_ Vous feriez mieux d'aller voir ailleurs si j'y suis. Cela fera gagner du temps à tout le monde.

_ Tu es plutôt du genre directe, remarqua-t-il en me tutoyant sans préambule.

L'idiot. Il pensait que la familiarité me conviendrait. Il avait manqué son coup l'andouille.

_ Croyez-vous vraiment que je veux qu'un inconnu se mêle de ma vie ? Vous êtes l'Herre du coin, pas le Koning et je ne dois répondre à aucun de vous. S'il n'y avait eu que moi, je me serais installée dans une ville où il n'y a que des humains. Au moins, j'aurais été en paix. Aucun lycan ne serait venu renifler le devant de ma porte.

Ma colère était en train de dégouliner sur lui, mais il restait étrangement calme. Je détestai les personnes qui ne répondaient pas à mes cris par d'autres cris. Leur calme était totalement exaspérant.

_ Mais il n'y a pas que vous. Visiblement, nous sommes tous les deux dans une situation non voulue. Autant nous la rendre agréable, non ?

Le sous-entendu qui effleura mes oreilles me fit hausser un sourcil. Soudain, il rougit, entendant lui-même ce qu'il venait de dire. Il se racla la gorge et leva ses deux mains.

Mes bras commençaient à me tirer avec le gros carton que j'avais. S'il ne terminait pas son speech rapidement, j'allais laisser le carton tomber juste sur son pied. Ça ne le blesserait pas, mais ça lui ferait mal. Douce rencontre quand tu nous tiens.

_ Loin de moi l'idée de profiter de cette situation.

_ Vous venez de rentrer dans la case pervers, n'aller pas jusqu'à psychopathe. Rendez nous la tâche utile, je suis humaine. Je ne suis pas une lycan. Vous pouvez donc contrôler votre bête pour qu'elle ne me reconnaisse pas comme l'une des vôtres. Le dernier Herre chez qui je vivais à très bien réussi à le faire. Faites de même et on s'entendra à merveille.

Je lui fis un grand sourire bien fourbe et remontai l'allée de mon immeuble. Je soufflai comme un buffle arrivée devant la porte. Je tentai de l'ouvrir sans grande réussite, coincée par le carton que j'avais.

Je pivotai pour voir Raphaël à mes côtés, un léger sourire aux lèvres.

_ Je crois avoir compris que mon aide n'était pas la bienvenue, néanmoins je suis sûr que je pourrais t'être utile pour bien d'autres choses.

Je fis la moue, mais lui fourrait quand même le carton dans les bras. Il émit un rire avant de me suivre à l'intérieur.

Je ne me rappelais plus quand exactement j'avais accroché sur Raphaël. Peut-être ce premier jour-là. Peut-être pas. En tout cas, il était revenu le lendemain avec un café et une voiture pour me déposer à mon travail. Je n'avais pas dit non, étant trop en retard pour refuser. Et le jour suivant, il était revenu.

Je caressai doucement son front détendu. Il dormait. La petite sieste du début d'après-midi était d'occasion depuis sa rechute. Je voulais qu'il se repose au maximum. Il respirait doucement. Mon autre main était sur son torse, savourant le fait que sa cage thoracique se levait et s'abaissait.

Quand ce ne serait plus le cas, comment allais-je survivre à tout ça ?

Comment pouvais-je seulement penser à une vie sans lui maintenant ? Il avait tellement chamboulé la mienne. Même si je ne me l'étais jamais vraiment avouée. Encore moins en sachant ça.

Je regardai encore une fois ma montre, pas de Raphaël. Celui-là, je le retenais. Voilà qu'il me plantait pour aller au boulot. Je récupérai mes clés de voiture et démarrai en vitesse. Je fus au travail à l'heure pile. Je saluai mes collègues, passant ma blouse de médecin. Les urgences avaient toujours été un service où j'excellais. Je fonctionnais mieux sous pression d'après mes collègues. Je ne pouvais que confirmer.

OUR ANCHOR T1 Broken [Terminée]Where stories live. Discover now