50 || Warren

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L'odeur de la chair fraîche le poussait à vouloir plus. Plus de sang. Plus de chair. Plus de chasse.

La chasse était tout ce qu'il comptait pour lui.

Chasser. Manger. Nourrir. Dormir. Chasser. Man...

Son grognement résonna quand la lycan s'approcha à son tour pour se restaurer. Elle se frotta à lui et lui tendit son museau qu'il lécha pour lui montrer sa place dans la hiérarchie.

Chacun avait son rang.

Elle était importante. Elle était haute dans la hiérarchie, la plus haute sûrement.

Un autre lycan les rejoignit et fit la même chose. Les deux se mirent à manger sur la carcasse qu'il avait laissée.

Il se redressa, assit sur l'herbe humide du petit matin. Tout en se léchant pour se nettoyer, il observa, guetta.

Il chercha à voir si un ennemi ne se trouvait pas là, cacher derrière un arbre.

D'autres lycans vinrent.

Tous étaient de sa meute.

Tous se pressèrent contre lui. Déposant leur odeur.

Marquant leur territoire.

Il se laissa faire, il était l'Alpha ici.

Un autre lycan s'approcha et le poussa d'un coup d'arrière-train.

Il aboya plusieurs fois, poussant les autres à lui répondre par des grognements. Pourquoi ce bruit ? Que se passait-il ?

Des voix retentirent.

Le lycan grogna, il n'aimait pas que des gens viennent ici sur son territoire. Sa babine se retroussa. Il poussa un jappement et sa meute se redressa d'un seul mouvement.

Une impulsion de sa queue les poussa à déguerpir, emportant les restes de leur dîner pour les plus petits.

Le lycan garda deux compagnons avec lui pour aller surveiller le groupe d'humains. Ils ne s'approchèrent pas des fourrées, laissant les animaux et leur territoire en paix.

Si l'un d'eux s'approcha trop près, il connaîtrait le même sort que la biche qu'il venait de manger.

Personne ne venait ici troubler la paix instaurée.

Personne.

Le lycan renvoya ses deux acolytes avec un bruit de langue. Il resta à sa place cependant, car il avait quelqu'un.

Lentement, il suivit le groupe.

Elle se détacha du reste et sembla chercher quelque chose.

Le lycan sentait l'odeur. Il reconnaissait l'odeur.

Mienne.

Voilà ce qu'il pensait en sentant cette odeur familière.

— Mauvaise idée, mauvaise idée, mauvaise idée, soufflait la voix de la personne.

Le lycan ne savait pas pourquoi il était d'accord, mais il aurait dû faire quelque chose pour éloigner cette femme. Pourtant, il l'a suivie.

Elle prit le même chemin que le lycan prenait tous les jours, le soir, au coucher du soleil.

La femme, l'humaine, réussit enfin à trouver ce qu'elle voulait.

Elle voulait la pierre.

Elle voulait le louveteau.

Le lycan s'assit, à l'ombre des arbres, observant la femme qui s'agenouilla devant la pierre.

Elle déposa quelque chose dessus. Elle défit même l'écharpe qu'elle portait. Elle la noua plusieurs fois et la déposa à côté.

— Petit ange, murmura-t-elle.

Le lycan se redressa brusquement en voyant un autre que lui approcher. Il laissa faire cependant en reconnaissant la bête. Cette bête là était sienne aussi.

— Calder ? souffla la femme.

La bête jappa et frotta son museau contre la main tendue de la femme. Le lycan bougea et un bruit résonna. Immédiatement, la femme posa sa main sur sa hanche. Calder disparut rapidement.

Le lycan sortit de la forêt et observa longuement la femme.

Mienne.

Son visage resta concentré sur le lycan. Elle était en chasse elle aussi ? Peut-être. L'animal ne voulait pas savoir ça. Il approcha et soudain, la femme sortit l'arme. Le lycan reconnaissait cet objet, mais il n'avait pas peur.

Elle ne tira pas.

Elle ne fit pas feu quand l'animal la frôla de son flanc.

Le lycan s'arrêta devant elle après avoir déposé son odeur sur elle, puis renifla son bas ventre avant de fourrer son nez sous son pull. La peau était chaude et tendre ici.

Mienne.

— C'est toi, n'est-ce pas ? murmura la voix de la femme.

Le lycan ne comprit pas sa demande.

Il la laissa se pencher. Sa main tremblait et l'arme fut déposée au sol. Elle tendit sa main vers l'encolure du lycan. Ce dernier la regarda faire.

Lentement, les doigts de la femme s'accrochèrent à ses poils. Le lycan aima ça. Il lécha la bouche de la femme, lui montrant qu'elle était sienne.

Les joues de la femme étaient humides. De l'eau coulait dessus.

Le lycan ne comprenait pas ça non plus. Il lécha simplement les joues pour qu'elles soient sèches et propres. La femme le laissa faire. Le lycan voulait faire plus, mais il se contenta de reculer pour contourner la femme.

Il prit l'écharpe dans sa bouche et observa une dernière fois la femme.

Agenouillée à côté de la pierre, elle semblait difficilement capable de rentrer.

Mienne.

Le lycan poussa un Chant.

Le Chant de la Douleur. Le Chant de la Peine.

Plusieurs lui répondirent.

Et il abandonna la femme derrière lui. Emportant l'écharpe et l'odeur. Mienne. 

OUR ANCHOR T1 Broken [Terminée]Where stories live. Discover now