomber pendant que  doucement, mes yeux se fermaient.  

Quand je les rouvris, j'étais emprunte d'une grande panique, ma poitrine avait du mal à se soulever, j'avais très chaud et je collais presque aux draps. Un poids terrible semblait tourner au dessus de ma tête, aussi, pendant les minutes qui suivirent, je fis mon possible pour me calmer : J'identifiais lentement toutes les formes m'entourant pour me rassurer...il ne faisait pas encore tout à fait jour, du moins c'est ce que je pouvais supposer car de lourds rideaux masquaient les fenêtres et me faisaient tout voir en ombres chinoises. Du peu que je devinais, il y avait quelqu'un d'assis dans un fauteuil près de moi, comme j'étais la seule patiente, madame Pomfresh n'avait apparemment pas jugé nécessaire de m'isoler...La personne bougea et je fermais vite les yeux, je retiens mon souffle et attendis, souhaitant par cette ridicule imitation d'un sommeil profond, me protéger de toute questions pour le moment. Car c'était, depuis longtemps, un des seuls moments à peu près censés, où le chaos ne régnait pas autour et en moi.

Un doigt passa lentement sur ma joue et je me forçais à ne pas tressaillir. La personne soupira et quelques minutes plus tard sa respiration redevient de nouveau régulière, je ne pris pas le risque d'ouvrir un œil, mais je m'interrogeais sur son identité : Ron ? Harry ? David ? Fred ou George ? Ginny ? Pendant que je dressais cette liste mentale, je me rendis compte que ces personnes que je classais sans hésitations dans la liste de mes amis, étaient pour la grande majorité des garçons, ce détail ne m'avait jamais frappé auparavant...De plus je n'avais lié avec Ginny que parce qu'elle était la sœur de trois de mes amis...Puis ce fut l'absurdité de mes propos qui me frappa, qui d'autre que ma mère ou mon père pouvait avoir un geste tendre pour moi ? Je me retiens pour rester tranquille car bien entendu, l'idée que ce fut un de mes géniteurs ne m'avait pas laissée indifférente...Mais pour l'heure il valait mieux dormir. 

A mon réveil, en milieu de journée me renseigna madame Pomfresh, plus personne n'était présent à mes côtés et je fus singulièrement déçue je l'avoue. Si mes parents avaient été là, l'un ne serait pas venu sans l'autre et si l'un devait partir, l'autre ne me laisserait pas toute seule et quand bien même ils devaient aller voir le directeur, ils y seraient allés à tout de rôle. En sommes, le geste tendre de la veille ne pouvait venir de l'un d'eux. 

Pire que les Sangs de BourbeWhere stories live. Discover now