Chapitre 24

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Julia Vandenberg fixait le coutelas en argent d'un air qui ne laissait transparaître aucune émotion. Puis, elle releva la tête vers ses deux interlocuteurs.

"Pardon ?" Fit-elle. "Comment cela se fait-il que l'un des couteaux de ma collection ait disparu pour atterrir en possession de mon fils ?"

"C'est ce nous aimerions comprendre, madame. Vous ne sortez presque pas de chez vous, mais pensez-vous que votre fils aurait pu s'introduire dans votre maison pour vous voler un objet de valeur ?"

"Non, c'est impossible. J'ai ma collection de coutelas sous les yeux toute la journée, je l'aurais remarqué si l'un avait disparu."

"Pourtant, il est bien là." Dit Harry en montrant le coutelas posé sur la table d'un geste de la tête.

"Je ne peux pas vous expliquer le fait qu'un de mes couteaux se soit retrouvé ici. Mais ce dont je suis sûre, c'est qu'Alexandre n'a jamais mis les pieds à Castelbar depuis qu'il en est parti il y a quatre ans." Affirma Julia Vandenberg d'un air convaincu.

"Vous avez l'air bien sûre de vous." Commenta Drago en haussant un sourcil. "Comment pouvez-vous avoir l'affirmation certaine que votre fils n'est pas revenu en visite près de votre maison ?"

La femme se renfrogna.

"Je le sais, c'est comme ça. De toute façon, sinon, il serait venu me voir. Je suis sa mère, après tout."

Drago esquissa un sourire machiavélique. Il venait de trouver une idée de génie, sans vouloir se vanter.

"D'accord, votre fils est sans doute très proche de vous. Pourtant, il ne vous a pas dit qu'il était papa." Lâcha-t-il.

La phrase avait eu l'effet d'une bombe. Harry et Julia Vandenberg s'étaient tournés vers le blond d'un seul et même mouvement. Harry le regardait avec un sourire en coin, il reconnaissait bien son Drago dans cette démarche. En revanche, la vieille femme, elle, ne souriait pas, loin de là. On aurait dit qu'elle avait vu le fantôme de Voldemort.

"Pardon ? Vous racontez des sornettes ! C'est tout bonnement impossible." Répliqua madame Vandenberg avec un peu moins de ferveur que précédemment. Harry commença d'ailleurs à trouver qu'elle utilisait un peu trop souvent le mot "impossible".

"Mais ce n'est que la stricte vérité. Vous êtes grand-mère. Votre petit-fils s'appelle Elliot et il a cinq ans. C'est un cracmol. Votre fils a tenté de l'enlever à sa famille. Il vit avec sa grand-mère et son grand-père maternels. Il n'a pas de maman à ses côtés pour l'épauler dans sa vie. Et vous savez pourquoi ?"

Drago se pencha par dessus la table vers la femme d'un air conspirateur, et dit, d'un ton chargé de reproche:

"Parce que votre fils chéri l'a tué."

À la plus grande stupéfaction des deux hommes, Julia Vandenberg fondit en larmes, se cachant le visage de ses mains ridées. Harry essaya de ne pas se laisser attendrir. Il poursuivit, histoire d'enfoncer le couteau dans la plaie, avec cependant un peu plus de douceur.

"Vous savez ce que je crois, madame Vandenberg ? Je crois que vous ne nous dites pas la vérité. Je crois qu'en réalité, vous savez très bien où se cache Alexandre Briston. Vous savez parfaitement qu'il tue des gens innocents qui ont eu le malheur de le contrarier, mais vous fermez les yeux. Vous lui avez donné l'un de vos coutelas en argent, car vous ne pouvez rien lui refuser. Vous vous sentez coupable de couvrir un meurtrier, mais c'est votre fils."

Les pleurs de la vieille femme redoublèrent, mais au grand soulagement et à la grande joie des deux compagnons, elle craqua et hocha la tête. Drago souffla.

On n'est plus des gamins, Potter.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant