Chapitre 18 : Sang pour sang

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PDV DRACO

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Il est 9 heures passé quand Potter ouvre enfin les yeux. Je le regarde immerger lentement de son sommeil. Il a les cheveux en bataille et les yeux encore mi-clos. Ses joues sont creuses. Il me regarde et souris. Je dois avoir une tête immonde. Je n'ai pas fermé l'œil de la nuit. Veillant sur lui, comme je lui ai promis. Je lui rends son sourire. Mon parrain non plus n'a pas fermé l'œil de la nuit. Je l'ai entendu préparer des potions dans son laboratoire. Les vapeurs venaient me chatouiller les narines, plusieurs vapeurs phosphorescentes se sont enfuies de son laboratoire pour me donner un spectacle. Les verreries tintaient, les incantations se succédaient, les pages des livres se tournaient au rythmes des aiguilles d'une montre. Seul Potter a dormi cette nuit, seul lui est resté entièrement immobile. Il s'assit sur le canapé, je lui tends alors ce que Severus m'a demandé de lui faire boire dès son réveil il y a quelques heures. Il boit d'une traite le liquide cette fois ci argenté puis doucement il se rallonge. Il papillonne des yeux mais reste longtemps, sans un mot à fixer le poêle. Les flammes vertes s'embrasent faisant crépiter les braises. Ce doux silence est apaisant. Dans les yeux émeraude de Potter je peux y voire le reflet des flammes. Ses épaules sont maigres et frêles. On y voit ses os a travers. Il doit impérativement prendre du poids. Je me demande bien se qu'a diagnostiquer mon parrain. J'espère rien de grave. Puis Potter est un battant, être en vie après tout ce qu'il a vécu et rester sachant tout ce qu'il l'attend. Je ne m'en sentirais pas capable. Potter ferme lentement ses yeux et s'endort. Je le fixe de longue minute ou même plusieurs heures. Je n'ai aucun repère temporel. Je me contente de le surveiller de près. Très près. A chaque frisson, je le recouvre, a chaque tremblement, je prie pour que ça ne soit pas un cauchemar, je laisse ma main sur son épaule, le temps qu'il s'apaise. J'ai toujours voulu avoir un petit frère. Je le surveille de près. Près comme quand j'étais chez lui. Quand je passais mes journées à trouver un plan d'attaque pour le sortir de là et mes nuits à surveiller chaque geste, chaque parole. Quand j'ai appris à lire en lui comme dans un livre ouvert, a lire dans ses yeux pour savoir si il tient réellement le coup. Comme quand j'ai passé mes soirées à panser ses plaies, priant pour que ses blessures morales le laissera vivre et se refermera avec le temps. Ces quelques jours d'été qui m'ont suffit à prendre conscience de se que vivait Potter. Ils m'ont suffit à m'attacher à lui, à vouloir son bien a chaque instant. A prier pour qu'un jour je ne verrais plus ses yeux remplie de larmes mais d'étoiles, que je n'entendrais plus des brides de cauchemars mais de rêves. De ces jours là je m'en souviens comme si c'était hier. Ses paroles et son regard étaient bien trop profond pour que je puisse les oublier un jour.

C'était un mercredi après midi.

Père vient de m'annoncer la pire nouvelle. Non je refuse, je ne veux pas finir comme lui. Non. Je ne veux pas. Je ne veux pas finir avec cette horrible marque sur le bras, être servant de quelqu'un de cruel et sans cœur. Je ne veux pas adhérer à cette barbarie. Bien sur je n'ai rien dit à père. Père m'aurait lancé un Doloris s'il l'avait su. Il ne doit rien savoir, il ne doit pas connaitre mes propres intentions. Depuis tout petit il me dit que le maître est quelqu'un de grand, de bien, qui veut le bien des sang-pur. Il m'a toujours dit de haïr ceux qui ne sont pas des sangs purs et par-dessus tout, haïr Potter. Haïr les Gryffondors. Il me dit que de toute façon, dans tous les cas, je ne doit pas montrer mes faiblesses, et selon lui, être faible c'est avec des sentiments. Il ne faut pas que je montre mon amour, ni même mon amitié. Il ne faut pas que je montre ma pitié ou ma compassion. Il ne faut pas, je n'ai pas le droit. D'un mouvement de baguette j'insonorise ma chambre. Je le fait régulièrement pour extérioriser parce que ne rien laisser paraitre laisse s'accumuler tout en moi.

- FAIS CHIER !! MERDE J'AI PAS ENVIE MOI ? JE N'AI PAS ENVIE DE TE RESSEMBLER. MOI JE VEUX MONTRER MON AMOUR ET MON AMITIÉ. JE VEUX MONTRER AU MONDE ENTIER QUE « TEL PÈRE TEL FILS » NE VEUT RIEN DIRE. MOI JE VEUX RIRE AVEC BLAISE, JE VEUX PENSER LIBREMENT, JE VEUX ÊTRE LIBRE DE NE PAS DEVENIR SON ESCLAVE, JE VEUX ÊTRE LIBRE DE PARLER A QUI JE VEUX. Et par-dessus tout, j'aimerais apprendre à connaitre Potter. Potter et sa grande gueule. Potter et son air insolent. Je veux déjouer tous les tours de mon père pour être moi-même.

Tends moi une main [Drarry]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant