Chapitre 9

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Le jour commence à pointer et Ayssiria n'avait pas fermé l'oeil de la nuit. Elle sait que le duel contre l'elfe au masque à lieu ce matin, elle connaît les règles que le roi a établi et c'est bien pour cela qu'elle avait passé la nuit à s'entraîner aà combattre sans sa forme lupine...en vain bien évidemment. Le loup fait parti d'elle, elle ne peut s'en détacher...mais elle est prête pour faire un seul et unique effort...bien que ce qu'elle ressent en ce moment est un sentiment très ambigu...elle veut gagner par fierté mais elle souhaite perdre pour pouvoir garder un abri sur la tête...dans les deux cas par pur égoïsme car elle voulait ce débarrasser du roi et de son fils. Elle s'assied contre un arbre et ferme les yeux, songeant à sa victoire. Elle finit par somnoler lentement, à bout de force. Elle se réveille quelques minutes après, entendant la porte se déverrouiller et s'ouvrir. Elle saute sur ses deux jambes et dégaine son épée.

-La louve...Je vois que tu es prête...

Elle lui lance son sourire charmeur et malicieux, montrant ses dents blanches et impeccablement alignées. Le coeur de l'elfe rate un battement.

"Si belle...mais pourtant si dangereuse" pense t il.

Il sort son épée. Ils commencent à se tourner autours puis, aussi rapide qu'agile, Ayssiria exécute le premier enchaînement d'attaques. L'elfe esquive sans gros efforts les attaques de la jeune louve qui s'énerve de plus en plus. Elle s'arrête, l'épée droite, elle observe le masqué. Elle lutte contre son loup intérieur ce que l'elfe remarque.

-Eh bien, que t'arrive t il, Ayssiria? Tu as peur? Ou tu ne sais tout simplement pas te battre sans utiliser ta forme lupine.
"...Je vais le plumer..."
-Essaie d'abord de me toucher...

Cette fois, c'est l'elfe qui attaque avec précision, visant ses point faible. Son point d'appuie est le pied gauche... donc il y a une large ouverture du côté droit. La lame de l'elfe lui entaille la peau. Ayssiria a du mal à suivre ses mouvement ou même à le toucher. Elle ne veut pas tricher mais elle rage. Sa colère monte et monte encore. D'un geste abile, elle dessine un arc de cercle devant elle. La pointe de sa lame touche le masqué à l'épaule. Ce dernier recule d'un bond et touche son épaule.

-Bien, nous y voilà! Enfin un peu de répondant de ta part, la louve.
-Ferme ta grande gueule, l'elfe! Sale connard prétentieux! Crétin! Bouffon!...
-...Que de jolis noms pour me nommer.

En disant cela, il lui transperce le pied gauche de part en part, lui arrachant un cris de douleur. Elle s'effondre sur le sol, et en profite pour lui couper le mollet. Le masqué tombe à son tour et là commence un combat à mains nues. La louve, même beaucoup plus blessée que l'elfe, prend l'avantage. Même sans ses griffes, chez les orcs, elle arrivait à battre Bolg à main nues. Elle se retrouve à califourchon sur le ventre de l'elfe, ses mains autours de son cou. Un sourire victorieux se dessine sur son visage fin.

-J'ai gagné, du con...

Mais, l'elfe lui attrape son pied blessé et le serre. Elle crie et tombe à la renverse déséquilibrée. Cette fois, c'est le masqué qui la tient clouée au sol. Prise au piège, elle se met à paniquer, à se débattre tant et si bien qu'elle arrive à libérer son pied valide et lui envoie dans la figure, faisant voler son masque. Elle se fige totalement en comprenant qui se tient devant elle. La louve commence à trembler comme une feuille, non pas de peur mais de colère.

"Comment a t il osé?"

Ses yeux deviennent rouge sombre et ses canines blanche percent sa lèvre supérieure. Elle est si en colère qu'elle n'arrive pas à former de mots avec sa bouche.

"ECOUTE MOI BIEN, CAR JE SAIS QUE TU M'ENTENDS! JE VAIS TE FAIRE SUBIR UN SORT BIEN PLUS PIRE QUE LA MORT!"

