Chapitre 34

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Le roi s'écroule sur la semi-elfe. Cette dernière se met à pleurer doucement. Il est difficile de ne pas succomber au plaisir et il est d'autant plus douloureux d'essayer de l'ignorer. De plus, elle a l'impression que la malédiction rongeant son amant est entrain de s'immiscer en elle...lentement...Brûlant son âme...

-Ayssiria...lâche moi...murmure t il d'une voix étouffée par la douleur.

Mais la louve ne bouge pas...elle essaie de détacher sa main, mais c'est impossible...elle à l'impression de fusionner avec l'elfe.

-JE T'AI ORDONNÉ DE ME LÂCHER!

Sa voix ressemble plus à celle d'un dragon qu'à celle de Thranduil...elle n'est pas stupide, elle sent le danger... mais elle ne peut toujours pas bouger. La brûlure qu'elle ressent dans la main se propage et glisse sur son bras, formant des sillons noir sur sa peau au fur et à mesure de la progression. Le roi se met à bouger, provoquant une vague de plaisir chez la jeune elfige qui émet un petit cri sur-aiguë. Ses larmes redoublent sur ses joues, la douleur mélangée à son bien être total provoque en elle une sensation étrange et dérangeante.

-S'il te plait...aide moi...dit elle d'une voix suppliante, enrouée par la douleur et hachée par ses sanglots.

Sa supplique a eu l'effet escompté...le roi semble prendre conscience de la situation et reprendre difficilement le contrôle de son esprit. Il voit le bras d'Ayssiria virer au noir, il sent que le morceau d'âme du dragon vivant en lui s'attaquer directement à sa douce.

-Ayssiria...
-Je...*t'en supplie...aide moi...j'ai mal...*

La peau de son bras commence à fondre et à couler sur la table. Alors, délicatement, il lui attrape le poignet pour l'écarter de lui. Mais, même avec toute la douceur du monde, il sent la peau de la belle elfige brune s'effriter sous ses doigts. Elle se mord la langue de douleur en laissant échapper un couinement de douleur. Il arrive néanmoins à l'éloigner et se redresse en s'éloignant de son amante. Cette dernière prend automatiquement sa forme lupine et et saute de la table. Elle s'écroule ne pouvant pas se réceptionner correctement et pousse un glapissement plaintif.

-Ayssiria...je...
-Ne gaspille pas...ta salive...
-Laisse moi t'expliquer...je t'en prie...

Il s'avance vers la louve qui peine à tenir debout. Sa patte disparaissant petit à petit, étale des cendres noires sur le sol.

-NE M'APPROCHE PAS!

Elle envoie une onde de choc qui oblige le roi à se reculer. Il ne bouge plus, il ne sait pas comment elle peut réagir. Il retente une approche après quelques minutes mais il obtient le même résultat.

-Laisse moi t'aider...
-Tu en a assez fait! Claque t elle.
-Laisse moi au moins te...

Elle ne le laisse pas finir. Elle se jette sur la porte, la brise en un seul coup et s'enfuit à toute vitesse dans les couloirs. Le loup est moins puissant sur trois pattes, il perd facilement son équilibre. Elle glisse et tombe, se prenant le mur au passage. Un craquement sinistre résonne dans les couloir. Elle longe les murs en s'y appuyant pour se déplacer plus vite. Elle se dirige vers la salle du trône, seule pièce construite avec les racines des arbres de la forêt. Elle cherche un trou et s'y faufile agilement. Une cavité assez grande pour qu'elle puisse s'allonger et un passage où seule elle peut passer...Elle ne peut pas rêver mieux comme cachette. Elle se couche et entreprend de se lécher le bras ou du moins, ce qu'il en reste, pour calmer la douleur de la brûlure.

-Ma douce...Je sais que tu es là...Sors de ta cachette, je ne te veux aucun mal...je veux juste t'expliquer...

Mais rien de la part de la louve. Il sait qu'elle est ici, il a suivi les traces de cendre jusque dans la salle du trône. Il a demandé à ses sujet de quitter la pièce pour pouvoir être seul avec elle. La louve, elle, examine les restes de son bras.

-Sache que je ne voulais pas...
-...Comment pourrais je te croire?

Sa voix est froide et sans aucun sentiment, comme éteinte, morte. Il ne sais pas si il a réellement perdu tout espoir avec elle...une chose est sure, elle lui en veut et il comprend pourquoi...Il n'a pas été totalement honnête avec elle et il lui avait détruit le bras...

-...Je peux comprendre que tu puisse me haïr...mais laisse moi prendre le temps de m'expliquer...

Il sait à present où se trouve la jeune elfige et se rapproche d'elle lentement pour ne pas l'effrayer.

-Le terme haïr est faible pour décrire se que je ressens maintenant pour toi...

Le silence s'instale et pose sa chappe lourde sur la pièce. Il hésite à lui dévoiler ce qu'il garde enfouit depuis plus de deux milles ans.

-Mon ange...je comprends...
-Cela m'étonnerait fort!

Elle le regarde s'assoir contre le mur de racine, dos à elle, la tête appuyée contre le mur de racine.

-Moi aussi, j'ai été maudit...pour avoir tué un enfant de Morgoth...pour pouvoir assouvir ma vengeance...

Pas un mot venant de la louve...elle se contente de l'écouter. Seul le bruit de sa respiration lente parvient aux oreilles du roi...A ce moment la, il n'aurait su dire si elle l'écoutait où si elle était entrain de s'endormir. Mais il continue son explication.

-...Il a tué mon premier amour, la mère de mon fils...Lorsque je lui ai fait face pour le renvoyer à la poussière...il m'a bruler le visage et je suis obligé de garder cette horrible cicatrice sur la figure...J'ai néanmoins réussi à le mettre au supplice, ma lame dans son coeur...mais...sur son lit de mort, le souffleur de feu a lancé sa malédiction...et me voila entrain de convoiterce que je considère comme le plus beau et le plus rare des trésors de ce monde...Je l'aime plus que ma propre vie...mais, à cause de cette malédiction, je suis incapable de ne pas la faire souffrir...et cela me brise...

Il s'interromp en sentant le museau humide de la louve contre son bras. Il tourne la tête vers elle et plonge dans son regard bicolore légèrement brillant. Le roi tremble sous l'effet de l'intensité de son regard.

-Ne vas pas croire que je vais te pardonner aussi facilement pour tout ce que tu m'as fait...Mais je comprends, ce que tu traverses...
-...J'ai besoin de toi...reviens moi...
-Laisse moi...
-Mon ange, mon amour éternel...je t'en conjure, sors du mur...

Elle se lève lui tourne le dos et se recouche pour lécher sa plaie, ignorant totalement la supplique du roi des elfes qui pousse un soupir mais ne bouge pas, il ferme les yeux et ré appuit sa tête contre une racine...

A Suivre...

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