Chapitre 25

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L'endroit était entouré d'immeubles comportant une vingtaine d'étages. C'était au départ des anciens bureaux que les entreprises qu'ils abritaient avaient déserté. Ils servaient maintenant de logements. Il n'y avait pas beaucoup de personnes qui vivaient ici, et en tout cas, Alexandre Briston devait être le seul à vivre dans l'immeuble où se trouvait son appartement. À leur arrivée, les aurors s'empressèrent de sécuriser le terrain. Ils installèrent, comme lors de la mission dans la maison des Darminz, une bulle de protection autour de la zone. Des aurors se postèrent à plusieurs endroits stratégiques au bas de l'immeuble, et d'autres montèrent précautionneusement les étages jusqu'au logement d'Alexandre Briston. Dans ce groupe là ce trouvait Harry et Drago. Tous avaient leur baguette magique à la main pour se défendre en cas de danger. Ils marchaient presque sur la pointe des pieds afin de ne pas trahir leur présence. La stratégie mise en place consistait à prendre le criminel par surprise. Les cœurs des deux hommes battaient la chamade. C'était crucial, Ils n'avaient pas le droit d'échouer. Surtout que la première fois qu'ils croyaient avoir attrapé Briston, ce dernier leur avait tendu un piège. Il savait qu'il avait les aurors aux trousses, et cela ne le rendait que plus dangereux.

Le groupe se dirigea vers l'appartement numéro 124, comme l'avait indiqué Julia Vandenberg. La porte était fermée à clef. Un simple Alohomora suffit à la déverrouiller, montrant bien les lacunes de Briston en matière de magie. Sa mère avait affirmé à Harry et Drago qu'il était doué en sortilèges, mais ces derniers en doutaient fortement.
L'immeuble en lui même était délabré, mais l'appartement du criminel était particulièrement miteux. Les aurors passèrent lentement la porte, sur leurs gardes. Certains restèrent même dans le couloir afin d'assurer leurs arrières. Le logement était petit et étriqué. Il ne devait comporter qu'une pièce à vivre, une salle de bain et une chambre. Le stricte minimum.
Les aurors débouchèrent dans ce qui semblait être un salon. Il n'y avait presque aucun meuble dans le pièce, à part une petite table, une chaise en bois et un ordinateur portable. Pour l'instant, il n'y avait pas de trace de Briston. Les aurors continuèrent leur avancée. Ils ouvrirent la porte de la chambre, aussi déserte que la salle de bain. Alexandre Briston n'était pas chez lui. Certains hommes allaient commencer à fouiller dans les affaires du criminel quand soudain, ils entendirent un grand "BOUM !" venant du couloir.

Harry et Drago accourèrent à l'extérieur de l'appartement et virent le corps d'un auror assommé dans le corridor. Avec stupeur, leurs yeux remontèrent jusqu'à l'auteur de l'agression, qui se tenait un peu plus loin. Les deux hommes le reconnurent tout de suite: il s'agissait de la même personne que sur la photographie qu'Harry gardait précieusement dans sa poche depuis le début de l'enquête. Drago se figea. Briston était un homme assez fin, mais il devait avoir un très bon coup de poing, vu la manière dont il avait assommé l'auror à l'arrière de la tête. Heureusement, les autres aurors, alertés eux aussi par le bruit, apparurent derrière lui. Leur regard dériva lentement vers leur collègue au sol, puis ils se ressaisirent et commencèrent à jeter des sortilèges sur le criminel, qu'il évita avec agilité. Son expression avait l'air sereine et il paraissait sûr de lui, mais ses yeux le trahissaient: ils étaient en proie à une grande panique. Sans prononcer un mot, il repartit en courant dans le couloir par lequel il devait être venu. Harry se fit d'ailleurs la réflexion que Briston devait déjà être dans l'immeuble lors de leur arrivée. Sinon, les aurors à l'extérieur l'aurait repéré. Briston les avait peut-être vu, lui aussi. S'il avait essayé de prendre la fuite, il se serait rendu compte que c'était mission impossible grâce à la bulle de protection.

Harry, Drago et les autres aurors n'attendirent pas une seconde de plus. Ils partirent à la poursuite du meurtrier dans les dédales d'étages et de couloirs du grand immeuble.

"Vous, vous allez par là !" Indiqua Harry à un groupe d'aurors en montrant la droite de l'escalier. "Nous, on va au premier étage."

