Le blond releva la tête, une nouvelle fois les cheveux décoiffés et l'air fatigué. Il était assis, accoudé au meuble de bois sombre, une dizaines de papiers éparpillés devant lui.

"Salut Harry."

Ce dernier resta planté dans l'entrée, les yeux fixés sur Drago, analysant la scène.

"Je sais que je suis beau, Potter, mais c'est pas la peine de me regarder comme ça." Plaisanta le blond.

La remarque fit rougir Harry comme une écrevisse, étonné de l'audace de son partenaire.

"C'est bon, Malefoy." Marmonna le brun en allant s'asseoir derrière son bureau, en face de Drago.

Les deux hommes notèrent tous deux dans leurs têtes qu'à chaque fois qu'ils essayaient d'être sarcastiques, ils reprenaient l'usage des noms de famille. Question de principe.

"T'as l'air crevé." Commenta Harry.

"M'en parle pas. Je suis là depuis quatre heures du mat, et c'était pas prévu. Du coup, je me suis dit qu'au lieu de rentrer chez moi et de revenir, j'allais rester pour m'avancer un peu dans le travail." Expliqua-t-il.

"C'est cool. Mais si vraiment tu veux rentrer chez toi pour dormir, je peux continuer seul."

"Non, t'inquiète. J'ai bu trois cafés, ça devrait aller mieux maintenant."

Ils sourirent, et se (re)mirent à étudier le dossier Briston.

Quelques minutes plus tard, on frappa à la porte. C'était un employé du département des mystères, qui cherchait Drago.

"Ah ! Monsieur Malefoy." S'écria-t-il en le voyant, soulagé de l'avoir enfin trouvé. "Toutes mes condoléances, j'ai appris il y a quelques instants pour votre père."

"Je vous remercie, Waterson."

"Si vous avez besoin de quoi que ce soit, n'hésitez pas."

"Oui, merci, c'est très gentil à vous. Au-revoir." Dit Drago avant que l'homme ne referme la porte, un sourire triste rempli de pitié sur le visage.

"Berk... Toute cette compassion, ça me dégoûte."

"Drago ?" S'inquiéta Harry. "C'est quoi cette histoire avec ton père ? Il lui est arrivé quelque chose ?"

L'interpellé soupira, la mine grave.

"Des employés du ministère m'ont sorti de mon lit, ce matin. Ils disaient que quelque chose de grave s'était passé. J'ai d'abord pensé qu'il y avait du nouveau dans notre affaire, mais je m'étais trompé. En fait, j'ai appris en arrivant ici qu'Azkaban avait envoyé une lettre annonçant le décès de Lucius Malefoy."

"Je suis désolé." S'empressa de dire Harry, stupéfié par la nouvelle.

"Oh je t'en pris, je ne veux pas que tu me plaignes. Mon père était un lâche, et de toute façon, pour moi, ça faisait bien longtemps qu'il était mort. Cette lettre n'a fait que confirmer la chose." Expliqua le blond, la colère déformant les traits de son visage.

Harry voulait respecter la demande de Drago, mais il n'y arrivait pas. Il voyait bien que derrière son masque, son coéquipier était tout de même attristé. Il avait presque envie de lui prendre la main pour le réconforter. Mais il comprenait que Drago n'aimait pas qu'on le prenne en pitié, car lui aussi avait horreur que les gens le plaignent.

"Drago ?" Demanda doucement Harry. "J'ai l'impression qu'il y a autre chose qui te tracasse."

"Non. Si. De toute façon, tu n'y peux rien."

"Dis toujours."

"Ok." Accepta le blond. "En fait, je m'inquiète pour ma mère. Elle était toujours attachée à mon père, et j'ai peur qu'en apprenant la nouvelle, elle aille encore plus mal. Tu sais, c'était mon père le partisant de... Voldemort. Pas mère. Elle était juste obligée de suivre le mouvement, en tant que bonne bourgeoise dont la soeur était une folle adepte de la magie noire et dont le mari était impliqué jusqu'au coup dans les plans machiavéliques d'un mage noir en quête de pouvoirs surpuissants. Elle ne méritait pas ce qui lui arrive. Elle ne méritait pas Azkaban."

C'est ce moment que l'homme choisit pour faire tomber son masque. Bien qu'il essaya tant bien que mal de le cacher, ses yeux se troublèrent et ses joues furent peu à peu inondées de larmes, secoué de pleurs silencieux. Finalement, Harry aussi craqua, car il fit ce qu'il se retenait de faire depuis le début de la conversation. Il prit délicatement la main de Drago et la serra dans la sienne. À ce contact, le blond tressaillit, mais ne bougea pas. Il finit même par resserrer lui même sa prise sur la main d'Harry.

"Tu viendras aux obsèques ?"

"Promis."

Le soir même, Harry entra en trombe dans le bureau de la ministre de la magie, qui était tranquillement en train de lire un livre vieux comme le monde et de manger des caramels mous.

"Hermione, je veux sortir Narcissa Malefoy d'Azkaban."

À suivre...

On n'est plus des gamins, Potter.Where stories live. Discover now