29 | Maze

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— Z'êtes sûre de l'adresse, Ma'am ?

Je jetai un ultime coup d'œil à mon calepin avant de le refermer.

— Parce que y a pas l'air d'y avoir grand monde dans le coin, ajouta Owen.

Nous étions dans un quartier où j'aurais pas laissé un gosse jouer tout seul au ballon, là-dessus au moins j'avais l'impression que les parents du coin devaient être du même avis. La rue était délabrée et les façades dignes des taudis qu'elles abritaient. On était chez les camés et les prostitués. Super ambiance.

— C'est bien là, répondis-je en m'avançant vers le premier bâtiment sur notre gauche.

L'odeur n'était pas trop désagréable ; pas encore. J'avais pas hâte de me retrouver dans la cage d'escalier, parce que ça allait vite devenir un supplice. J'avais l'habitude de patrouiller dans le coin, donc j'en connaissais un rayon. C'était jamais très agréable, mais tout pouvait pas être tout rose dans notre job. Je grimpai les quelques marches, Owen sur mes talons et nous grimpâmes les trois étages sans un mot.

Du linge était suspendu au niveau des escaliers et ça avait le don de me rappeler certaines séries mettant en scène l'Angleterre d'avant la guerre. Les gens ici avaient clairement pas de quoi se payer des machines à laver et des sèches linges, donc ils faisaient avec les moyens du bord. Parfois, c'était déconcertant. On côtoyait trop facilement l'opulence et la pauvreté, sans qu'il y ait de délimitation très claire ou très précise.

Owen n'arrêtait pas de froncer du nez ; preuve qu'avec ses sens de lycan, il devait percevoir le double de ce que je pouvais sentir.

Numéro 12. Je frappai une première fois et tendis l'oreille. J'espérai sincèrement que cette piste n'était pas une énième perte de temps.

On ne faisait que ça depuis quelques jours avec Owen ; allant de quartier en quartier, tombant bien souvent dans une impasse. Et pendant ce temps-là, le pays tout entier se préparait au mariage du Kaizer.

À chacun ses priorités.

— Madame Anderson ? C'est la police. Madame Anderson ?

Owen avança son visage vers la porte et j'observai son faciès.

— Ça pue la mort là-dedans, Ma'am.

Et merde.

Je fis jouer la serrure et sans grande surprise, la porte s'ouvrit. Owen attrapa son arme, tout comme moi et nous pénétrâmes dans l'appartement.

— Madame Anderson ?

Aucune réponse. Je fis signe à mon coéquipier d'aller sur la droite et il hocha la tête. Je poussai la première porte qui se trouva là. Les toilettes.

— RAS, dis-je sans crier, consciente qu'Owen m'entendrait très bien.

Le manque de bruit me mettait mal à l'aise. Après la tuerie que j'avais découverte, j'étais un peu tendue. Et c'était un euphémisme, surtout quand je voyais notre enquête piétiner à ce point. Ça avait toujours un petit côté rageant, ce à quoi mon psy aurait répondu que tout ne pouvait pas être sous mon contrôle. Il était marrant, lui.

— RAS.

Sa voix résonna et j'entrai dans la salle de bain. Je perçus le balancement en même temps que je le vis. Mon cerveau assimila très vite le son et l'image.

Madame Anderson se balançait au bout de la corde, les yeux ouverts, fixant un point. Elle portait une vieille chemise de nuit en flanelle, bras et jambes dénudés, montrant quelques varices.

OUR ANCHOR T1 Broken [Terminée]Unde poveștirile trăiesc. Descoperă acum