Tous s'exécutèrent. Le groupe de Harry se composait de Drago, de cinq aurors et de lui-même. Deux aurors étaient restés en compagnie du blessé afin d'essayer de le ranimer.

Le premier étage devait comporter le même nombre de couloirs que le rez-de-chaussée. Tous se ressemblaient, et Harry avait l'impression de se trouver à nouveau dans le labyrinthe du tournoi des trois sorciers. Heureusement, ici, il était peu probable que des bestioles en tout genre les attendent au prochain tournant. Les aurors ralentirent. C'était plus prudent de marcher à présent, car Briston pouvait se cacher dans n'importe quel appartement du palier. Drago lança un sortilège de présence devant chaque porte, mais la réponse était continuellement négative.

"Il n'est pas là." Soupira-t-il. "On monte au deuxième."

Ils passèrent ainsi du deuxième au troisième, du troisième au quatrième, puis du quatrième au cinquième, et toujours aucune trace d'Alexandre Briston. Ce n'était pas possible, mais ils commencèrent vraiment à croire que leur homme avait quitté les lieux.
Au sixième étage, ils marchaient encore, groupés, leurs baguettes aux aguets. La tension montait de plus en plus, car Harry sentait qu'ils se rapprochaient du but. Soudain, au détour d'un couloir, l'auror en fin de file poussa un hurlement strident. Harry, Drago et les autres se retournèrent.

"Lâchez ça, monsieur Briston." S'empressa aussitôt de dire Harry, en vain.

"Dans vos rêves, monsieur Potter." Répondit Briston.

Ce dernier se tenait dans l'encadrement d'une porte, un sourire machiavélique plaqué sur le visage. Il tenait dans la main un poignard qui reposait sur la gorge de l'auror prisonnier. Le pauvre était une jeune recrue qui participait aujourd'hui à sa première mission à haut risque. Il poussait de petits cris de détresse et tremblait de tous ses membres, incapable de bouger. Harry envoya discrètement un patronus au deuxième groupe d'aurors pour les prévenir qu'ils avaient trouvé le criminel et qu'ils avaient besoin de renforts de toute urgence.

"Vous savez, j'ai beaucoup entendu parler de vous." Poursuivit Briston en s'adressant à l'élu. "Vous êtes Harry Potter, celui qui a fait de grandes choses, celui qui a sauvé le monde sorcier !"

Alexandre prit un air de dédain et cracha:

"Le monde sorcier est une pourriture. Vous auriez mieux fait de le laisser se détruire. Maintenant, lâchez vos baguettes. Posez-les par-terre ou je lui tranche la gorge."

Malheureusement, ils n'eurent pas d'autres choix que de s'exécuter.

"Je vous le répète, lâchez cet homme."

"Hors de question. Je vous le rend si vous ôtez la protection qui m'empêche de transplaner."

Harry chercha dans sa tête un moyen d'élaborer une stratégie. La meilleure solution était de gagner du temps avant que d'autres aurors n'arrivent à la rescousse. Mais là encore, le sorcier à lunettes doutait que Briston ait la patience nécessaire.

"Vous n'aimez pas la magie, mais vous l'utilisez quand même." Commença Harry.

"C'est parce que je n'ai pas d'autres choix." Siffla l'homme entre ses dents.

"Vous savez transplaner, mais c'est un des seuls sortilèges que vous savez faire, n'est-ce pas ?" Enchaîna Drago.

"Je ne vois pas en quoi pourraient me servir les autres sorts."

"Oh, je ne sais pas, peut-être à vous battre un peu plus dignement qu'avec un poignard ?"

Le visage de Briston se tordit de colère. Il allait enfoncer le poignard dans le coup du jeune auror quand deux sortilèges fusèrent en même temps. Un expelliarmus qui fit voler son arme blanche de l'autre côté du couloir, et un stupefix qui le cloua sur place. L'auror qu'il avait failli condamner s'échappa de sa prise en vitesse, et s'évanouit, tombant lourdement sur le sol. Les yeux du criminel pouvant encore bouger, il les dirigea vers ce qu'Harry et Drago tenaient dans la main: leurs baguettes magiques. Briston semblait ne pas en croire ses yeux, et c'était le cas de le dire.

"Accio informulé." Lui expliqua Harry pour la forme. "La preuve que ça sert, la magie."

À suivre...

On n'est plus des gamins, Potter.Where stories live. Discover now