Elle recommence à se débattre, mais cette fois, à coup de griffes et de crocs blessant légèrement le roi, qui ne bouge pas d'un pouce. Thranduil la regarde un moment visiblement peu impressionné puis tend sa main vers le cou d'Ayssiria. Elle sent sa peau brûler près de "l'objet" ou de la marque, imposée quelques jours plus tôt par ce même elfe. Elle se glace totalement car elle sait pertinemment ce que le contact de sa main déclenche lorsqu'il lui touche à cet endroit et son instinct primaire fait en sorte qu'elle ne veuille pas souffrir davantage. Elle abdique lentement, ses bras tombent, perpendiculaire à son corps. Elle continue à le fixer avec haine mais n'esquisse aucun mouvement. Le roi se penche sur elle lentement et lui souffle à l'oreille en reprenant son rôle de roi :

-Vous avez perdu, Ayssiria...

Des larmes de frustration et de colère perlent à ses yeux qui deviennent violets. Elle le sait, elle vient de perdre sa liberté...mais dans un sens, elle est rassurée car, pour l'instant, elle garde un abri. Thranduil se relève lentement et regarde la semi-louve toujours allongé sur le sol. Ses vêtements sont tachés de sang tout comme les siens. Ses oreilles de louve sont rabattues vers l'arrière. Elle a la bouche entre ouverte, sa respiration est saccadée. Il l'observe et se perd dans le violet de ses yeux. Les larmes coulent sur les joues de la louve mais elle continue d'affronter le regard azur profond de l'elfe blond sans sciller. Au bout d'un moment, le roi accroupi à côté, et plus au dessus, d'Ayssiria et lui caresse doucement les cheveux, d'un geste se voulant rassurant et bien veillant, contrastant avec l'ambiance qui régnait il n'y a pas si longtemps. En voyant sa main arriver sur elle, la demi-elfe ferme les yeux par réflexe. Elle est surprise par la douceur de la caresse qu'elle ressent sur sa tête. Personne auparavant n'avait levé la main vers elle pour la caresser...à part son père. Lorsque les orcs levaient la main sur elle c'était pour la cogner. Ses larmes, non plus de colère et de haine mais de tristesse et de désespoir, coulent lentement. Ses yeux sont toujours fermés.

-Repose toi...ma petite louve. Ma belle louve noire...

Elle sombre lentement dans un sommeil réparateur et avant de tombé profondément endormie, elle murmure :

-Je te...déteste...mais.....merci......du fond...........de mon coeur.....

Son corps se détend totalement, montrant qu'elle c'est réellement endormi. Le roi sylvestre continue de caresser les cheveux soyeux de la jeune elfe-louve. Il la contemple avec douceur. Toutes les blessures d'Ayssiria se referme lentement sous son regard légèrement émerveillé. Il repense au dernier mots chuchotés par la jeune louve.

"Malgré sa haine envers moi et toutes ces choses qu'elle a pu me dire,...elle a trouvé la force de me remercier."

Il se baisse lentement pour déposer un léger baiser sur la joue de la jeune elfe...mais elle bouge dans son sommeil, et au lieu d'atteindre sa joue, sa bouche se pose sur la sienne. Il recule précipitamment et tombe au sol sous l'effet de la surprise. Il se relève précipitamment, le bout de ses oreilles sont légèrement rouge. Il se dirige vers la sortie de son jardin et sort. Il reste un moment, le dos appuyé contre la porte. Il effleure ses lèvre du bout de ses doigts puis il secoue sa tête pour chasser les images du baiser. Puis se dirige vers la salle du trône et appelle un soldat.

-Nous partons pour La Montagne Solitaire! Préparez vous! Prenez des vivres en multitude et attelez mon cerf blanc!

Le soldat pose sa main sur son coeur et s'incline avant de partir annoncer leur départ aux autres soldats. Restant seul, le roi des Elfes réfléchit à un moyen de pouvoir transporter Ayssiria jusqu'à Lackville...mais le simple fait de penser à elle le renvoie au contact de sa dernière rencontre.

"Mais qu'ai je fait?"

À Suivre...

Marche Sous la LuneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant