Fanfiction Eragon - Les Liens du Destin - Terminée

Chapitre 41 : Au cœur de la montagne, seconde partie

Un dernier groupe de fuyards était devant eux ; ils s'étaient égarés dans le dédale des tunnels creusés il y a des siècles par les Nains, au cœur des montagnes.

Lorsqu'ils les aperçurent, les Urgals, poussés par leur instinct guerrier, se ruèrent sur eux ; leurs pas lourds faisaient trembler la terre, le cliquetis de leurs pièces d'armure résonnait contre les parois du large corridor, les lanternes rouges faisaient danser leurs ombres en un ballet chaotique.

Deux d'entre eux s'écroulèrent avant d'atteindre l'escouade, touchés par la magie macabre des Jumeaux. Cependant leur chute ne ralentit pas les suivants et bientôt, le choc éclata.

Jéanna reçut de plein fouet l'assaut d'un Kull deux fois plus grand qu'elle, mais dans cet espace réduit elle avait l'avantage de la taille. Malgré l'épuisement, elle parvint à esquiver un premier coup d'estoc grâce à un pas de côté. L'arme de son adversaire râpa contre le mur, produisant des étincelles blanches qui disparurent aussitôt dans l'air. La bête mugit et allait se retourner pour frapper de nouveau lorsque la douleur d'une lame froide tranchant ses muscles ralentit son geste. Il n'en démordit cependant pas et balança son bras d'une brusque torsion de l'épaule. Jéanna vit arriver l'énorme épée sur elle et n'eut d'autre choix que de se pencher vers l'arrière, les genoux pliés et les abdos contractés. L'arme frôla sa gorge, coupant sur le coup les quelques cheveux qui se trouvaient sur son passage. Se redressant promptement, elle s'élança de sa jambe valide, et gifla son adversaire du pommeau de son épée. Un craquement écœurant retentit près de ses oreilles. L'Urgal cracha une dent ensanglantée, sa mâchoire était tordue, rendant encore plus hideuse aux yeux de la jeune fille, sa face à la peau dure et burinée.

Une lueur malveillante brilla dans ses prunelles obscures et il repartit à l'offensive visant son ventre. Jéanna para l'attaque en faisant glisser sa rapière contre celle du Kull mais la force de ce dernier surpassait de loin la sienne. D'un violent coup du poignet, la créature déstabilisa la jeune fille qui fit plusieurs pas en arrière pour retrouver l'équilibre. L'Urgal en profita alors pour s'élancer de nouveau et cette fois toucher sa cible.

La douleur pénétra le corps de la jeune fille, intense brûlure qui la fit se plier en deux. Des étoiles dansèrent devant ses yeux et l'espace d'un instant, le silence régna dans son esprit. La lame se délogea de son flanc, elle tomba à genoux. Les crocs de son ennemi se découvrirent derrière la grimace qui lui faisait office de sourire triomphant. Il fit un ultime pas pour achever cette insolente adversaire qui avait tenté de le ridiculiser, leva son épée... et s'immobilisa.

Le Kull eut un soubresaut, ses yeux s'agrandirent, du sang coula de sa bouche ouverte en une grotesque expression.

Et il tomba.

...

Ajihad affrontait une bête avec acharnement. Le chef des poursuivis contre le chef des poursuivants.

Le Varden maniait son immense épée avec brio, comme si elle était aussi légère qu'un simple bâton de bois. Ses gestes étaient amples et fluides, d'un style fort différent de celui du commun des Rebelles. Des techniques venues du Désert, du peuple des Nomades que l'homme avait quitté il y a fort longtemps.

Il combattait avec acharnement lorsque l'Urgal, le prenant par la ruse, parvint à le déstabiliser ; et alors qu'Ajihad, le flanc à découvert, se redressait, la créature abaissa l'épais sabre qu'elle tenait en main.

Mais soudain une poigne vigoureuse projeta le Varden vers l'arrière, le faisant percuter la paroi rocailleuse. Ajihad vit alors Murtagh parer l'attaque, pliant le genou sous la férocité de l'adversaire. Une veine saillait sur la tempe du jeune homme, ses cheveux étaient collés sur son front en sueur.